Gauthier-Pasquet, le « troll » français inconditionnel d’Alassane Ouattara

Qui se cache derrière ce pseudonyme ? Toute la presse est à ses trousses : RFI, les Observateurs de France 24, Jeune Afrique.

Gauthier Pasquet sévit depuis quelques quatre mois sur twitter et il a déjà près de 19 000 abonnés, il utilise la photo d’un journaliste turc, Can Dundar, qui lui a demandé de ne plus se servir de cette image, en vain.

Le troll a ses têtes de… turcs justement. Ces cibles privilégiées sont la junte malienne et les activistes : Nathalie Yamb, Kemi Seba, Franklin Niamsy, qu’il range élégamment dans la catégorie « Panafricons ».

Alassane Ouattara en odeur de sainteté

Plus rarement, il frappe aussi sur d’anciens alliés de la France comme Faure Gnassingbé et Ali Bongo. En revanche, il répond toujours présent pour défendre Paris et Abidjan; il ne  tarit pas d’éloge sur Alassane Ouattara et pourfend l’ennemi du président ivoirien, Guillaume Soro. Il a également défendu Paul Henri Damiba lors du putsch de septembre au Burkina Faso et ne s’en prend jamais à la junte guinéenne. Il retweete également les sites officiels français, notamment celui d’Anne Sophie Avé, l’ambassadrice pour la diplomatie publique en Afrique.  

On comprend vite que le « twitto » n’est pas un individu mais une équipe, la manière de rédiger, le ton plus ou moins agressif différent. Néanmoins  l’objectif numéro 1 de ce cabinet noir reste de taper à bras raccourcis sur les autorités de Bamako. Et il fait feu de tout bois.

La junte malienne dansl e collimateur

Le dimanche 6 novembre, par exemple, il s’est fendu de ce commentaire : « Au Congo, les officiers supérieurs sont sur la ligne de front et mobilisent pour le recrutement. Les Congolais patriotes ont répondu massivement. Au Mali, les officiers restent au bureaux et les volontaires se réfugient derrière la propagande et les « à bas la France. » Une attaque gratuite qui prouve au passage la méconnaissance absolue de l’armée congolaise. Mais le troll français ne jette pas en pâture que des injures, il dispose souvent de très bons renseignements. Avec lui, il faut savoir trier le bon grain de l’ivraie.

Cette description se suffit à elle-même, nul besoin, comme l’ont fait les Observateurs de France 24, de remonter la piste des comptes sur lesquels les concepteurs dudit troll se sont servis pour le créer, seule véritable information de cette enquête, la piste mène en Côte d’Ivoire… Il n’en reste pas moins que Gauthier Pasquet est un troll français, né au moment où Emmanuel Macron annonçait que la France était en guerre informationnelle et qu’il fallait riposter aux attaques des activistes et aux fausses informations divulguées par les pro-russes.

Il n’est pas certain qu’adopter des méthodes aussi grossières en copiant ses adversaires soit la meilleure manière de rehausser l’image de la France en Afrique, bien au contraire.  

 

2 Commentaires

  1. En tout cas pour nous les « panafricains », c’est du pain bénit. Il y a maintenant une « réactivité » qui nous permet d’exister, du dépit et même de la colère là où régnait autrefois un silence épais, presque méprisant et des discours condescendants qu’il était difficile d’attaquer. Plus personne n’osera dire que le néocolonialisme francais et ses chiens de garde n’existent pas. Dire qu’il y a une idéologie néocoloniale qui a même ses défenseurs attitrés ne relève plus du fantasme et du « complotisme ». Gauthier-Pasquet, que ce soit une équipe ou un individu, existe. C’est incontestable. Il incarnera l’Ennemi et nourrira désormais notre combat et nos raisons de combattre. Chaque jour que Dieu fait. Merci Macron.

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