Emmanuel Macron adresse une lettre aux Français ce mercredi et alors qu’il a quitté le pays pour participer à un sommet de l’Otan à Washington. Emmanuel Macron s’adresse aux Français via France Bleu et plusieurs journaux régionaux. Dans cette lettre, le chef de l’État revient sur la forte participation au scrutin, « signe de la vitalité de notre République » dont il tire « quelques conclusions ». « Si l’extrême droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu’elle accède au Gouvernement », affirme le Président qui ne se livre pas à la moindre autocritique pour avoir dissous l’Assemblée après le scrutin européen, une décision inédite dans l’histoire de la Cinquième République.
Le chef de l’État souligne d’abord « qu’aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires ». Et d’ajouter que « seules les forces républicaines représentent une majorité absolue », alors que ces dernières se sont rassemblées pour empêcher le Rassemblement National d’accéder au pouvoir mais en aucun cas pour gouverner ensemble. Le Parlement français est désormais fracturé en trois forces à peu près équivalentes, elles mêmes constituées de multiples partis politiques eten tout cas incapables de s’entendre.
Un Président fuyant
Sans tenir compte de ce qui est classiquement le rôle du Président en France, le chef de l’État botte en touche et demande « à l’ensemble des forces politiques (…) d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ». « Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes » précise-t-il. « C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du Premier ministre » indique le Président. « D’ici là, le Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes » (…) « Vous avez appelé à l’invention d’une nouvelle culture politique française. En votre nom, j’en serai le garant », conclut Emmanuel Macron.