Le 11 avril, le saxophoniste camerounais Armand Ntep s’est produit au National Museum of African Art à Washington dans le cadre du Sounds of Africa Concert Series, une performance marquant le Jazz Appreciation Month aux États-Unis.
Le jazz, cette musique née de l’âme afro-américaine, ne cesse de dialoguer avec ses racines africaines. Le 11 avril, à l’occasion du Jazz Appreciation Month, Washington accueille une performance singulière dans un lieu hautement symbolique : le National Museum of African Art. Au programme, un concert du saxophoniste camerounais Armand Ntep, figure montante du jazz afro contemporain, dans le cadre du Sounds of Africa Concert Series.
Les salles du musée ont vibré au son d’un jazz habité, nourri des traditions d’Afrique centrale et des rythmes urbains d’aujourd’hui. Armand Ntep, musicien formé aussi bien dans les conservatoires européens que dans les clubs africains, propose un répertoire qui fusionne l’héritage du bebop avec les cadences du makossa, les modulations du bikutsi et les improvisations propres à la scène jazz actuelle. Avec son saxophone comme boussole, il explore des paysages sonores où se croisent mémoire, modernité et identité.
Sa présence dans un espace comme le National Museum of African Art ne tient pas du hasard. Elle affirme la légitimité des expressions africaines modernes dans les hauts lieux de la culture et de l’histoire. En conviant un artiste vivant à jouer dans ce musée dédié au patrimoine du continent, les organisateurs rappellent que la culture africaine ne se limite pas à ses artefacts anciens ou à ses traditions figées. Elle est en mouvement, en mutation, et elle se raconte aussi en musique, sur scène, dans l’instant.
Le Sounds of Africa Concert Series, qui accueille régulièrement des artistes venus de divers pays du continent, a pour vocation de créer des ponts entre les cultures africaines et les publics américains. Il ne s’agit pas seulement de montrer la diversité des sons africains, mais de les inscrire dans une histoire commune, celle d’un jazz qui trouve en Afrique non seulement ses origines mais aussi de nouvelles voies d’expression. En ce sens, le concert d’Armand Ntep s’inscrit dans une dynamique de réappropriation et de renouvellement des langages musicaux afro-descendants.
Le Jazz Appreciation Month, lancé par le Smithsonian Institution, célèbre chaque année le rôle du jazz dans la culture mondiale. Il invite musiciens, éducateurs et publics à redécouvrir l’impact de ce genre sur les sociétés contemporaines. L’invitation d’Armand Ntep s’inscrit pleinement dans cette démarche : rappeler que le jazz ne cesse de se réinventer à partir de ses racines africaines, et que ces racines sont aujourd’hui bien vivantes, actives et porteuses d’avenir.
À Washington, le saxophone d’Armand Ntep racontera sans mots l’histoire d’une Afrique en mouvement, qui se joue des frontières et qui fait du jazz un terrain d’invention perpétuelle.