Ziad Takieddine, réfugié au Liban et contre lequel le parquet financier avait requis six ans de prison dans le dossier du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy vient de décéder. Cet homme d’affaires libanais qui a toujours fonctionné à dix bandes restera « l’intermédiaire» mêlé aux turpitudes de la droite en général et à celles de l’ancien Préident français en particulier. Dans un entretien à Mondafrique en 2017, il expliquait comment l’ex chef de l’Etat français a déroulé le tapis rouge au Qatar, richissime et minuscule émirat qui pèse de tout son poids sur la politique français.
Spécialiste de l’anathème et de la fulgurance, Ziad Takieddine était comme un volcan, de temps en temps il entrait en éruption. C’est le cas dans l’interview qu’il donne à Jacques Marie Bourget en 2017 et que publie Mondafrique. A ceux qui affirment que « l’intermédiaire » a beaucoup trop menti, devant la presse et les juges, on peut répondre qu’arrivé au bout d’un processus de défense, où il se voyait très seul et poursuivi dans des dossiers qui recèlent pourtant de multiples coupables, Takieddine est contraint de dire sa part de vérité. Pour tenter de se sauver. Après des mois de tergiversation et de changement de cap, le druze en colère semble avoir compris, dit-il, l’origine de ses déboires : ils proviennent de Nicolas Sarkozy, de son fidèle Claude Guéant et du Qatar. Si l’on en croit « l’intermédiaire » menteur invétéré, ce petit pays aurait tout simplement, par le biais de l’ex-président, « acheté la République ».
Entretien avec Ziad Takieddine
Première partie
Deuxième partie