Alors que l’opposition mauritanienne sous la houlette du Forum national pour l’Unité et la Démocratie (FNDU) est entrain de peaufiner une nouvelle stratégie de mobilisation sociale pour dégager Ould Abdel Aziz du palais de Nouakchott, le président mauritanien trace son sillon pour sortir de l’impasse actuelle du référendum en choisissant la voie parlementaire.
Dans cette perspective, le gouvernement de Ould Hademine joue sa partition en octroyant le 3 janvier dernier des terrains viables gratuitement aux sénateurs dont les frondeurs en première ligne.
A quelques jours de la session extraordinaire du parlement à Nouakchott, ce geste est qualifié par les observateurs de corruption et d’entorse à la démocratie dans un pays qui se trouve depuis juillet 2009 dans une impasse politique.
Echaudé tout dernièrement par l’échec d’organiser un référendum pour supprimer le Sénat et créer de conseils régionaux, le président mauritanien est entrain de se frayer un autre chemin pour assouvir ses ambitions personnelles. Tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Chemins de traverse
Ould Abdel Aziz sait maintenant qu’il lui reste une carte à jouer, celle la voie parlementaire pour traduire dans les faits au moins l’importante réforme constitutionnelle et organiser de nouvelles élections législatives et municipales. Dans cette perspective, le chef de l’Etat est aidé par son gouvernement qui frappe un grand coup en octroyant des terrains viables et gratuitement aux sénateurs.
Ce sont les plus récalcitrants qui sont visés pour déblayer le terrain avant la session extraordinaire du parlement dans quelques jours. C’est de bonne guerre mais ce geste est qualifié par les observateurs de corruption et politiquement incorrect. Cette façon de faire avaler doucement la pilule aux frondeurs torpille la constitution.
Par conséquent c’est une atteinte aux libertés démocratiques. Cette tentative d’anesthésier les parlementaires est la seule façon de sortie de crise pour Ould Abdel Aziz qui fait face au désastre économique et au risque d’instabilité sociale.
Mais l’opposition n’a pas dit son dernier mot. Sous la houlette du FNDU, les leaders des 12 partis d’opposition seront en conclave prochainement à Nouakchott pour faire le point de la situation politique et économique avant de dégager une nouvelle stratégie de mobilisation sociale pour bouter pacifiquement hors du palais de Nouakchott son locataire. En réalité 2017 s’annonce comme une année décisive pour tout le monde.