Soutenus par le Rwanda, les rebelles du M23, qui ont conquis les villes de Goma et Bukavu à l’est de la République démocratique du Congo, utilisent les mêmes méthodes que leur parrain, Paul Kagame.
Selon Human Rights Watch, le groupe armée n’hésite pas à harceler, menacés et enfermés les membres de la société civile et les médias indépendants, coupable à leurs yeux de ne pas relayer leur propagande. Selon l’ONG, au moins 200 activistes et reporters ont eu à subir les foudres de la rébellion, quand certains n’ont pas été tout bonnement abattus. Ainsi le chanteur Delcat Idengo a-t-il été exécuté, accusé d’être membre du mouvement des jeunes pour le changement (Lucha), organisation pourtant critique du régime de Kinshasa et œuvrant pour la démocratie dans l’état-continent depuis près d’une décennie.
L’information en berne au Rwanda
« En ces temps difficiles dans les villes contrôlées par le M23, la population locale a besoin d’accéder aux informations essentielles et à des actualités fiables », dénonce, Clémentine de Montjoye chercheuse senior sur la région des Grands Lacs à Human Rights Watch. « Les gouvernements devraient faire pression sur le Rwanda pour s’assurer que le M23 permette aux journalistes et aux activistes de travailler sans restrictions inutiles qui exposent les civils à un risque accru. »
La chasse aux journalistes et voix dissidentes est l’un des traits du régime instauré par Paul Kagame au Rwanda depuis bientôt 30 ans, comme l’a notamment documenté Anjam Sundaram dans livre Bad News- Last journalist in a dictatorship. Kigali trône à la peu enviable 144e place (sur 180) du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
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