Le journal « Le Monde » a retiré de son site une tribune sur la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, car elle « contenait une erreur qui induisait une mauvaise interprétation », s’est-il justifié vendredi après s’être excusé auprès du chef de l’État.
Le président français s’est rendu fin août à Alger, après des mois de crise diplomatique, liée au contentieux mémoriel entre les deux pays. A cette occasion, Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmajid Tebboune ont signé solennellement un document qui « renouvelle leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progression irréversible », 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie.
A la suite de cette visite, une tribune, publiée jeudi matin avant d’être retirée dans l’après-midi, était signée par le chercheur Paul Max Morin, et s’intitulait « Réduire la colonisation en Algérie à une histoire d’amour parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle ». Plus généralement dans cette tribune, Paul Max Morin décrivait l’évolution de la position du chef de l’État sur le sujet. En 2017, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime de l’humanité ». En 2022, elle est associée à « une histoire d’amour qui a sa part de tragique », selon le chercheur.
« Le Monde », communicant d’Emmanuel Macron
Dans une première brève mise au point, le quotidien du soir avait livré cette explication: «Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase une histoire d’amour qui a sa part de tragique prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes».
«Le Monde présente ses excuses à ses lectrices et lecteurs, ainsi qu’au président de la République», écrivait le journal à la fin de cette première mise au point, vite suivie de critiques.
«Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l’affaissement d’une presse autrefois référence», avait ainsi tweeté jeudi soir le leader de La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon.
«Sidérante censure», a également tweeté vendredi matin le journaliste Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, pointant le fait que Le Monde «présente ses excuses au président de la République».
«Retirer un texte est une pratique anormale et incompréhensible», a réagi vendredi l’auteur de la tribune, Paul Max Morin, auprès du quotidien Libération.
Après ces critiques, Le Monde a publié vendredi après-midi sur son site une explication plus développée.
«Les pages Débats du Monde ont vocation à accueillir des analyses et des points de vue, y compris très polémiques. Nous ne pouvons nous permettre d’y accueillir des textes comportant des erreurs factuelles», a argumenté le journal vendredi après-midi.
«Quand on commet des erreurs qui sont de notre fait, c’est normal de s’excuser auprès des personnes à qui ça a pu porter préjudice, à commencer par nos lecteurs», a par ailleurs déclaré à l’AFP le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, au sujet des excuses exprimées dans le premier billet.
PRÉCISION De quelle erreur parle « le Monde »? En quoi était-il illégitime de publier une Libre Opinion dans les colonnes de ce qui fut le premier journal français sur la surprise créée par la terminologie du Président franaçais évoquant « l’histoire d’amour » entre la France et l’Algérie? C’était e effet de sa part oublier en effet que l’Histoire est tragique et que les intérêts et les liens qui lient les deux pays sont à traiter sur un plan politique et non sentimental. Ce qu’a n’a pas fait Emmanuel Macron à Alger qui a préféré adopter publiquement, durant les trois jours de sa visite, un ton enjoué, bon enfant, tourné vers la jeunesse et l’avenir et pour tout dire empreint d’insouciance ( voir notre éditorial ci dessous).
C’était oublier les heures noires du colonialisme, les milliers de morts de la guerre d’indépendance et une jeunesse algérienne mobilisée contre un pouvoir cynique. Lequel a perdu tout sens commun en répondant par le mensonge et la répression à des demandes légitimes. Nicolas Beau
Emmanuel Macron cultive l’insouciance durant son voyage à Alger
Macron donneur de leçon en France et un bon dictateur au Tchad, mon cher président la vie des Tchadiens et Tchadiennes comptent aussi bien que ceux des Français que je suis, vous avez validé un coup d’état institutionnel au Tchad en Zappant les lois de la république du Tchad..
Vive la liberté d’expression!! Il y a fort longtemps que je ne lis plus Le Monde mais ce geste de la part de ce journal (une autocensure) me donne raison.
un président pubertaire pour une démocratie en déclin…..