Le 20 décembre, révèle le site « Viral Mag », la maison de vente aux enchères parisienne Millon a dû retirer in extremis de sa vacation un sceptre royal béninois datant du XIXe siècle.
Une décision prise sous la pression des autorités du Bénin, qui contestent la version selon laquelle cet objet aurait été « offert » par le roi Béhanzin lors de sa reddition face aux troupes françaises en 1894.
Un sceptre « offert » ou pillé ?
Selon le catalogue de la vente, ce sceptre en laiton et fer, orné de motifs et de figures, aurait été remis volontairement par le roi Béhanzin lui-même au colonel Dodds, qui dirigeait l’expédition française. Une version que réfute catégoriquement Cotonou. Pour Marie-Cécile Zinsou, une Franco-Béninoise engagée pour la restitution des biens culturels, interrogée par RFI, il est inconcevable que le souverain ait cédé de son plein gré cet insigne de pouvoir :
La récade est le symbole même de la royauté. Béhanzin n’aurait jamais offert son propre sceptre, qui concentre tous les attributs de sa puissance. C’est un objet sacré, inaliénable.
Marie-Cécile Zinsou, militante pour la restitution
De son côté, le ministère béninois de la Culture maintient que le sceptre a été spolié comme de nombreux autres trésors lors de la mise à sac du palais d’Abomey. Il rappelle que ces objets sont aujourd’hui dispersés, au-delà des collections publiques françaises, chez des particuliers et des institutions religieuses.