Gérald Darmanin, ministre de la justice, a annoncé la création d’une prison de haute sécurité au cœur de la jungle amazonienne de Guyane pour les narcotrafiquants les plus dangereux et les islamistes. Ce projet assume une forme de brutalité pénale : celle d’un bannissement extrême, à la fois géographique et moral, hors du territoire hexagonal. Est-il de nature à répondre aux déficiences du système carcéral actuel ?
Il y a peu de temps, Gérard Darmanin annonçait le doublement de places en semi-liberté) et la création de prisons de haute sécurité pour les narcotrafiquants les plus dangereux. À présent le ministre propose l’ouverture d’une de ces prisons en pleine jungle guyanaise d’ici à 2028. À première vue, Gérald Darmanin semble s’attaquer au monde carcéral sur tous les fronts. Mais cette annonce n’a rien de réellement novateur. Elle s’inscrit dans une stratégie de délocalisation géographique de la peine d’enfermement, qui évoque inévitablement les pratiques historiques du bagne colonial, notamment en Guyane.