Gabon, le retour de Frédéric Bongo par la grande porte

Le Colonel Frédéric Bongo, ancien directeur de la Direction Générale des Services Spéciaux (D.G.S.S – Garde Républicaine), qui avait été mis à l’écart par le président Ali Bongo,  devrait être introduit à nouveau dans les plus hautes sphères du pouvoir. Chronique d’un retour annoncé.

 

C’était le 21 Octobre 2019, le Lieutenant-Colonel Frédéric Bongo était remplacé à la tête de la Direction Générale des Services Spéciaux (Le service de renseignement de la Garde Républicaine du Gabon) par Le Colonel Brice Clotaire Oligui Nguema devenu depuis général et aujourd’hui à la tête de la Garde Républicaine du Gabon.

La sanction

Peu avant, le 15 octobre 2019, lors de la publication du communiqué final du Conseil des ministres Présidé par le chef de l’exécutif du Gabon Ali Bongo en personne une décision particulière était tombée : « Ministère des affaires étrangères Ambassade du Gabon en Afrique du Sud – Attaché militaire : Lieutenant-Colonel : Frédéric bongo Ondimba ».

Cette nomination, perçue comme une sanction par certains hiérarques de la classe politico-militaire du Gabon, devait consacrer l’éloignement d’un homme qui avait régné sur le renseignement gabonais pendant plus de 10 ans et était au coeur du pouvoir gabonais. 

Frédéric Bongo, pour sa part, n’occupe jamais son poste. Mieux, il poursuit sa formation d’officier en France en suivant des Cours à l’École de Guerre de Paris…

Radié de l’armée.

À Libreville, l’ancienne pièce maîtresse du pouvoir gabonais – et un des fils chéris d’Omar Bongo – irrite et inquiète certains tenants du pouvoir soucieux de ne plus le voir  revenir au cœur du pouvoir et de l’appareil sécurito-militaire.  Certains de ses adversaires demandent  et obtiennent  qu’il soit traduit en conseil de discipline. Ce sera chose faite le 12 mars 2022 où il est décidé de la radiation de Frédéric Bongo des effectifs de l’armée gabonaise.

Ce jour est particulier à plusieurs égards, d’une part, c’est le jour, anniversaire de la création du Parti Démocratique Gabonais (PDG – au pouvoir) créé par Omar Bongo  en 1967 et c’est la grande messe au cours de laquelle Ali Bongo annonce qu’il sera en somme « Président à vie » à des partisans surexcités et à des Gabonais qui en ont déjà vu d’autres…

Retour à la Gendarmerie

Mais pour que la radiation soit effective, elle doit être entérinée par Ali Bongo qui ne le fera pas.

Frédéric Bongo est retransféré à la Gendarmerie gabonaise son corps d’origine et dont il a dirigé le service d’investigation et de renseignements, la Direction Générale des Recherches (DGR) et est nommé directeur général adjoint de l’école de formation des officiers de Gendarmerie d’Owendo près de Libreville la capitale du Gabon. 

À la tête d’un méga service des renseignements ?

Soucieux de succéder à son père Ali Bongo, Noureddine Bongo « l’héritier désigné du trône du royaume du Gabon » n’oublie pas le rôle décisif que son oncle Frédéric a joué dans l’accession au pouvoir d’Ali Bongo en 2009 mais surtout en 2016. Nourredine Bongo sait qu’il est difficile de se passer de cet oncle redouté, mais efficace dans toute prise et de conservation de pouvoir au Gabon.

Selon diverses sources, Frédéric Bongo – qui a récemment obtenu son galon de Colonel – travaille avec son neveu Noureddine Bongo à la création d’un super service de renseignements incluant tous les services de renseignements du Gabon. Un Méga-service de renseignements que bien sûr Frédéric Bongo dirigerait.

Mais ce projet n’enchante pas une partie de la haute hiérarchie militaire qui se satisfaisait de l’éviction de Frédéric Bongo.

Luttes de pouvoir en perspective…

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