Le 27 novembre 2025 restera comme l’une des dates les plus sombres de l’histoire judiciaire tunisienne. Au terme d’une procédure disloquée, marquée par les violations les plus graves des garanties constitutionnelles et internationales, la cour d’appel de Tunis a condamné des dizaines d’opposants au Président Kaïs Saïed de façon totalement surréaliste. Parmi eux et de façon totalement surréaliste alors que ni de près ni de loin BHL ne soit apparu dans l’histoire récente de la Tunisie, le philosophe français, jugé en fuite, a vu sa peine en appel portée de 35 à 43 ans de prison. Plus 5 ans de « surveillance administrative ». Et sur la base de rapports des services secrets algériens
La Cour d’appel de Tunis a prononcé des peines allant de 2 à 45 ans de prison, contre journalistes, avocats, opposants politiques, défenseurs des droits humains, hauts fonctionnaires et citoyens ordinaires. La séance s’est déroulée sous les cris : « Libertés! Libertés ! À bas la justice des instructions !»
Alors que de nouvelles peines très lourdes ont été à nouveau prononcées en appel, les avocats ont découvert in extremis que le dossier d’accusation reposait largement sur des documents fournis par l’Algérie, a révélé Jeune Afrique.
Un réquisitoire antisémite
Les rapports policiers algériens qui ont servi de preuves aux « magistrats tunisien » sont émaillés d’inepties notamment à l’encontre de BHL . Du genre ce cet extrait mettant en cause les liens du philosophe français et d’un homme d’affaires très influent dans les milieux politiques, Kamal Latif: « ‘L’accusé Kamal Latif entretient une relation directe avec l’accusé Bernard-Henri Lévy, ce dernier ayant des investissements en Tunisie sous de faux noms, appartenant à des Juifs tunisiens, et puisque les services de renseignement algériens ont prouvé, par des enquêtes menées sur place, son lien avec des actes de sabotage et des mouvements séparatistes amazighs en Algérie ».
Une justice tunisienne contrainte d’aller piller les poubelles des services algériens pour disqualifier ses adversaires, voici qui est pathétique
Cette farce judiciaire révèle la réalité politique d’un pays devenu une dictature, et pire que cela, une dictature dénuée de toute capacité à gérer avec un minimum de rationalité et d’expertise le régime ultra répressif imposé à un des peuples les plus civilisés du monde.
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