Le 11 février 199O, Nelson Mandela est libéré après vingt-sept années d’emprisonnement. C’était hier ! Une chronique de Mustapha Saha
Si le consensus planétaire autour de la figure exceptionnelle de Nelson Mandela (1918 – 2013) dépasse l’hommage habituel aux héros de l’histoire, c’est parce que son parcours singulier personnifie l’humanité dans son ambition première, dans cet idéal de fraternité qui la prédestine au meilleur.
Cet homme, qui a surmonté, avec une dignité sans faille, la geôle cruelle et l’impitoyable ordalie, qui, par ses convictions indémontables et sa volonté inébranlable, avait désintégré la forteresse de l’apartheid et de la ségrégation raciale, et préservé jusqu’au bout son humilité de sage et la générosité de son message.
La pensée Ubuntu éclairait son combat. L’esprit de dialogue guidait ses pas. Sa main tendue balayait tous les malentendus. Il avait mis son génie politique au service de l’intérêt général, tracé le cap par vents contraires et su se défaire de la gouvernance politique avant qu’elle n’en fut déshumanisé. Symbole universel de la lutte pour l’égalité, pour la diversité et contre toutes les formes de discrimination, il avait fait de l’interethnicité solidaire le vecteur de l’enrichissement mutuel, de la mixité sociale, le moteur du bien commun et de l’interculturalité la source de l’épanouissement individuel et collectif. Il avait prêché par l’exemple, dans sa vie publique et sa conduite privée. Et l’on observe, avec amertume, son héritage perverti par la génération suivante.
Mustapha Saha
Sociologue, écrivain, artiste peintre
Nelson Mandela. Portrait. Par Mustapha Saha.
Peinture sur toile. Dimensions : 100 x 81 cm.