Alors qu’Emmanuel Macron évoque le risque de guerre civile après les Législatives du 30 juin et du 7 juillet, force est de constater qu’entre 40 % et 55 % des policiers et des gendarmes en France votent à l’extrême droite. Or le Rassemblement National, s’il parvient au pouvoir, ne manquera pas de s’appuyer sur les forces de l’ordre radicalisées avec le risque de nombreuses violences dans les commissariats et de confrontations brutales dans les rues à l’occasion des mobilisations qui auront alors fatalement lieu. Comme le pointe notre dessinateur Pacide, le flou et le minimalisme du programme de Jordon Bardella qui parvient à ne donner aucun chiffrage de ses mesures pourraient bien masquer un positionnement inquiétant pour les libertés publiques comme s’en inquiète publiquement Amnesty International
Les trois quarts des policiers et gendarmes votent-ils pour le Rassemblement national comme l’affirme Jean Luc Melenchon? Il est exact que les forces de l’ordre votent en moyenne beaucoup plus massivement pour l’extrême droite que le reste de la population, mais les travaux de sociologie politique donnent en général, concernant les élections depuis 2012, des chiffres inférieurs à celui avancé par Jean-Luc Mélenchon.
Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), dans une publication de décembre 2015, indiquait que 30 % des policiers et militaires avaient voté, au premier tour de la présidentielle de 2012, pour le Front national. Puis qu’ils étaient 51,5 % à faire ce choix au premier tour des régionales de 2015.
En mars 2016, entre 52,5 % et 55 % (selon les scénarios) des policiers et militaires affichaient auprès du Cevipof leur volonté de voter pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de l’année suivante. Des chiffres qui se confirmaient en juin 2017 mais qui diminuaient quelques semaines avant l’élection de 2017, en janvier et en février : entre 46 % et 47 % des policiers et militaires annoncaient au Cevipof vouloir voter pour le FN.
Peu avant le scrutin de 2017, un sodage paru dans l’Essor de la Gendarmerie estimait à 51 % la part de gendarmes affichant leur volonté de voter pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle.
Depuis, cette situation ne fait qu’empirer et peut déboucher sur des violences nombreuses et non contrôlées sur Jordan Bardella est nommé Premier ministre
Selon l’enquête électorale française du centre de recherches, dont Luc Rouban nous avait communiqué les résultats au printemps 2018, 41 % des militaires et 54 % des policiers interrogés avaient finalement voté pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2017 (contre 16 % au niveau de l’ensemble de la population).