Le 10 janvier au Conseil de Sécurité, Américains et Russes se sont étripés au sujet de Wagner en Afrique.
Les premiers accusant les seconds de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays africains et d’augmenter la probabilité que l’extrémisme violent se développe. La représentante de Moscou a jugé que ces assertions « étonnantes » manquaient « de bon sens » en rappelant que les USA font la même chose et en citant l’exemple libyen. Mais la Russie était bien seule. Dans cette démarche, Washington a été soutenu par la France. Sa conseillère politique, Isis Jaraud-Darnault a dénoncé l’impact « néfaste » et « dévastateur » des mercenaires de Wagner, leurs violations des droits humains et le meurtre présumé de 30 civils au Mali. Même tonalité du côté britannique qui a imputé à Moscou la détérioration de la sécurité au Mali, au Burkina Faso au Nigéria et dans le bassin du lac Tchad.
Il est vrai que les hommes de Wagner ne sont pas des enfants de chœur et que leur arrivée au Mali n’a pas amélioré la situation sécuritaire, néanmoins, leur faire porter le chapeau de tous les maux de la région alors qu’ils ne sont arrivés à Bamako qu’à la fin de 2021 relève de la très mauvaise foi.