La fameuse riposte israélienne à l’ultime attaque iranienne vient donc d’avoir lieu dans la nuit de vendredi à samedi. Des sites militaires sot confrontés à d’autres sites militaires, voila tout. Aucune ligne rouge surtout n’a été franchie, c’est le Liban, terrain d’affrontement de Téhéran et de Tel Aviv, qui trinque..
Marc Sakali, directeur d’Ici Beyrouth
L’aviation israélienne a donc frappé des bases militaires, une vingtaine, dans plusieurs zones de l’Iran. Notamment Téhéran. Une centaine d’avions de chasse, tous rentrés à leurs bases. Comme “promis”, les installations nucléaires et les zones de production d’hydrocarbures n’ont pas été touchées. Il est désormais manifeste que personne ne souhaite un élargissement du conflit à toute la région. Les Américains ont semble-t-il réussi à limiter la riposte. L’Administration Biden considère même que ce dernier épisode doit marquer la fin de la confrontation entre Israël et l’Iran. Donc, sur ce front, tout est sous contrôle. Les Iraniens s’en sortent bien. Étonnamment bien. Que s’est-il passé en coulisses? Quel prix les Iraniens ont-ils accepté de payer en échange de cette action d’une grande retenue? Les prochains jours le diront. Mais ce que nous avons vu donne tout de même une idée. Une fois passée la phase attendue d’échanges de menaces et d’annonces victorieuses, les regards, comme d’habitude, vont se tourner vers le Liban. Allons-nous connaître un regain de violence, ou au contraire, un début de réduction des combats?
Il ne faut pas être Nostradamus pour comprendre que l’Iran a clairement abandonné ses alliés à leur sort. Le Hezbollah doit désormais choisir. Continuer une guerre qui n’a jamais eu rien de libanais, ou bien commencer à réfléchir aux moyens de sauver sa présence politique dans le pays. La fameuse “libanisation du Hezbollah”. Ce serait le moyen le plus intelligent de survivre en se dégageant de l’emprise financière et militaire de Téhéran. Pour cela, il faudra que quelqu’un ait le courage d’expliquer à ceux qui ont tout perdu, que la guerre de 2024 n’a été qu’une carte de pression pré-négociatoire pour les mollahs. Parfois, l’intelligence consiste à dire la vérité. Il n’ y a ni “axe de la résistance”, ni “solidarité des fronts”…Les Libanais qui y croyaient (de moins en moins nombreux) ont été dupés. Sur toute la ligne. Lâchés en rase campagne. L’heure est au sursaut. Personne ne sortira le pays de la spirale de violence et de destructions. Il est donc essentiel de trouver des solutions en interne et de sortir de la rhétorique.
Avant toute chose, le pays doit faire front derrière son armée et son chef. C’est le seul moyen d’éviter le chaos interne. Dans la foulée, un président doit être élu, sans attendre les “arrangements” et les “parapluies” internationaux qui tardent à venir. L’armée est prête à se déployer à la frontière. Que les politiques arrêtent de l’entraver. Il faut appliquer les résolutions de l’ONU. Tout cela, dans l’unique intérêt du Liban et de sa population, qui est la seule à souffrir. Il est temps, grand temps que le Liban arrête d’être le défouloir des ambitions des autres. Il y a urgence.