Tidjane Thiam éclaboussé par un contentieux privé

Financial Times 2015 Summer Party hosted by FT Editor Lionel Barber at The Mondrian Hotel, in London. Pictured is Tidjane Thaim, CEO, Prudential plc (L) with Ozwald Boateng, designer

Alors que Tidjane Thiam venait tout juste de retrouver un espace politique grâce à son rapprochement avec Laurent Gbagbo au sein du « front commun », la relance de ses démêlés judiciaires en Suisse tombe au plus mauvais moment pour le patron du PDCI.

Officiellement exclu de la présidentielle d’octobre 2025 par la justice ivoirienne pour avoir perdu sa nationalité ivoirienne lors de sa naturalisation française en 1987, Thiam tient désespérément à rester au centre du jeu politique. Son alliance, « le front commun » officialisée le 25 juin dernier avec l’ex-président Gbagbo, également écarté du scrutin, a redonné un peu d’espoir à une opposition privée de ses principaux leaders.

Un rayon de soleil de courte durée

Tidjane Thiam se voit rattraper par des contentieux privés. Selon un article du journal zurichois, Inside Paradeplatz du 1er juillet 2025, l’affaire avec son ancienne gouvernante d’origine roumaine n’est toujours pas soldée. L’employée de maison accusait l’ancien patron du crédit suisse de non-paiement de salaires et conditions de travail abusives. Le tribunal lui a donné raison et a ordonné de lui verser la coquette somme de 234 000 francs suisse assorti du blocage de plusieurs comptes bancaires de l’actuel président du PDCI. Ce dernier a aussitôt fait appel de sa condamnation et a lui-même porté plainte pour chantage, mais il a été débouté.

Toujours d’après le journal helvétique, la plaignante a réussi à saisir 50 000 francs sur un compte et aurait découvert un autre compte en France au CIC. Un nouvel épisode judiciaire de cette affaire qui traîne depuis 2018 devrait avoir lieu à Zurich ce mois. Cette procédure, très suivie par la presse ivoirienne, met en lumière les difficultés de l’ancien patron du Crédit Suisse à tourner la page de ses responsabilités passées, alors même qu’il tente de préserver son image sur la scène politique ivoirienne.

Pour  certains de ses partisans, cette nouvelle polémique s’ajoute à ce qu’ils dénoncent comme un « harcèlement » politique et judiciaire, destiné à affaiblir le PDCI et à verrouiller le jeu en faveur du pouvoir sortant. Mais pour d’autres, cette affaire participe à leur désenchantement, après le bref espoir suscité par l’alliance avec Laurent Gbagbo. En effet, l’enchaînement de coups durs complique sérieusement toute tentative de rebond. De plus, l’ancien banquier se livre à un curieux exercice : alors qu’en Côte d’Ivoire, une présidentielle se prépare en arpentant les villages du Nord au Sud et d’Est en Ouest, lui bat campagne depuis Paris, il n’a toujours pas foulé le sol ivoirien depuis sa radiation…