Emmanuel Macron qui soigne depuis toujours ses relations avec Mohamed ben Salmane, dit MBS, malgré les multiples dérapages de ce dernier sur le plan des droits humains, est revenu ce mercredi d’une visite d’État en Arabie Séoudite, un modèle (!) démocratique.
Le Président français qui a pris l’habitude dans ses contacts internationaux de botter en touche sur le terrain des libertés publiques aura été le premier chef d’état occidental à s’entretenir avec le Prince héritier séoudien, alors que ce dernier avait commandité, en octobre 2018, l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. L’opposant de MBS avait été découpé en morceaux avec une tronçonneuse dans une arrière salle de l’ambassade saoudienne en Turquie.
Macron réhabilite MBS
L’assassinat de cet intellectuel brillant, qui résidait aux États Unis, n’était pas passé inaperçu. Ainsi le président Joe Biden refusera de s’entretenir avec MBS et préférera temporairement s’adresser à son père, le roi Salman. Ce qui précipitera la volonté d’émancipation du Prince héritier saoudien à l’égard des Américains
En revanche, les relations restées excellentes entre Macron et MBS avaient été perçues comme une entreprise de réhabilitation du prince héritier. « Cela me désole qu’Emmanuel Macron prête ainsi son nom de chef d’état à une telle entreprise », a pu estimer dans « le Monde » Agnès Gallamard, secrétaire générale d’Amnesty International qui avait signé pour l’ONU un rapport appelant à mettre sous sanctions l’homme fort du Royaume saoudien