Après avoir longtemps résisté à la hausse internationale du carburant consécutive à la guerre en Ukraine, le gouvernement mauritanien a fini par se rendre à l’évidence ; le « fardeau » est trop lourd, et il a décidé vendredi une hausse conséquente des prix à la pompe des hydrocarbures.
Nouakchott a connu ce lundi 18 juillet, une véritable journée de manifestations dans plusieurs quartiers. Des jeunes ont investi la rue et formé spontanément des groupes à de nombreux endroits, surtout dans la commune de Riyadh (banlieue), pour protester contre une hausse de 30% du prix du carburant, annoncée vendredi dernier, qui a entraîné une augmentation du transport en taxis collectifs de 100%
Justifiant cette mesure le ministre des finances, Isselmou ould Mohamed M’Badi, a précisé que la hausse des prix des hydrocarbures sur les marchés mondiaux a perturbé le budget de l’état qui n’avait pas prévu une hausse d’une telle ampleur.
Il a révélé que la subvention des hydrocarbures a couté à l’état 4,2 milliards MRU (120 millions d’euros), rien que pour le premier semestre de cette année, ajoutant que malgré la hausse continue des prix sur le plan mondial, le gouvernement a continué à subventionner ces produits.
Les taxis manifestent !
Auparavant le ministre mauritanien du pétrole, de l’énergie et des mines Abdessalam Mohamed Saleh avait affirmé, en annonçant les augmentations des prix, que l’État continuait à subventionner les prix des hydrocarbures à raison de 29 MRU le litre du gasoil et 21,5 MRU celui de l’essence par rapport aux prix du marché mondial.
Réagissant à cette hausse, une coalition de partis de l’opposition a condamné cette mesure tout en appelant « le peuple mauritanien à se mobiliser, pacifiquement, pour faire face à ces mesures injustes qui menacent la paix civile dans notre pays. »