Le concours Miss Côte d’Ivoire se refait une beauté

Mèches, perruques, teint non naturel…, le concours Miss Côte d’Ivoire qui débute ses présélections le 15 février prochain refait son canon de beauté tout en allégeant les dispositions en vigueur sur la taille et l’âge des postulantes. Le concours permet enfin aux concurrentes malheureuses de postuler à nouveau.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Une petite révolution dans le ciel tranquille des beautés ivoiriennes. A quelques jours des présélections prévues du 15 février au 10 mai prochain, le Concours Miss Côte d’Ivoire (COMICI) a remis les pendules à l’heure en redessinant les canons de beauté représentatifs de la culture ivoirienne. Finies donc les mèches et les perruques pour faire de la place aux cheveux naturels. Ainsi, les candidates ne sont plus autorisées à arborer du tissage ou un teint pas naturel.

« Toutes les candidates qui souhaitent se présenter au concours de Miss Côte d’Ivoire doivent se présenter avec des cheveux naturels. Elles peuvent venir nattées, elles peuvent venir avec les cheveux courts, si elles n’ont pas de cheveux elles peuvent venir rasées. Ce changement vient du fait que nous sommes souvent interpellés sur le fait que les mèches, les perruques et les rajouts ne sont pas issus de la culture ivoirienne et de la culture africaine », a indiqué, lors d’une conférence de presse de lancement, Victor Yapobi, le président du Comité Miss Côte d’Ivoire.

 

Taire les critiques

Mais les organisateurs ne durcissent pas seulement les critères. Ils allègent aussi certains d’entre eux tels que la taille des candidates qui a été revue à la baisse, tout comme la limite d’âge qui est en hausse et qui passe de 25 à 28 ans. Le comité réduit également les frais d’inscription tout en refusant d’en publier le chiffre. Quant aux candidates malheureuses des éditions précédentes, elles pourront dorénavant postuler à nouveau.

Les organisateurs espèrent ainsi taire toutes les critiques qui accompagnent les différentes éditions du concours et retrouver de la crédibilité en maintenant l’attractivité de la compétition. Pour autant, cette redéfinition du canon de beauté ivoirienne n’est pas sans poser quelques questions, notamment au sujet du teint naturel. Car les mentalités sur ce sujet n’ont guère évolué et qu’il est impossible de trouver un teint naturel chez les postulantes.

C’est d’ailleurs ce que croit le sociologue Gnelbin Nicaise Hlil. Pour lui, même si ce qui n’est pas naturel est de plus en plus dénoncé, on observe néanmoins « parallèlement, que certaines tendances n’ont pas vraiment diminué. Si on se penche par exemple sur la dépigmentation, le phénomène n’est pas vraiment en recul, tout comme le port de la perruque n’a pas baissé », analyse-t-il.