Nouvelle médiation possible après celle du Qatar qui a permis la libération ,de Walikale dans l’est du pays, le président congolais Félix Tshisekedi pourrait très prochainement faire appel à Claude Ibalanky, 55 ans, son ancien ambassadeur itinérant pour former le gouvernement et jouer les faiseurs de paix face aux offensives du M23, un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda
Augustin Lempereur

Depuis un an, la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC, ancien Zaïre) est à nouveau très préoccupante. Cela est dû à la recrudescence des activités militaires de la milice M23, dont le volet politique est incarné par l’AFC (Alliance Fleuve Congo), dirigée par Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
L’armée rwandaise soutient logistiquement et tactiquement le M23, ce qui a entraîné des sanctions européennes et américaines contre le Rwanda. La Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo) est débordée sur le terrain, malgré un contingent international de plus de dix mille hommes
La médiation du Qatar
Seule lueur d’espoir pour la RDC, le drapeau de la République démocratique du Congo flotte de nouveau au bureau du territoire de Walikale depuis 3 jours. Il a été hissé jeudi 3 avril par l’autorité territoriale, signe du retour de l’administration locale après le retrait des rebelles M23/AFC et leurs alliés rwandais, mercredi 2 avril à l’issue des combats contre l’armée congolaise appuyée par les combattants locaux Wazalendo.
Les activités socioéconomiques ont repris timidement vendredi 4 avril à Walikale-centre, chef-lieu du territoire de Walikale au Nord-Kivu, après que les rebelles ont quitté cette cité qu’ils ont occupée pendant environ deux semaines. Ils se seraient repliés sur l’axe Masisi d’où ils étaient venus. La population locale exprime sa grande satisfaction, déclarant qu’elle peut maintenant respirer et vivre normalement, affirment des acteurs de la société civile.
L’ONU débordé
Pour le resten l’option militaire, tentée contre le M23 par la RDC depuis l’automne 2024, a échoué. Les grandes villes de Goma et Bukavu sont occupées par le M23 depuis le mois de janvier 2025. Après une médiation du Qatar entre les présidents congolais et rwandais, le M23 a rendu à la RDC, au début du mois d’avril 2025, la ville de Walikalé (nœud routier stratégique à 150 kilomètres au nord-ouest de Bukavu, contrôlant les routes vers Kisangani, et vers les provinces du Maniema et de Tanganyika), comme un geste de bonne volonté de la part de Kigali.
Une fenêtre d’opportunité s’ouvre pourtant pour un règlement pacifique du conflit. Le président congolais Félix Tshisekedi pourrait très prochainement faire appel à Claude Ibalanky, 55 ans, son ancien ambassadeur itinérant et coordonnateur du MNS (Mécanisme national de suivi, institution mise en place par l’Union africaine pour la paix, la sécurité et la coopération dans la Région des Grands Lacs), pour former le prochain gouvernement en RDC. Ce gouvernement, qui sera d’union nationale, aura pour mission prioritaire de réaliser la paix par une stratégie de cohésion nationale et de diplomatie.