Depuis son premier vol en 2010, la Russie a produit d’immenses efforts pour tenter de vendre le chasseur de 5ᵉ génération Su-57, sur la scène internationale, d’abord en Inde, puis dans d’autres pays, y compris la Turquie, malgré la menace de sanctions américaines. Si Alger franchit le pas, c’est sans doute grâce à un feu orange de Trump qui cherche à donner des gages Poutine dans le cadre de la délicate négociation qui s’engage sur la fin de la guerre en Ukraine.
Fabrice Wolf, META-DEFENSE.FR
Jusqu’à présent, ces tentatives échouèrent, prises entre des performances incertaines du chasseur et de sa fiabilité et des problèmes de production côté russe, et surtout, face à la législation CAATSA américaine de 2018, promettant à tous les clients internationaux de l’industrie de défense russe, des sanctions exemplaires.
Cette législation fit notamment dérailler la commande de 24 chasseurs Su-35 par l’Égypte, alors même qu’une partie des appareils avait déjà été produite par l’industrie russe, après qu’une photo, publiée par un journaliste russe aujourd’hui emprisonné, révélait l’imminence de la première livraison.
En dépit de ces menaces et du poids potentiel des sanctions américaines, Moscou confirma, il y a quelques semaines, qu’un premier contrat export avait été signé, concernant le Su-57, sans toutefois donner le nom du client, précisément pour le protéger des pressions et menaces américaines et internationales.
Le 11 février, le voile a été levé sur l’identité de ce client, l’Algérie, la commande ayant été directement annoncée sur une des chaines publiques du pays. Cette annonce est cependant révélatrice d’une inflexion sensible de la législation CAATSA, Alger ne prenant certainement pas le risque des sanctions US, comme de se voir potentiellement priver des transactions en $, concernant ses exportations d’hydrocarbures.