Edouard Philippe se démarque de Macron sur la Nouvelle Calédonie

Des messages codés voire cryptés, le style d’Édouard Philippe est connu. Cette fois, les allusions sont beaucoup plus claires. L’ancien Premier ministre, dernier chef du gouvernement à s’être vraiment saisi du dossier néo-calédonien raconte sa visite sur place, il y a deux mois : « D’abord, la conviction qu’il y avait une crise économique extrêmement forte qui n’était pas suffisamment comprise à Paris. Après les événements, aujourd’hui, elle est pire. Et aussi que la tension montait, elle a explosé. Et aussi qu’un accord était encore possible », avance Édouard Philippe.

« Voile d’impartialité »

Il joue l’air du « je vous l’avais bien dit », alors que début mai, avec deux autres anciens Premiers ministres, Édouard Philippe a appelé Matignon à reprendre le dossier. En effet, historiquement, les Premiers ministres géraient ce dossier difficile et surtout « dans l’exercice de leurs fonctions, ils s’interdisaient de prendre parti, rappelle Édouard Philippe, parce qu’au terme de l’accord de 1988-1998, l’État était parti au processus, mais devait se placer derrière un voile d’impartialité. »