Deux magistrats iraniens tués devant le Palais de justice

FILE - In this photo released by the official website of the office of the Iranian supreme leader, Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei speaks during a meeting with a group of Basij paramilitary force in Tehran, Iran, on Nov. 26, 2022. Iran summoned the French ambassador on Wednesday, Jan. 4, 2023, to condemn the publication of offensive caricatures of Supreme Leader Khamenei in the French satirical magazine Charlie Hebdo. (Office of the Iranian Supreme Leader via AP, File)

Selon un rapport de l’agence de presse Tasnim, affiliée au Corps des Gardiens de la Révolution islamique, « deux juges éminents, dévoués, révolutionnaires et fermes contre les perturbateurs de la sécurité publique, Mohammad Moghisseh (Nasserian) et Ali Razini ont été martyrisés devant le palais de justice de Téhéran il y a quelques heures ; le terroriste s’est immédiatement suicidé ».

Toujours selon l’agence de presse Tasnim, « le centre médiatique de l’autorité judiciaire a annoncé que ce matin, un individu armé infiltré à la Cour suprême, dans une action planifiée, a assassiné deux juges courageux et expérimentés dans la lutte contre les crimes contre la sécurité nationale, les espions et le terrorisme ».

Un article de Hamid Enayat

Mohammad Moghisseh (Nasserian) :
Mohammad Moghisseh, né en 1956 à Sabzevar, est un juge iranien également connu sous le pseudonyme de « Nasserian ».

Poste et occupation actuels :

Président de la 28e chambre du Tribunal révolutionnaire
Selon des survivants des exécutions massives de 1988, Moghisseh était directement et personnellement impliqué dans les exécutions de prisonniers politiques dans les années 1980. Sous le pseudonyme de « Haj Nasserian », il occupait le poste de procureur à la prison d’Evin. Lors des exécutions massives de 1988, après des procès qui ne duraient que quelques minutes, il emmenait personnellement les prisonniers à la salle des chaudières de la prison pour leur exécution.
Le 13 avril 2011, l’Union européenne a décidé de lui interdire l’entrée sur le territoire de l’UE en raison de sa responsabilité dans de graves violations des droits de l’homme en Iran. Cette décision a été renouvelée le 11 avril 2017 par le règlement d’exécution du Conseil (UE) 2017/685.

Le rôle de Moghiseh dans le massacre de 1988 :‌Poste au moment du massacre de 1988 : Directeur de la prison de Gohardasht (Rajai-Shahr) ;

 

Ali Razini :
Ali Razini, né en 1951 à Razan, est un juge à la Cour suprême d’Iran. Il a occupé divers postes, notamment : juge au Tribunal révolutionnaire de Téhéran (1979-1981), président du Tribunal révolutionnaire de Mashhad (1981-1984), procureur révolutionnaire de Téhéran (1984), président de l’Organisation judiciaire des forces armées (1987-1993), président de la justice de la province de Téhéran (1994-1999) et président du Tribunal administratif (2004-2009). Razini a joué un rôle dans les exécutions de l’été 1988, et Poste et occupation actuels : Président de la 41e chambre de la Cour suprême
Khomeini lui a confié, le 24 juillet 1988, la mission de « créer des tribunaux spéciaux pour traiter des infractions de guerre dans toutes les zones de guerre et sanctionner les contrevenants conformément à la charia, en ignorant les règles et règlements qui peuvent être restrictifs et gênants » ; ainsi que de « veiller à ce que tout acte pouvant conduire à l’échec du front islamique soit puni de mort ».

Le rôle de Ali Razini dans le massacre de 1988 :

Execution des opposants à l’ouest de l’Iran
Le système judiciaire iranien a toujours été l’un des piliers de la répression du régime des mollahs. Ces deux « juges » étaient des figures clés du pouvoir judiciaire en Iran. Pendant plus de quarante ans, ils ont prononcé des condamnations à mort. Ces deux juges sont irremplaçables pour le système judiciaire iranien. Ils ont joué un rôle central dans les exécutions et les procès des opposants.

Razini, dans une vidéo toujours disponible, avait ordonné la lapidation de quatre personnes et avait lui-même lancé la première pierre.

Lors du soulèvement de 2019, au cours duquel 1 500 jeunes insurgés ont été tués par des tirs directs sur ordre de Khamenei, ainsi que lors du soulèvement de 2022 qui a exposé la colère du peuple iranien au monde entier, la répression s’est intensifiée.

Selon la Résistance iranienne et des ONG, rien qu’au cours de l’année dernière, 1 000 personnes ont été exécutées en Iran pour tenter de contenir la colère et le mécontentement généralisés du peuple. Parce que le régime des mollahs utilise la peine de mort comme une arme pour terroriser la société iranienne et étouffer tout élan de révolte populaire. Mais ce peuple courageux ne se laisse pas réduire au silence. Dans les prisons iraniennes, une campagne de protestation contre les exécutions est menée tous les mardis depuis 49 semaines, témoignant de la bravoure d’un peuple qui refuse de se soumettre.

 

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