Après quatre années de transition militaire et un référendum constitutionnel marqué par une faible participation,
les autorités guinéennes ont fixé la prochaine élection présidentielle au 28 décembre 2025. Une manière pour Mamadi Doumbouya de reprendre la main après le fiasco du dernier scrutin ?
Coup de théâtre à Conakry. Le 23 septembre, le ministre de l’Administration du territoire, Ibrahima Kalil Condé, a annoncé, malgré la faible affluence dans les bureaux de vote, une participation de 86 % et une victoire du « Oui » à 89 % au référendum constitutionnel. Quatre jours plus tard, les autorités guinéennes programment une présidentielle… au beau milieu des fêtes de
fin d’année. Après quatre longues années sans scrutin, soudain,
l’urgence s’imposerait à Mamadi Doumbouya.
Faux suspense

Affaibli par la forte abstention lors du référendum, le général-président cherche à reprendre la main en précipitant la
présidentielle. Cette accélération lui permet de s’afficher en maître du jeu, de prendre de court l’opposition et de répondre à la pression
internationale, notamment celle de la CEDEAO et de l’Union africaine, qui exigent un retour rapide à la légalité constitutionnelle. La question de sa candidature reste officiellement ouverte.
Après le coup d’État du 5 septembre 2021, Doumbouya avait juré de ne pas briguer
la magistrature suprême. Mais la nouvelle Constitution, taillée sur
mesure, lui en donne désormais la possibilité. En Guinée, les dés
paraissent jetés avant même l’ouverture des urnes. Une élection qui
s’inscrit dans un calendrier ouest-africain déjà explosif, marqué
notamment par une élection présidentielle à hauts risques en Côte
d’Ivoire.