Le Forum méditerranéen pour l’échange et le dialogue a organisé un colloque intellectuel le mardi 18 mars 2025 dans la ville de Salé, réunissant un groupe de penseurs et de politiciens autour d’un petit-déjeuner ramadanesque suivi des travaux du colloque qui portait sur le livre « La démocratie musulmane » de l’auteur, le chercheur américain Professeur Andrew March[2][7].
Le Forum Méditerranéen pour l’Échange et le Dialogue a organisé un séminaire intellectuel le mardi 18 mars 2025 dans la ville de Salé. L’événement a réuni un groupe de personnalités intellectuelles et politiques autour d’un Iftar ramadanesque, suivi des travaux du séminaire qui a porté sur le livre « Sur la Démocratie Musulmane » de l’universitaire américain, le professeur Andrew March, et de Cheikh Rached Ghannouchi. Cet ouvrage est une étude qui explore la pensée de Cheikh Rached Ghannouchi, chef du parti tunisien Ennahdha et ancien président du Parlement tunisien. L’étude retrace l’évolution de l’idée de démocratie dans les écrits de Ghannouchi, mettant en lumière un tournant majeur : le passage de la démocratie islamique idéale à une démocratie musulmane fondée sur le pluralisme, le consensus et l’état de droit. Il ne fait aucun doute que la diversité idéologique du paysage politique tunisien a poussé Ghannouchi à rechercher un terrain d’entente qui protège la démocratie des dérives autoritaires et populistes. Cependant, malgré ses efforts, il a reçu ce que l’on pourrait appeler la « récompense de Sinmara » (référence à une punition malgré les contributions offertes).
Dans son discours d’ouverture, le président du forum, l’ancien ambassadeur Dr Ridha Benkhaldoun, a déclaré que l’importance de ce séminaire réside non seulement dans le thème traité — à savoir la question de l’islam et de la démocratie — mais aussi dans la personnalité honorée, Cheikh Rached Ghannouchi, qui mérite d’être célébré plutôt que d’être maintenu derrière les barreaux.
Plusieurs personnalités de renom ont répondu à l’ouvrage du professeur March et de Monsieur Ghannouchi, notamment Abdullah Saaf, Hassan Aourid, Mohamed Yatim, Bilal Tlidi et Salim Ahmimenat. Leurs interventions ont exprimé une solidarité unanime avec Ghannouchi, soulignant que les idées ne doivent être confrontées qu’avec des idées. Les intervenants ont analysé l’évolution de la théorie politique de Ghannouchi, cherchant à expliquer ses transformations intellectuelles en les reliant aux défis politiques émergents, ainsi qu’à sa quête d’un cadre de consensus qui préserverait les valeurs morales de l’islam tout en respectant la liberté de choix des citoyens. Les interventions ont été marquées par une analyse approfondie des écrits de Ghannouchi et de ses influences intellectuelles, tirées à la fois des traditions occidentale et islamique.
Le débat a ensuite été ouvert au public, qui a également exprimé sa solidarité avec Cheikh Rached Ghannouchi face à l’épreuve qu’il traverse, enrichissant ainsi le débat.
L’une des particularités marquantes de ce séminaire a été la diversité des participants, permettant un échange intellectuel riche et de haute tenue dans un cadre authentique. Parmi les figures politiques présentes figuraient Moulay Ismail Alaoui, Nabil Benabdallah (secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme), Idriss Azami (président du Conseil national du Parti de la Justice et du Développement) et plusieurs anciens ministres, dont Dr Najib Boulif, Khalid Samadi, Mustapha El Khalfi et Habib Choubani. Étaient également présents des membres du secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement, notamment Dr Abdelali Hamieddine, Amina Maelainine, Bahaeddine Akdi et Nabil Cheikhi.
Le séminaire a également réuni plusieurs figures culturelles et des défenseurs des droits humains au Maroc, telles que Latifa Bouhsini, Fatima Al-Ifriqi, Bouthaina Al-Qururi, Youssef Bilal (président du Forum Aziz Bilal), Ali Bouabid (de la Fondation Abderrahim Bouabid) et le professeur Ahmed El-Bouz. Plusieurs figures médiatiques étaient également présentes, dont Abdelssamad Benchrif, directeur de la chaîne Quatre, ainsi que des responsables de divers sites d’information en ligne.
Les participants à ce séminaire d’envergure, retransmis en direct sur Facebook, ont unanimement salué l’engagement profond de Ghannouchi en faveur de la démocratie et ont exprimé l’espoir que la Tunisie puisse bientôt renouer avec son héritage d’ouverture et de rationalité.
Un autre moment marquant de l’événement a été la précieuse intervention de Ridha Driss, conseiller de Rached Ghannouchi pour les affaires politiques et les relations extérieures. Il a souligné la solidité des relations maroco-tunisiennes, rappelant le soutien du défunt roi Hassan II au président Bourguiba lorsque la Tunisie avait été attaquée par la Libye. Il a également évoqué la visite historique du roi Mohammed VI en Tunisie, lorsqu’il avait parcouru les rues de la capitale en pleine vague d’attentats terroristes — un geste que les Tunisiens libres n’oublieront jamais.
Il est à noter que Cheikh Ghannouchi, âgé de 83 ans, est toujours détenu dans les prisons tunisiennes, aux côtés d’un groupe de militants politiques et de défenseurs des droits humains. Cette situation a conduit de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme à exiger leur libération, qualifiant leur détention d’arbitraire et motivée par des raisons politiques.
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