Au PDCI, cinq candidats se sont officiellement lancés dans la course à la succession d’Henri Konan Bédié, décédé, le 1er août dernier. Mais pour être retenu par le comité électoral, chacun devra montrer la preuve de son militantisme. Sur fond de stratégies politiques parfois opposées notamment en matière d’alliance privilégiée avec le mouvement de Laurent Gbagbo.
Une correspondance de Z. Bati Abouè
Eclipsée par le débat sur la présence, pendant dix années au moins, au bureau politique du PDCI, la clause du curriculum vitae politique soumise aux différents candidats à la présidence du parti risque de réserver de grosses surprises aux partisans de Tidjane Thiam qui ont encore fait, vendredi dernier, la démonstration de leur nombre, à l’occasion du dépôt de sa candidature.
Ils étaient en effet plusieurs centaines, habillés aux couleurs traditionnelles- blanc et vert- du vieux parti à avoir improvisé une parade joyeuse dans les rues jouxtant le siège du PDCI, à Cocody, pour accompagner l’ancien directeur général du Crédit Suisse qui faisait officiellement acte de candidature pour succéder à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août dernier, à la tête du parti.
Tout comme Tidjane Thiam, quatre autres figures du parti ont également déposé leur candidature devant le comité électoral. Il s’agit de Noël Akossi Bendjo, chargé de la réconciliation, Maurice Kakou Guikahué, indéfectible lieutenant de l’ancien président qui occupait encore les fonctions de secrétaire exécutif, Jean-Marc Yacé, fraîchement réélu maire de Cocody et Moïse Koumoué Koffi, probablement le moins connu du grand public.
Ces candidatures doivent maintenant être passées au peigne fin par le comité électoral, le seul juge de l’éligibilité. Mais si le débat pré-électoral s’était cristallisé autour de la personnalité de Tidjane Thiam et de sa non présence au bureau politique pendant dix années au moins, une clause pour le moins pernicieuse a largement été passée sous silence. Il s’agit du curriculum vitae politique. Chaque candidat devra en effet aussi donner la preuve de son parcours politique, décrire les postes qu’il a occupés, dans quelle condition, et à quels titres.
Cette clause risque d’être rédhibitoire pour Tidjane Thiam dont la candidature cristallise l’attention des militants et qui devrait logiquement être le favori de l’élection s’il est autorisé à concourir. Car l’ancien directeur général de l’ex-Crédit Suisse a plusieurs talons d’Achille à son pied. Il n’a été réintégré au bureau politique du PDCI que seulement cette année et n’a jamais milité dans aucune une structure du parti. Mais s’il ne s’avoue pas vaincu, c’est probablement parce que le comité électoral devra d’abord faire « en sorte de réaliser le consensus autour d’une candidature afin d’éviter une explosion du parti », avait prévenu le président intérimaire, Bony Cowppli.