L’offensive américaine en Libye

L’USS Mount Whitney, ambassadeur flottant de la Realpolitik américaine, a accosté dans les ports libyens de Benghazi et Tripoli

Mohammed El Abbouch

Le Mount Whitney, un navire de guerre appartenant à la sixième flotte américaine, a accosté au port du Peuple dans la capitale, Tripoli, dimanche 20 avril, avant de poursuivre son voyage vers Benghazi, transportant une délégation américaine de haut rang qui comprenait le vice-amiral J. T. Anderson, l’envoyé spécial américain en Libye Richard Norland, le chargé d’affaires à l’ambassade américaine en Libye Jeremy Brent, ainsi que de hauts responsables diplomatiques et militaires. Au cours de la visite, les échanges de la délégation américaine ont mobilisé des acteurs clés des factions rivales libyennes.

À Tripoli, les réunions ont réuni le chef d’état-major général, le lieutenant-général Mohammed Al-Haddad, le membre du Conseil présidentiel Abdullah Al-Lafi et des responsables des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. À Benghazi, la délégation a rencontré des dirigeants militaires du commandement général, notamment le chef d’état-major des forces de sécurité, Khaled Haftar, le secrétaire général Khairi al-Tamimi et le chef d’état-major de la marine libyenne, le général de division Shaib al-Saber, pour discuter du renforcement de la coopération militaire et du soutien aux efforts visant à unifier l’institution militaire.

Dans un communiqué officiel, l’ambassade des États-Unis en Libye a confirmé que la visite visait à renforcer la coopération en matière de sécurité, à unifier les institutions et à soutenir la sécurité régionale. Il a également souligné l’engagement de Washington à construire un partenariat solide avec le peuple libyen sur les plans sécuritaire, économique et politique.

L’envoyé américain Richard Norland a qualifié la visite d’« événement historique », soulignant qu’elle exprimait le sérieux des États-Unis dans le soutien à la Libye vers l’unité et la stabilité.

L’administration de Washington, en particulier dans sa nouvelle version dirigée par Trump, a commencé à considérer la Libye comme une priorité de sécurité absolue. Le moment de cette visite coïncide également avec d’importantes déclarations du général Michael Langley, commandant du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), dans lesquelles il a exprimé l’inquiétude de Washington face à la division sécuritaire persistante entre l’est et l’ouest de la Libye. Langley a déclaré que « la concurrence entre les forces de sécurité entrave la stabilité et affecte l’économie mondiale, en particulier dans le secteur de l’énergie », soulignant que les États-Unis soutiennent la construction d’une armée libyenne unifiée sous supervision civile. [3] Il a indiqué que l’AFRICOM est prêt à dispenser une assistance limitée, en fournissant une formation et un soutien sur des questions telles que l’unification du commandement et du contrôle.

La synchronisation entre la visite du Mount Whitney et les prises de position de l’AFRICOM envoie un signal clair : les divisions libyennes sont perçues comme une menace directe pour les intérêts énergétiques et l’équilibre méditerranéen l

Dans cette visite, la délégation américaine ne s’est pas limitée à une seule partie libyenne, mais qu’elle a plutôt inclus de longues réunions avec des dirigeants militaires et des responsables politiques à Tripoli et à Benghazi. Ces réunions n’étaient pas seulement destinées à l’écoute, mais comportaient également des propositions concernant la restructuration de l’institution militaire, par l’intermédiaire d’un comité mixte réunissant des représentants de l’Est et de l’Ouest.