Pourquoi la Russie fait la guerre aux Touarègues du Mali via la milice Wagner ? Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA), interpelle Vladimir POUTINE, Président de la Fédération de RUSSIE
Monsieur Le Président,
Permettez-moi de vous interpeller sur les malheureux et dangereux affrontements meurtriers qui opposent, actuellement, les forces militaires maliennes (les Fama) aux combattants touarègues de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), où ça nous surprend énormément de voir que des milices russes de groupe «Wagner», prennent part aux côtés des soldats maliens. Ces derniers, après avoir mis fin à la mission onusienne de la Minusma, viennent de violer le cessez-le-feu de l’accord de paix et de réconciliation d’Alger, signé le 14 mai 2015, en occupant la localité de Ber de la région de Tombouctou, le 13 août dernier.
Maintenant que vous avez déclaré que l’armée russe assume la responsabilité du Groupe «Wagner», à la suite de la mort accidentelle de son patron Evgueni PRIGOJINE, le 23 août dernier, nous aimerions bien savoir pourquoi la Russie attaque les populations autochtones du Grand Sahara, où ils ont vécu depuis des millénaires? Juste hier, dimanche 24 septembre, des éléments de Wagner ont abattu, injustement, une dizaine de civils à Ndouppa, à 5 Km au sud-est de Nampala!.
Qu’est-ce que les Touarègues ont fait contre la Russie ? Ces populations nomades, qui ont toujours vécu au désert dans des conditions extrêmes, ont-ils porté atteinte à vos intérêts économiques ou autres pour qu’ils soient la cible et l’ennemi de vos milices dans cette guerre civile malienne?.
Seraient-ils que vous les prendrez comme des populations complices de la France, du fait que la Russie, sous votre leadership, essaie de la concurrencer en influence au sein des pays de Sahel et dans le continent africain, au détriment de son néfaste influence néocoloniale, qui a condamné, et qui continue à condamner encore, les pays africains au sous-développement par l’exploitation de leurs riches ressources naturelles?.
Permettez-moi de porter à votre connaissance que l’ennemi public numéro un du peuple Touarègue, le constitue, malheureusement et fort bien, l’Etat français, votre adversaire en Afrique. Sachez bien, que la France, ancienne puissance coloniale, n’a pas tenu de tout sa parole de la création d’un état propre aux Touarègues en 1960, et que ces derniers se sont rebellés à plusieurs reprises en faveur de leur autodétermination (en 1963, en 1990, en 2008…). En 2012, avec les armes récupérées en Libye, ils ont même réussi à libérer leur région d’Azawad des troupes militaires maliennes, et ils étaient sur le point de disposer un Etat indépendant, si leur deuxième grand ennemi ne serait pas intervenu, qu’est l’Etat et les généraux algériens, en finançant et en encadrant les groupes djihadistes d’AQMI que dirige actuellement l’ex-rebelle touareg, converti au salafisme islamiste, Iyad Ag Ghali. Ce dernier est toujours et fortement protégé par les services secrets militaires algériens, et avec la complicité notoire des services secrets français. Ces derniers préfèrent bien utiliser le prétexte de terrorisme pour justifier la présence de leurs troupes militaires au sein des pays de Sahel.
En définitive, si vous continuez à appuyer les Forces armées maliennes, à travers, désormais votre groupe paramilitaire de Wagner, dont vous assumez totalement sa responsabilité, la Russie se voit en train de contribuer à commettre un génocide des Touarègues. Mais aussi, il se verrait en train de précipiter le Mali, qu’il prétend défendre, à qu’il tombe, fortement et forcément, dans les mains des terroristes de Daech ! Il faudrait bien prendre conscience que si cette guerre frontale fratricide entre les militaires maliens des FAMa et les combattants Touarègues de la CMA (ou du Cadre Stratégique Permanent- CSP) ne ferait qu’encourager les terroristes de Daech et d’AQMI, qui ont déjà conquis le centre de pays, à s’accaparer de la capitale de Bamako, et de créer, par conséquent, un nouvel Afghanistan en Afrique.
En espérant attirer votre attention et vous conduire à vous pencher consciencieusement sur cette légitime requête, de retirer votre groupe Wagner et de conseiller les officiers maliens à s’asseoir dialoguer avec les représentants du CMA/CSP, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, l’expression de notre considération fort distinguée.