Du 21 au 26 avril 2025, Lagos accueille la nouvelle édition du Festival international du film EKO. Un rendez-vous incontournable qui célèbre la diversité et la vitalité du cinéma africain à travers projections, rencontres et découvertes de talents venus de tout le continent.
Lagos, mégapole vibrante et bouillonnante, devient une nouvelle fois la capitale du cinéma africain du 21 au 26 avril 2025, à l’occasion du Festival international du film EKO. Organisé dans le cœur culturel du Nigeria, pays pionnier et moteur de la production cinématographique en Afrique, ce festival s’impose comme un carrefour majeur de la création contemporaine. Réunissant des réalisateurs, producteurs, comédiens, critiques et publics venus des quatre coins du continent, EKO 2025 met à l’honneur la pluralité des regards, des formes, des langues et des récits qui nourrissent aujourd’hui le cinéma africain.
Au-delà de l’aura de Nollywood, l’une des industries les plus prolifiques au monde, le festival se veut un espace de dialogue entre cinémas d’auteur, expérimentations visuelles, productions populaires et nouvelles écritures numériques. Fiction, documentaire, animation, courts et longs métrages s’enchaînent sur les écrans de Lagos, dans les cinémas partenaires comme dans des lieux plus atypiques : espaces en plein air, écoles, quartiers périphériques. Le cinéma africain se donne ici à voir sous toutes ses facettes, loin des standards imposés, avec une liberté de ton et une richesse formelle saisissantes.
Une effervescence créative
La sélection 2025 témoigne de cette effervescence créative. Une centaine de films sont au programme, issus d’une trentaine de pays : du Burkina Faso à l’Afrique du Sud, du Rwanda à l’Algérie, en passant par le Kenya, le Ghana, le Bénin ou le Mozambique. Certaines œuvres explorent les blessures de l’histoire, d’autres scrutent les réalités urbaines, les enjeux de genre, les diasporas ou les mutations sociales à l’œuvre. On y croise aussi des comédies caustiques, des drames poétiques, des récits de science-fiction ou des fresques musicales — autant de manières de raconter l’Afrique au présent.
Le Festival EKO est aussi un lieu de rencontres professionnelles, de formation et d’échange. Des tables rondes, masterclass, ateliers et sessions de pitchs permettent aux jeunes cinéastes de confronter leurs projets à des regards critiques, de tisser des réseaux et d’accéder à des opportunités de coproduction. La place accordée aux talents émergents est l’une des marques de fabrique du festival, qui assume une mission de repérage et d’accompagnement sur le long terme. Des résidences d’écriture et de montage sont également proposées en marge de l’événement, en lien avec des partenaires internationaux.
Le festival agit aussi comme un miroir critique de l’époque. Les questions liées à la censure, à la liberté d’expression, à la condition des femmes dans l’industrie, ou encore à la distribution des films africains sur les plateformes mondiales, y sont abordées de manière frontale. À travers le cinéma, c’est tout un continent qui interroge son avenir, ses récits, sa place dans le monde. Et Lagos, avec son énergie débordante, offre un cadre idéal pour accueillir ces débats brûlants.
L’ambiance est à la fête, mais aussi à la reconnaissance. Plusieurs prix sont décernés à l’issue du festival, dont le prestigieux Grand Prix EKO du meilleur long métrage, ainsi que des récompenses pour la meilleure réalisation, le meilleur court métrage, la meilleure actrice, le meilleur scénario, et une mention spéciale du jury pour l’innovation narrative. Ces distinctions permettent de mettre en lumière des œuvres audacieuses et d’encourager les trajectoires artistiques les plus prometteuses.
Le Festival international du film EKO n’a cessé, au fil des années, de renforcer sa place dans le calendrier culturel panafricain. Il est devenu un point de convergence incontournable pour les cinéastes du continent, mais aussi une fenêtre de plus en plus observée par les festivals internationaux, les distributeurs et les critiques du monde entier. Car le cinéma africain, bien loin d’être marginal, affirme aujourd’hui une voix singulière, ancrée, puissante — et ce festival en est l’un des meilleurs porte-voix.