La réapparition de Saïf al-Islam Khadafi sur les réseaux sociaux

Saïf al-Islam, fils du défunt colonel libyen Mouammar Kadhafi, réapparaît sur une photographie avec le fils de Al Ajmi al Atir, commandant de la brigade Abou Bakr al Siddiq qui l’avait arrêté dans le sud de la Libye en 2011.

De nombreux Libyens estiment que le « dauphin » de l’ex-Jamahiriya a disparu : ses apparitions publiques sont rarissimes et on ignore où il habite ni quel est son son activité. La photographie, publiée ces dernières heures sur les réseaux sociaux, montre Saif avec sa main droite appuyée sur un bâton, mettant en valeur la phalange de son majeur droit amputé après sa capture en 2011.

Le fils du défunt colonel  Khadafi porte une casquette de baseball noire de la marque américaine Under. Armure et esquisse un sourire sous une longue barbe noire et blanche. Son regard paraît fatigué derrière ses lunettes claires, mais il lève quand même le pouce levé de la main droite, imité par le jeune homme à côté de lui.

En arrière-plan, on peut voir un paysage montagneux, semblable à la chaîne de Jubail, près de la ville de Zintan, à environ 150 kilomètres au sud de Tripoli. Cependant, l’image semble partiellement altérée : le pouce de la main droite apparaît flou, comme si quelque chose essayait de se cacher, et certaines parties de l’arrière-plan peuvent avoir été modifiées pour empêcher une localisation exacte.

Le fils et ancien héritier de Mouammar Kadhafi est considéré comme une menace pour les projets du général Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne (ALN) basée à Benghazi, et pour l’entrée de ses fils dans l’arène politique. En effet, depuis des mois, Saif al Islam est soumis à une dure campagne de répression dans la région du Fezzan, au sud-ouest de la Libye. Les représailles comprennent l’arrestation de ses fidèles, dont un membre de son équipe politique et un notable du Fezzan, Ali Abou Sabiha, un homme de 80 ans. Cela a peut-être poussé Saïf à quitter le Fezzan et à limiter ses déplacements à Zintan, une région où il bénéficie d’une plus grande sécurité.

« Nous, forces sociales de Zintan… »

En avril dernier, peu après la démission de l’envoyé de l’ONU en Libye, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, une colonne d’environ 200 véhicules armés et des dizaines d’hommes armés ont défilé dans les rues de Zintan, jurant fidélité à l’héritier politique du « raïs ».

« Nous, forces sociales, militaires et de sécurité de Zintan, affirmons notre soutien à la candidature de Saïf al Islam Kadhafi aux élections présidentielles, car il bénéficie d’un large soutien populaire, possède de fortes qualités de leadership, est sincèrement engagé envers la nation libyenne et possède de vastes atouts politiques. expérience », raconte un homme dans la vidéo publiée mi-avril sur les réseaux sociaux des « verts », nostalgiques de l’ancien régime Kadhafi, expliquant qu’il parle au nom des « tribus Zintan ». Sur les mêmes réseaux sociaux, une autre photo montre ce qui semble être Saïf al Islam Kadhafi, le dos tourné, vêtu d’une tunique blanche, assis sur le siège avant d’un véhicule tout-terrain Toyota circulant sur une route dans le désert.

La légende de la photo précise que Saïf al Islam Kadhafi a utilisé une sourate du Coran pour remercier « les frères de la tribu de Zintan ».

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