Le 22 juillet, en s’attaquant directement la ville garnison de Kati par « la Katiba Macina », dirigée par le djihadiste Hamadou Kouffa, a frappé fort et déclenché un climat de peur dans la capitale.
Le 22 juillet, vers cinq heures du matin deux véhicules kamikazes se sont fait exploser dans leur véhicule à Kati. L’attaque, qui fait un mort parmi les forces armées et six parmi les assaillants, a été suivie de tirs nourris. L’assaut a eu lieu près des domiciles du président Assimi Goïta et de son ministre de la Défense Sadio Camara. Des cibles revendiquées dès le lendemain par le JNIM, maison mère de la Katiba Macina : « Une brigade de moudjahidines a mené une opération bénie contre l’armée malienne, l’injuste tueuse d’innocents, à l’endroit le plus notoire de la capitale » lit-on dans leur communiqué. Dans cette déclaration, l’organisation dirigée par Iyad Ghali mentionne également le groupe Wagner : « Si votre droit est d’acheter des mercenaires, notre droit est de vous cibler ».
C’est la première fois depuis le début des hostilités en 2012 que les djihadistes frappent les autorités maliennes dans leur fief. Avant cette journée noire, Bamako n’avait connu que trois attentats dirigés contre des hôtels ou des restaurants fréquentés par des expatriés. Cette attaque en plein cœur du pouvoir a eu un effet de sidération sur les habitants de la capitale qui se sentaient jusqu’alors épargnés, même s’ils savaient que des réseaux dormant existaient et que les attaques des dernières semaines se rapprochaient dangereusement de Bamako.
Un sentiment de vulnérabilité
Désormais, ils se sentent vulnérables. Plusieurs Maliens contactés par Mondafrique n’hésitent pas à parler d’un climat hystérique, d’une psychose qui s’est emparée de la ville. Ils font part de leurs craintes que cela ne dégénère. Déjà des arrestations arbitraires de bergers peuls et des disparitions inquiétantes de personnes de cette même communauté ont eu lieu.
A Ségou, ville située à 240 km au nord de Bamako, qui a elle aussi connue ses premières attaques récemment, règne aussi une atmosphère de peur et de vengeance. Samedi des habitants ont dénoncé deux présumés terroristes à la gendarmerie. Un des deux jeunes peuls a été interpellé, l’autre s’est enfui et s’est jeté dans un puits !
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