L’enquête sur le crash de l’avion d’Evgueni Prigojine aura été résolue en un temps record, avec un coupable désigné d’avance, Vladimir Poutine.
Le bureau enquêtes et analyses de l’aviation civile (BEA) peut fermer ses portes. Plus besoin d’experts, avec l’aide des vidéos des internautes, les chaines de télévision en continue ont bouclé leurs investigations en quelques heures. Nul besoin d’attendre non plus que les boites noires parlent ou que les analyses ADN soient réalisées. À qui profite crime le crime? À Vladimir Poutine, forcément, dont le pouvoir aurait vacillé, nous a-t-on répété, lors du pseudo coup d’état du groupe Wagner et de sestroupes. Le dictateur russe est donc le commanditaire de l’assassinat de son ancien comparse.
Jamais les causes d’un accident d’avion n’ont été trouvées si rapidement. Il n’en reste pas moins que, n’en déplaisent aux « sachants de plateau », de nombreuses questions demeurent.
Pourquoi le chef du Kremlin aurait-il décidé d’éliminer Prigojine dans le ciel russe alors qu’il était si facile de le faire ailleurs ? Comme Mondafrique l’a révélé, le chef de Wagner se trouvait, la veille du crash, à Bamako au Mali où les attaques djihadistes auraient constitué un albi commode
Un agenda mal venu
Autre interrogation, pourquoi Poutine aurait choisi cette date, en plein cœur du sommet des BRICS à Pretoria. L’actualité foudroyante du décès du chef de Wagner fait ainsi passer en dessous des radars médiatiques ce rassemblement majeur, où six pays, et non des moindres, dont l’Arabie Saoudite, l’iran et l’Egypte, s’apprêtent à rejoindre cette alliance ?
Pourquoi Vladimir Poutine aurait-il décidé d’agir quelques heures avant son discours en hommage aux soldats du Koursk, se volant ainsi la vedette ?
Poutine, roi de l’embrouille
Le Kremlin a très bien pu décider de faire mettre au vert les chefs de Wagner plutôt que de les liquider. Evgueni Prigojine et ses six compagnons de Wagner, dont son bras droit, le vrai chef des miliciens, Dmitri Outkine, étaient-ils bien dans l’avion victime du crash? Ce jeudi, la question se pose encore.
Le groupe Wagner disposait de deux avions de même type, des Embraer 600 Legacy. Personne ne savait à l’avance avec lequel des deux ils décideraient de voler.
Le deuxième appareil a fait demi-tour et est retourné à Moscou. Était-il vide ? Des mercenaires de Wagner ont confirmé la mort de leur chef sur une chaine Telegram. Mais comment peuvent-ils l’affirmer avant que les tests ADN ne soient réalisés, si tant est que les résultats soient divulgués ?
Guerres maffieuses
Par ailleurs, Prigojine n’était pas seulement le patron d’une société de mercenaires privée (SMP), il était aussi un oligarque, un mafieux à la tête d’un empire. Quid d’un règlement de compte interne à la mafia russe, dont on ne parle jamais mais qui reste très puissante ? La vérité sera-t-elle connue un jour ? Pour rappel, l’accident d’avion en 2014 de Christophe de Margerie, alors patron du groupe Total, à l’aéroport de Moscou-Cheremetievo n’a toujours pas livré ses secrets.
Au milieu de toutes ces énigmes, deux choses sont néanmoins certaines. La première : Wagner n’est pas mort, comme l’écrit John Lechner, un chercheur spécialiste du Caucase,: « La mort de Prigojine peut affecter la structure, mais l’organisation survivra à ces fondateurs.» La seconde : les journalistes sont orphelins, ils viennent de perdre leur meilleur client !
…