Alors que le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres doit se rendre en Centrafrique du 24 au 27 octobre prochain, l’instabilité qui règne dans le pays et les déboires de la Minusca risquent de rendre la visite mouvementée.
Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Gutteres, est attendu à Bangui du 24 au 27 octobre prochain. Il s’agira de sa première visite depuis sa prise de fonction en janvier 2017. Dans ses précédentes fonctions à la tête du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’Onu, Antonio Gutteres avait effectué plusieurs missions en Centrafrique, notamment en janvier 2014 avec le ministre français de la défense de l’époque, Jean-Yves Le Drian.
Cette visite de travail vient après les propos de Stephen O’Brien, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, qui faisaient état d’une situation pre-génocidaire. Cette déclaration avait suscité la polémique, close après la récente mission d’Adama Dieng, envoyé spécial du Secrétaire général.
Concert de casseroles
Le séjour d’Antonio Gutteres pourrait ne pas être de tout repos. Devant l’échec de plus en plus retentissant de la Minusca, les massacres continus des populations civiles, les retards dans la mise en route de la Cour Pénale Spéciale promise par le président Faustin-Archange Touadéra et les refus de de lever l’embargo sur les armes, les Centrafricains manifestent de plus en plus de défiance par rapport à l’action des Nations Unies.
L’accueil des Centrafricains à Antonio Gutteres pourrait être à la hauteur des multiples accusations contre la Minusca. Plusieurs représentants de la société civile ont annoncé trois jours de deuil démonstratifs mais pacifiques entre le 24 et le 27 octobre avec, à la nuit tombée, des concerts de casseroles.
D’ores et déjà, le clan présidentiel cherche des motifs pour faire cesser cette contestation. Les habituelles accusations ressurgissent avec leurs menaces. Pêle-mêle, on s’indigne des tentatives de coup d’Etat, de déstabilisation du processus de paix, de la main de l’étranger pour préparer une répression musclée et des arrestations de leaders de l’opposition.
Tant que l’ONU et la France continueront de s’arc-bouter sur le principe de la souveraineté de l’Etat pour justifier leur soutien aveugle à la présidence Touadera, la situation du peuple centrafricain ne pourra s’améliorer.