L’insurrection islamiste poursuit sa guérilla à l’intérieur des espaces de la ruralité et à la périphérie des villes. Elle ponctue son offensive hybride, quasiment chaque jour, d’embuscades et de pose de mines, en travers des voies de circulation et ne relâche la pression d’assauts symétriques contre les garnisons isolées.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) intensifie l’élan d’attrition sans se risquer à la conquête d’un point précis du territoire, pour éviter de devoir livrer bataille à des troupes toujours en supériorité d’équipement offensif et de technologie. La logique d’encerclement, jalonnée de harcèlements opportunistes, vise à briser la résistance de l’ennemi, disperser ses moyens, l’épuiser et le couper de la confiance des populations, grâce aux effets combinés de la pénurie de carburant et de nourriture. Il s’agit d’un effort de longue haleine, empreint de patience, d’endurance mais aussi d’accès d’agressivité exponentielle. Les jihadistes travaillent à la maturation de la belligérance par l’érosion du moral à l’intérieur du camp adverse.
Le temps leur sert d’allié objectif.
Les juntes militaires en survie
Tandis qu’ils montent en puissance, grignotent l’autorité de l’Etat et érodent la cohésion de la société, les pouvoirs centraux, eux, se rétractent autour de priorités défensives dont l’atomisation, l’imprévisibilité et l’urgence favorisent le recours constant à la tactique, au détriment de la stratégie.
En dépit des apparences et même si le déclin semble imparable, les pouvoirs du Sahel central disposent, encore, d’un délai de survie jusqu’à la fin de l’année. Ayant réussi à museler la moindre contestation, ils règnent, au sens littéral du terme. Leur principale vulnérabilité vient de la lassitude de soldats de moins en moins enclins à affronter l’ardeur de combattants portés par la hâte de « mourir sur le sentier de la droiture ». Les premiers rêvent de regagner le foyer, la famille et les enfants, les seconds se projettent vers la promesse -post-mortem- des houris, des baldaquins de soie et des jardins où coulent des rivières de délices éternelles.
Mali
1er novembre 2025
- Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) revendique l’attaque d’une patrouille de la milice Donzo, région de Sikasso, entre Nimougoula et Kotougala (Sud), 2 localités qui n’apparaissent sur aucune carte du Mali. La transcription en Arabe contribue, sans doute, à la confusion.
- Le Gsim publie, également, le bilan de son action du 31 octobre 2025 entre Ségala et Kayes (Ouest, près de la frontière mauritano-sénégalaise) contre un convoi des Forces armées maliennes (Fama). Le bilan prétendu s’élève à 7 soldats tués et 5 motos détruites.
31 octobre
- La Direction de l’information et des relations publiques de l’Armée (Dirpa) diffuses les images d’une visite de terrain du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général de division Daoud Aly Mohammedine, aux abords de 2 stations-service à Bamako. En vertu d’un exercice de communication de crise, le responsable politique s’est évertué à rassurer les usagers, non sans déplorer le comportement blâmable de certains frères d’armes. L’allusion désigne les agents de l’Etat qui profitent des restrictions, afin de détourner les stocks et de renchérir, fraude aidant, les tarifs des produits pétroliers. Ailleurs, dans la capitale, malgré l’arrivée alléguée de centaines de camions-citernes sous escorte d’aéronefs russes de l’Africa corps, la pénurie d’essence et de diesel continue à sévir, comme en témoigne la récurrence d’interminables files d’attente devant les lieux de vente agréés.
Burkina Faso
1er novembre
- A la faveur de 2 communiqués distincts, le Gsim annonce avoir pris le contrôle de 2 postes militaires des Forces armées Burkinabè (Fab), respectivement à Pensa, province du Sanmatenga, région de Kuilsé et à Bani, province de Loroum, région de Yaadga.
31 octobre
- Selon le canal Telegram russe Depertamente, proche d’Africa corps, les forces spéciales des Fab ont mené une frappe aérienne, puis une fouille, près de Lanfiéra, province de Sourou, région de Bankui. Le raid aurait entraîné l’élimination de 32 combattants du Gsim, permis la destruction de 58 motos et la saisie de 44 fusils Ak 47, de 3 mitrailleuses Pkm, d’1 Rpg, de radios et de téléphones.
Il convient de souligner le paradoxe qu’en pleine célébration du 65ème anniversaire de la création des Forces armées nationales (Fan), la Dirpa du Burkina Faso s’abstienne de mentionner un tel exploit au moment où les nouvelles du front tendent plutôt à entériner la crainte de la défaite.
Références
Mali
Carte : https://t.me/veillesah/505
2 tracts Gsim : https://t.me/veillesah/506 et https://t.me/veillesah/507
2 photos Gsim : https://t.me/veillesah/508 et https://t.me/veillesah/509
2 photos ministre Mali : https://t.me/veillesah/510 et https://t.me/veillesah/511
Burkina Faso
Carte : https://t.me/veillesah/512
2 tracts Gsim : https://t.me/veillesah/513 et https://t.me/veillesah/514
6 photos chaîne russe Departemente : https://t.me/veillesah/516 et https://t.me/veillesah/525





























