Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien a ajouté jeudi 9 mars un nouveau navire de guerre et des dizaines de bateaux rapides lanceurs de missiles à sa flotte navale dans le golfe Persique. La cérémonie d’inauguration a eu lieu dans le port de Bandar Abbas en présence du général de division en chef du CGRI Hossein Salami et son commandant naval, le contre-amiral Alireza Tangsiri
Le Shahid Mahdavi est moins un nouveau navire de guerre venant s’ajouter à la flotte iranienne, qu’un navire de guerre de type nouveau. Il s’agit d’un porte-conteneurs classique transformé en porte avions. Le navire pèse 2 100 tonnes et mesure 240 mètres de long. Comme le Shahid Bagheri, lui aussi un ancien porte conteneur transformé en porte-avions, le Shahid Mahdavi a été conçu pour transporter des hélicoptères et des drones kamikazes du type de ceux que la Russie exploite aujourd’hui en Ukraine. Le drone Shahed-136 d’une portée allant jusqu’à 2 500 kilomètres peut avoir des effets dévastateurs quand il cible les infrastructures électriques ou aéroportuaires d’un pays que l’Iran considère comme son ennemi.
L’Iran les aurait déjà testés contre des pétroliers israéliens dans le golfe Persique. Le 15 novembre 2022, un Shahed-136 a endommagé la coque du pétrolier de la compagnie maritime du Pacifique oriental sous contrôle israélien, le Pacific Zircon, à 150 milles au large d’Oman, sans déversement signalé de cargaison ni blessé parmi l’équipage. Le 30 juillet 2021, des drones kamikazes iraniens ont frappé le pétrolier israélien M/T Mercer Street, également près d’Oman, tuant deux membres d’équipage, de nationalité britannique et roumaine. Ces attaques de drones et d’autres contre des pétroliers constituent une nouvelle phase de la « guerre des pétroliers », dans laquelle l’Iran cible des navires commerciaux associés à Israël et à d’autres adversaires en réponse à la pression économique occidentale, pour renforcer sa posture de dissuasion et pour assouplir ses muscles dans la région. et plus loin.
Vers une guerre asymétrique
Ces porte-drones iraniens ne sont pas de nature à menacer des armadas occidentales classiques composées de porte-avions protégés par des destroyers, des sous-marins, des porte-hélicoptères, des lanceurs de mines etc. Mais ces navires représentent une forme de guerre asymétrique qui ne doit pas être dédaignée.
L’Iran dispose de bases militaires avancées au Liban, en Syrie et au Yémen. Des drones ont déjà été tirés du Yémen sur les champs pétroliers saoudiens. Ces porte-avions iraniens d’un type nouveau ajoutent une capacité offensive à un arsenal offensif soigneusement dispersée sur un territoire très vaste et sur plusieurs pays.
Les médias iraniens affirment clairement que les « porte-avions » iraniens augmenteront les capacités de surveillance et de frappe à longue portée de l’Iran au Moyen-Orient et au-delà.