Centrafrique, le retour des « Marsouins » de la Marine 

Les marsouins de la 5 ème compagnie du 21 ème RIMA qui sont un régiment de combat ont participé dans le passé à des opérations qui ont marqué les esprits en Centrafrique.

Mondafrique
L’arrivée surprise de quatre cent marsouins de la 5 ème compagnie du 21 ème RIMA indique bien d’une part, que la situation est devenue très préoccupante comme l’affirment les responsables humanitaires et d’autre part, que la Minusca a de grandes difficultés pour remplir sa mission, d’autant que plusieurs contingents de Casques bleus sont mis en cause pour leur comportement.
Interrogations à Bangui
 Les marsouins de Fréjus sont plus rompus au combat qu’ à des missions de maintien de l’ordre. Vont-ils enfin permettre l’arrestation des criminels de l’ex Seleka et des anti balaka ? Sont-ils venus pour sécuriser Bangui qui pourrait être, une nouvelle fois, le théâtre de scènes de guerre civile ? Est-ce une mesure préventive afin de faire face à une évacuation rapide des ressortissants européens, en cas de nouvelle escalade de la violence ? Les banguissois s’interrogent sur le retour de ces combattants d’élite.
La dernière déclaration de l’ambassadeur de France n’est pas passée inaperçue. Il a rappelé une évidence. Le retour à la pacification ne peut s’accommoder de l’impunité généralisée. La justice doit être une priorité du président Touadera. Ce ne semble être nullement le cas.
L’axe Touadera Deby
Contrairement à leurs déclarations, destinées aux partenaires financiers, les autorités centrafricaines traînent les pieds pour mettre un terme à cette impunité qui leur convient. La dernière visite éclair du président Touadera à Idriss Deby Itno a donné lieu à des déclarations mettant en cause le mapping de l’ONU sur les crimes contre l’humanité.
De même, le laxisme voire les compromissions, envers les seigneurs de la guerre de l’ex Seleka et les leaders des anti balaka, proches du pouvoir, devraient faire réagir l’ONU comme vient de le faire l’ambassadeur de France en mettant en cause directement « des autorités nationales et certains chefs de l »Etat voisins ». On ne peut être plus clair.
 La liberté accordée à Jean-Francis Bozizé, alors que la Minusca l’avait arrêté à son retour de Bangui, est symptomatique du double jeu du président Touadera, largement confirmé par ses déclarations de Ndjamena.
 Devant cette situation bloquée, le retour du 21 ème RIMA est un marqueur fort d’une situation devenue plus qu’instable.