Un an après la déclaration controversée de la présidence tunisienne, les tensions persistent en Tunisie. Dans un communiqué conjoint, 25 associations ont dénoncé la montée alarmante des manifestations de racisme et de xénophobie dans le pays, pointant du doigt une normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes.
L’année 2023 a été marquée par une approche étatique raciste et xénophobe, initiée par la déclaration de la présidence tunisienne le 21 février 2023, qui qualifiait les « hordes de migrants subsahariens » de menace pour la composition démographique nationale. Les conséquences de cette rhétorique discriminatoire se sont manifestées par une vague de violence à travers le pays, des déplacements internes, des arrestations arbitraires et des disparitions, dont les répercussions perdurent encore aujourd’hui.
Depuis juillet 2023, suite à la signature d’un Mémorandum d’entente entre la Tunisie et l’Union Européenne, des milliers de personnes migrantes ont été appréhendées dans les rues ou chez elles, puis expulsées vers des zones frontalières désertiques et militarisées, à la frontière avec la Libye et l’Algérie. Un rapport publié le 18 décembre 2023, intitulé « Les routes de la torture : Cartographie des violations subies par les personnes en déplacement en Tunisie », a recueilli les témoignages de victimes de violences ainsi que les observations de nombreuses organisations de la société civile et d’activistes.
Appel à une rencontre-débat à Paris
Face à cette situation préoccupante, un appel à une rencontre-débat sur le thème « Racisme et Migrations en Tunisie » a été lancé à Paris. Cet événement vise à sensibiliser et à mobiliser autour des défis auxquels sont confrontées les personnes migrantes en Tunisie.
Les demandes des organisations de la société civile
Les organisations signataires du communiqué rappellent que la liberté de circulation est un droit fondamental, tel que stipulé à l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Elles dénoncent les violences quotidiennes subies par les personnes en mobilité en Tunisie, résultant de procédures d’irrégularisation et de criminalisation renforcées par une approche sécuritaire. Elles appellent les autorités tunisiennes à respecter les droits humains et à garantir la sécurité des personnes migrantes, tout en facilitant leur accès aux droits économiques et sociaux.
Les organisations signataires
Parmi les signataires de ce communiqué inter-associatif, on retrouve la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES), l’Association Lina Ben Mhenni, Avocats sans frontières, et bien d’autres.
Date et adresse :
20 Mars 2024 – 19h00
CICP
21 ter, rue voltaire 75011 Paris