Les assassinats ciblés se multiplient en Guinée alors que le chef de l’État, peu avant le sommet organisé à Villers Cotteret, reste dans les bonnes grâces de la France qui a plaidé sa cause pour qu’il soit réintégré au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie
L’encre de la nouvelle de la mort dans les geôles de Conakry du colonel Célestin Bilivogui n’était pas encore sèche qu’un autre décès suspect était annoncé. Mohamed Dioubaté, un pédiatre qui pour seul crime avait brûlé un portrait de Mamadi Doumbouya avait été incarcéré le 7 septembre. Trois semaines plus tard, il est, selon la version officielle, décédé en prison d’un malaise cardiaque.
Depuis l’arrivée de Mamadi Doumbouya au pouvoir en septembre 2021, difficile de faire le décompte macabre des personnes disparues dans des conditions similaires. D’après plusieurs contacts de Mondafrique dans la capitale guinéenne, la plupart des victimes ne seraient pas mortes en prison mais au palais présidentiel où elles auraient été transférées pour y subir des tortures. Toujours selon les mêmes sources ces procédés moyenâgeux sont monnaie courante et ils sont si cruels que certains « interrogatoires » tournent mal. Entre les pratiques occultes de l’ancien légionnaire devenu président de la Guinée à la faveur d’un coup d’Etat et les supplices infligés à tous ceux qui contestent son pouvoir, ce pays dérive vers une dictature d’un autre âge.