À Paris, la nuit du 9 mai danse au rythme des Suds

Le 9 mai 2025, Paris se pare de mille sons venus du Sud : Sandrine Nnanga en concert live, Fé Bougé l’Océan Indien au Dôme de Paris, et une grande fête pour les 40 ans de l’Axé afro-brésilien.

Ce soir-là, la capitale devient un archipel musical où se croisent Afrique centrale, îles de l’océan Indien et carnaval de Bahia. Trois lieux, trois ambiances, mais une même pulsation venue du Sud global, entre romantisme soul, grooves insulaires et transe tropicale. À commencer par Sandrine Nnanga, étoile montante de la soul africaine, qui livrera un concert intimiste et intense dans un format inédit. Originaire du Cameroun, la chanteuse s’est imposée comme une voix singulière mêlant makossa, R&B et influences francophones. Portée par son dernier album Amour Libre, elle convoquera ses racines, l’amour et la résilience dans une performance élégante, tissée de cordes acoustiques et de silences. En prime, des formules VIP permettront au public de vivre l’expérience au plus près, entre loges et confidences backstage.

Plus au sud de la ville, le Dôme de Paris accueillera la troisième édition de Fé Bougé l’Océan Indien, événement phare pour les diasporas ultramarines et tous ceux que les rythmes insulaires font vibrer. Du séga réunionnais au maloya malgache, en passant par le salegy comorien et les fusions afrobeat, le line-up explosif célèbrera la mémoire, la danse, le feu des îles. Dans une ambiance de kermesse volcanique, artistes, danseurs, chorégraphes et DJ offriront un spectacle total où la langue créole se chante et se danse. Ce rendez-vous annuel est aussi politique. On y vient en famille, entre amis, pour bouger, pour se rappeler, pour exister.

Enfin, à quelques stations de métro, les 40 ans de l’Axé afro-brésilien seront fêtés à La Java, située au 105 rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris. Né à Salvador de Bahia dans les années 1980, ce genre flamboyant fusionnant samba-reggae, frevo et pop tropicale sera à l’honneur dans une soirée qui fera bloc. DJs brésiliens installés en Europe, danseurs professionnels, décor aux couleurs de la rue bahianaise : tout sera réuni pour recréer l’énergie contagieuse de l’Axé dans ce qu’elle a de plus joyeusement politique. Car si l’on danse, c’est aussi pour se rappeler que l’Axé est né comme un cri, un chant d’affirmation noire et populaire face à l’effacement culturel. Et que cette musique, comme toutes celles célébrées ce soir-là, porte en elle des résistances, des histoires et des fêtes.

Paris, ce 9 mai, se fera donc caisse de résonance des Suds. Une ville-monde qui ouvre ses bras aux sonorités qui la traversent, la réveillent, la réchauffent.

 

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)