Niger, le général Tiani tente de renforcer son emprise sur l’armée

Ces derniers temps, les tensions se mutiplient au sein du pouvoir nigérien prospèrent,Reste au chef de la junte à renforcer les rangs au sein de l’armée pour conforter son pouvoir.

Le général Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger, est un homme prudent. L’homme fort du Niger ne sort que rarement du palais qui lui sert de logis depuis 2011. C’est qu’il connait les arcanes du pouvoir pour avoir été lz tout puissant patron de la Garde présidentielle (GP) de Mahamadou Issoufou d’abord, pour deux mandats, puis de Mohamed Bazoum, l’héritier politique du précédent, à partir de 2021 jusqu’à son renversement le 26 juillet 2023.

Dans ces fonctions, le président Tiani il a déjoué plusieurs complots ourdis dans l’armée contre les présidents en place. Certains disent qu’il en a lui-même inspirés pour faire tomber les officiers jugés menaçants.

La grogne au sein de l’armée

Notre bon général s’est fait beaucoup d’ennemis dans les forces armées du Niger (FAN), même s’il a tenté d’apurer les comptes en faisant libérer, le 1er avril dernier, tous les anciens militaires emprisonnés (auteurs réels ou supposés de deux tentatives de coup d’Etat contre les présidents socialistes et loyalistes hostiles au renversement de Mohamed Bazoum.) 

La situation au Nger n’est pas stable, le général Tiani le sait. Qu’l s’agisse de la flambée de l’insécurité qui pèse sur le moral des soldats ou du sentiment d’exclusion de plusieurs composantes de la société nigérienne après l’adoption de la langue haussa comme langue nationale.

Le retour discret du très impopulaire  Mahamadou Issoufou dans le paysage n’arrange rien. La tolérance dont l’ex président au bonnet rouge, fondateur du parti socialiste nigérien, semble jouir de la part de certains des généraux du CNSP – en premier lieu  l’ancien numéro 2 de la GP et bras droit de Tiani, le général Ibro Amadou Bacharou –  a mis à mal la confiance que les Nigériens plaçaient jusqu’ici dans la junte militaire. Comme d’autres pouvoirs militaires avant lui, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est exposé à des risques de désintégration en cas de trop fortes divergences internes. Au Mali et au Burkina voisins, plusieurs « rectifications » se sont déjà succédé.

Des promotions à la pelle

La stabilité de la junte reposera sur la solidité du pacte de partage du pouvoir scellé le jour même du coup d’Etat de 2023 sous l’autorité du général Salifou Modi, souvent présenté comme le numéro 2 du régime militaire. Le 1er juin dernier, Tiani a distribué les galons autour de lui aux généraux de l’état-major et du gouvernement, comme pour renforcer leur loyauté au régime et la solidité du leadership militaire sous les assauts redoublés des groupes djihadistes. Modi a été promu au grade suprême de général d’Armée. Le général Tiani semble ainsi le confirmer à sa place prééminente.

Reste que beaucoup de fauves tournent autour du festin…

L’éloge de l’ex président Issoufou par le propagandiste du Burkina, Ibrahim Maïga