Plusieurs mouvements de la société civile mauritanienne (1) dénoncent les atteintes aux libertés commises par le président Mohamed Ould Abdel Aziz
Depuis plus d’une année le pouvoir de Mohamed ould Abdel Aziz s’est lancé à la chasse aux sorcières de toutes les opinions nationales indépendantes du discours officiel. Cette traque est traduite par des poursuites et décisions de la justice hors de toutes les normes nationales et internationales auxquelles la Mauritanie a souscrit.
Après les arrestations et emprisonnement arbitraires de journalistes, d’hommes politiques , du Sénateur Mohamed ould Ghadda, la séquestration du blogueur Cheikh Mohamed ould Mkhaitir, les mises sous contrôle judiciaire de sénateurs, syndicalistes, journalistes, d’émissions de mandats d’arrêts internationaux à l’encontre d’hommes d’affaires et opposants au régime en place, aux entraves répétitives à la liberté d’expression, de manifestation, de circulation… voilà que le seuil est franchi en faisant main basse sur les biens et avoirs des hommes d’affaires Mohamed ould Bouamatou et son adjoint Mohamed Debagh. Cette action est menée par une décision d’une justice aux ordres, inféodée à l’exécutif, qu’il sert de bras armé pour taire toute voix susceptible de s’opposer aux politiques dangereuses et l’amateurisme populiste des dirigeants qui conduisent inéluctablement le pays au lendemain de ténèbres, sans issue.
Cette fuite en avant du pouvoir en Mauritanie est un aveu d’échec d’une gouvernance non démocratique et exclusive, qui s’obstine à priver les couches fragiles et nécessiteuses du pays du mécénat généreux de l’homme d’affaire Mohamed Bouamatou et Debagh, de leurs multiples actions humanitaires à travers le centre sanitaire ophtalmologique Bouamatou et des aides directes aux populations vulnérables. La contribution active de ces hommes d’affaires dans le développement économique, social et humain a toujours constitué un levain fondamental pour la promotion des populations nécessiteuses, et que le pays ne doit pas être privé pour des joutes politiciennes et personnelles.
Cette justice en Mauritanie opère en deux poids deux mesures en exécutant les instructions du pouvoir exécutif et de leurs suppôts sans hésitation et rejetant les plaintes documentées des victimes vulnérables et sans recours.
Nous, organisations sous signataires :
- Condamnons avec la plus grande énergie cette décision illégale irrespectueuse des normes ;
- Engageons le peuple mauritanien et les femmes et les hommes épris de paix et de justice à dénoncer vigoureusement cette prise en otage du pouvoir judiciaire ;
- Appelons la justice mauritanienne à user de son droit constitutionnel d’indépendance du pouvoir exécutif et à annuler cette décision qui menace la paix et la stabilité du pays ;
- Appelons les autorités mauritaniennes à mettre fin à ce système de dilapidation des biens de citoyens par l’instrumentalisation de la justice et les mesures arbitraires qui violent la constitution et les normes internationales ratifiées par la Mauritanie, prises à l’encontre des paisibles citoyens ;
- Appelons les experts de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, et ceux des Nations Unies à saisir le gouvernement mauritanien à arrêter les poursuites illégales et emprisonnements des opposants, à organiser des procès équitables, à lever toutes les entraves à la liberté d’expression, de réunion, de manifestation, de circulation et à la reconnaissance du droit à la propriété, à la jouissance et protection entière de ses biens des citoyens ;
(1) Association Femmes Chefs de Famille(AFCF),Coordination des Organisations des Victimes de la Répression (COVIRE), Organisation pour le Développement International, Social, Solidaire et Intégrée(ODISSI), Veuves, Orphelins contre l’Impunité et la Xénophobie (VOIX des martyrs)-