Le Parlement mauritanien a voté à l’unanimité, le 31 janvier, la création d’une commission d’enquête parlementaire que demandaient depuis plusieurs semaines les élus de l’opposition (Tawassoul, UFP, RFD, Sawab-IRA) pour « faire la lumière » sur les onze années de pouvoir d’Aziz.
La commission d’enquête parlementaire a notamment convoqué des personnalités qui ont occupé des postes ministériels au cours du règne de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les convocations sont les suivantes: Yahya Ould Hademine, ancien Premier Ministre, Mohamed Abdellah Ould Oudaa, ancien Ministre de l’industrie et des mines et ancien directeur de snim, Hacena Ould Ely, ancien Ministre des pêches et ancien directeur de la Snim, Dia Moktar Malal, ancien Ministre de la justice.
Une chronique du coordinateur de la Commission, Moussa Ould Ebnou
Considérant la ferme volonté du peuple mauritanien de ne pas laisser impunis les crimes de Aziz, une commission a été formée pour constituer les dossiers incriminant le régime déchu, que la Mauritanie a enduré pendant plus de dix ans, entre injustice, échec et corruption endémique. Notre objectif est de recueillir les preuves et les témoignages, réunir les documents et étudier les dossiers des délits de Aziz et de tous les corrompus durant la période de son régime.
Corruption et gaspillage des deniers publics
Le traitement complaisant dont bénéficie Aziz nous a incités à agir vite pour engager des poursuites contre lui. La Commission a été formée en prélude au dépôt de plaintes pénales devant les juridictions compétentes, en ce qui concerne les délits de violation, les délits de corruption et de gaspillage de deniers publics ainsi que tous les types de délits sanctionnés par la loi.
Les dossiers de corruption de Aziz remplissent les tiroirs officiels ou non officiels. Mettre la main dessus, le traduire en justice et récupérer l’argent du pays pillé, tel est notre objectif.
ll faut engager des poursuites judiciaires contre Aziz, qui a provoqué l’effondrement du pays, la destruction de projets vitaux, l’épuisement de l’économie, le bradage des ressources nationales et qui a transformé le pays en fief de son gang. Aziz n’a pas seulement laissé un État en déliquescence, mais aussi un tissu social désagrégé, en proie aux conflits tribaux et racistes.
Le peuple mauritanien ne laissera pas impunis les crimes de la décennie noire de Aziz.