Marega Baba, un des dirigeants de l’UFP, un parti d’opposition mauritanien, s’inquiète du risque terroriste que fait courir à son pays le régime du président Aziz touché par la corruption et les trafics
La corruption, ce mal endémique qui gangrène la plupart des pays du sahel, en particulier la Mauritanie, constitue la principale porte d’entrée ou d’accès à tous les trafics, en particulier celui de la drogue dans cette sous-région. Et comme ce trafic est la source essentielle de financement du terrorisme dans cette zone sahélienne, alors la boucle du danger est ainsi bouclée. Ce terrible trio- corruption-drogue-terrorisme- fait exploser n’importe quel pays.
A quand notre tour?
La situation sous régionale est dramatique. La Lybie est devenue le refuge de wilayas djihadistes et de groupuscules armés, nouveau point focal du terrorisme mondial. Et à nos frontières le danger est omniprésent. Les recrudescences des attaques meurtrières -quasi-journalières- au Mali renvoie à cette redoutable question: à quand notre tour ?
L’inquiétude est forte pour la Mauritanie: des crises à tous les niveaux, un pays fragilisé socialement, la misère qui gagne toutes les couches de la société, des groupes industriels en quasi-faillite, en particulier ceux de l’Etat et enfin une cohésion nationale en lambeau- l’aggravation des inégalités. Sans même évoquer la montée en flèche des courants identitaires.
Effet de contagion
La Mauritanie, après avoir été l’objet de multiples attaques très meurtrières par le passé, connait une relative accalmie. Mais la corruption devient un mode de gouvernance dans un pays et dans un environnement si dangereux que c’est l’existence même du pays qui est en jeu.
Lorsqu’un pouvoir est incapable de lutter contre la corruption et le trafic de drogue, la lutte contre le terrorisme devient une illusion. La propagande du pouvoir sur son contrôle sécuritaire de nos frontières contre le terrorisme, ne correspond à aucune réalité. Le pire est que l’insécurité règne partout en maître y compris dans nos villes qui s’acheminent -si rien n’est fait- pour devenir quasiment des territoires où règnent de véritables lois de la jungle. A l’image des favelas de Rio.
Comment croire aux slogans sécuritaires fallacieux? Le pouvoir est incapable de protéger ses paisibles citoyens victimes quotidiennes de vols, d’agressions, de viols et de meurtres. Il est dans l’incapacité de sécuriser même ses propres prisons où les évasions des criminels les plus dangereux sont monnaie courante.
Les Mauritaniens dans leur ensemble doivent se mobiliser. La catastrophe ne menace pas que les autres. Regardez la Libye, la Centrafrique, la Syrie, le Burundi, le Yémen, la Somalie, …