Avec dix millions d’eurs d’aide française annuelle en matière sécuritaire, nous voici revenus au montant exact de l’engagement de la France en faveur de la Tunisie de Ben Ali sous le rêgne de Nicolas Sarkozy. A entendre Jean Yves Le Drian évoquer à Tunis, le lundi 5 octobre, « un quadruplement » de l’aide française, on ne peut qu’être scandalisé par cette irritante poudre aux yeux. Mais qui vraiment le ministre français de la Défense croit-il convaincre par ses galéjades, à l’exception du représentant du journal « le Monde » qui évoque « une aide en pleine expansion » sur une demie page du quotidien de référence?
La réalité de cette coopération franco-tunisienne, la voici: le pouvoir socialiste, qui n’a jamais manqué de vanter l’exceptionnelle transition tunisiene, a laissé se dégrader le montant des subventions tricolores de 10 millions jusqu’au noveau ridiculement bas de 2,5 millions d’euros. Voici pourtant un pays guerrier, la France de Hollande, qui engage 10000 hommes sur plusieurs terrains d’opération africains ou moyen orientaux, ce qui représente en fait 38000 soldats mobilisés compte tenu des turns over nécessaires. Ce qui coute des centaines de millions d’euros. Et ce même pays n’a pas été capable de mettre la main à la poche pour son ami et allié tunisien, confonté à deux attentats spectaculaires, qui représente un mailllon décisif de la lutte anti Daech. Où est la logique de cette politique sécuritaire?
Pourtant depuis 2013, les sollicitations venues de hauts responsables policiers tunisiens n’ont pas manqué en direction de Paris. Voici deux ans, queques hauts gradés, adressaient à la DGSI française (services secrets) un document alarmiste d’une vingtaine de pages. Ministre alors de l’Intérieur, le Premier ministre français, Manuel Valls, faisait savoir que l’avertissement avait été reçu. Au sein des services anti terroristes à Paris, on se dit constamment fort inquiet sur la situation d’un pays en faillité économqiue et miné par les infiltrations de Daech venues de Libye. Pourtant rien de concret n’est venu de Paris, en dehors de quelques bonnes paroles. « La sécurité de la Tunisie, a encore déclaré Le Drian, c’est aussi la sécurité de la France ». De quoi s’inquiéter pour ladite sécurité et en France et en Tunisie.
Personne à la barre
Face è la montée des périls, la Tunisie n’est pas en ordre de marche. Politiquement d’abord, le pouvoir éxécutif est exercé par un Président de la République, certes bien élu en décembre 2014 et fin tacticien, mais agé de 88 ans, malade. Tout le monde en Tunisie parie désormas sur l »après Beji. Le Premier rministre Essid, un ancien chef de cabinet de deux ministre tunisiens de l’Intérieur de Ben Ali, est un éxécutant sans relief, sans projet, sans surface poitque. Ce pouvoir amateur multiplie les couacs, comme lorsqu’il a échangé au printemps 2015 un terroriste libyen contre dix diploamtes pris en otage à Tripoli en Libye. Ces bourdes sont amplifiées par les réseaux sociaux fort réactifs qui abaissent encore, par leur déluge de commentaires indignés ou ironiques, l’image du pouvoir.
Su le plan sécuritaire, la situation n’est pas plus brillante: une Armée et une Police, que l’ex président Ali s’était employé à dresser l’une contre l’autre et qui ne travaillent pas ensemble; un ministère de l’Intérieur débousollé après le départ du dictateur, où les féodalités syndicales ont pris le pouvoir; le recrutements de 30000 jeunes policiers inexpérimentés par les islamistes d’Ennahdha au pouvoir en 2012 et 2013 qui grippent la machine sécuritaire. Enfin, le manque de moyens prive les forces anti terroristes en Tunisie notamment d’hélicoptères sophistiqués munis de matériel infra rouge capable de détecter les maquis terroristes de nuit. Les Américians ne livreront les appareil qu’en 2016.
Les 10 millions d’euros annoncés par Le Drian sont une goutte d’eau dans le désert du sud tunisien. « Nous en arrivons à nous demander si nos alliés français veulent vraiment que l’on combatte le terrorisme », regrette un haut cadre sécuritaire.