L’Algérie devrait focaliser toute son énergie vers la formation, l’éducation et le savoir. Sinon, nous tournerons le dos aux vertus de la science. Une chronique de Bachir Djaider, journaliste et écrivain
S’enorgueillir des résultats obtenus au baccalauréat et autres acquis ne peut en aucun cas refléter la réalité du terrain. Le rapport quantitatif survole le rapport qualitatif, et ce n’est pas anodin qu’une pléthore d’observateurs avisés tire la sonnette d’alarme, alertant les pouvoirs publics sur la déchéance du secteur de l’éducation. Au point de produire des diplômé illettrés.
Les rares universitaires qui tirent leur épingle du jeu ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Une hirondelle ne fait pas le printemps ! Les licenciés ou ingénieurs frais émoulus ne savent pas où se donner de la tête en se butant à une ribambelle d’embûches. Une kyrielle de lacunes béantes entache le tableau souvent présenté comme reluisant. La médiocrité exsude comme la sueur sourd du front d’un bonhomme halé par les dards du soleil. Le monde a tellement changé qu’il ne tolère plus l’amateurisme et le dilettantisme, de surcroit, nos dirigeants passeraient pour des champions en la matière. Le meilleur investissement reste l’investissement humain.
La majeure partie des réformes engagée par le gouvernement est accompagnée de velléité populiste sans résultat concret. Ce n’est vraiment pas la panacée. Depuis l’indépendance à nos jours, l’obscurantisme est hissé à son paroxysme. Le retour au tropisme naturel fait que la classe dirigeante s’interdit de promouvoir le savoir de crainte que le ″petit peuple″ ne puisse s’arroger ce qui est soi-disant réservé aux enfants du système. Le pays de Abane Ramdhane est aspiré par un vortex d’ignorance crasse. Il est grand temps de sortir des sentiers battus.
L’ignorance abyssale des adeptes de l’inculture ne fait qu’affaler le pays aux entrailles du cataclysme. La fuite des cerveaux est une véritable hémorragie qui se poursuit depuis des décennies d’une manière effrénée. L’écrémage se fait au su et au vu de nos hauts responsables, qui trouvent leur compte de cette perte à profusion. Ces têtes pensantes et trouveurs de solutions font le bonheur des pays ayant su récupérer ces perles rares. Le conflit générationnel tend à prendre de l’ampleur, de surcroit, une minorité de personnes valétudinaires tient mordicus à garder son hégémonie sur le destin de toute une nation, arguant que l’engagement et la maturité politique de la nouvelle génération sont aux antipodes. Mais peut-on exciper de cette légitimité historique au détriment du potentiel des jeunes ? Ce sujet à controverse laisse pantois plus d’un. Comment expliquer la phraséologie de nos dirigeants quant à l’importance de cette catégorie sociale, les jeunes, de facto censés être les légataires de la nouvelle Algérie ?
Au chapitre « Culture », le fossé se creuse davantage. Mais d’abord : qu’est-ce qu’une culture, une civilisation ? La culture doit-t-elle être en opposition ou en accord avec le fait religieux ? Que fait-on de la culture de celui qu’on veut convertir ? Que devient la religion de celui qui est déraciné de sa culture d’origine ? Comment la culture mondialisée transforme-t-elle l’Algérien ? La sécularisation a entraîné de manière plus ou moins rapide l’autonomie du champ culturel. On le voit dans le cas de l’enseignement : à un moment donné, et même jusqu’à présent, l’enseignement religieux revient comme un leitmotiv. Tout comme les produits sont standardisés par et pour la consommation mondiale, les produits de « l’acculturation » sont standardisés.
Les chaînes de télévision algériennes relayent en boucle cette forme débilisation et d’engourdissement graduel des esprits, en sont l’exemple le plus frappant. Elles proposent un produit calibré usant d’un catéchisme exacerbé du religieux. La culture est une notion complexe, elle peut être abordée de différents points de vue : elle peut être abordée de manière spécifique, particulière, comme ce qui distingue les hommes entre eux, lorsqu’elle s’écrit « culture », mais aussi comme générale et universelle, lorsqu’elle caractérise l’humain, lorsqu’elle s’écrit « Culture ». Ainsi, le champ du savoir et de la Culture doivent servir la paix, en se dirigeant d’abord vers l’action pratique, mais aussi en se dirigeant vers l’éducation elle-même, l’information, la communication.
En somme, dans l’Algérie post-indépendance, la majorité des Algériens drainée par le courant nationaliste et le refus du colonialisme y a cru et nourri l’espoir d’une vie meilleure dans l’Algérie indépendante. Ces citoyens ont participé, chacun à sa façon, à soutenir l’effort de décolonisation. Alors, une fois l’indépendance politique acquise, ils s’attendaient de fait à ce que cette Algérie démocratique et populaire puisse compenser un tant soit peu les méfaits du colonialisme, en assurant au moins respect, dignité et égalité des chances à ces citoyens désormais supposés libres. Mais, que dalle ! Par ailleurs, tous les spécialistes avisés concordent à dire que l’Algérie va droit dans le mur et qu’inévitablement, à cause d’un système gangréné par la corruption et l’immoralité. Qu’est-ce qui fait que tous ces segments de la société, censés être souverains, se résignent dans la servitude, en abandonnant leurs droits politiques et d’être incapables de traduire en actes leur amertume et leur désespoir ? C’est cela aussi la perfection de la dictature : inhiber toute potentialité de réaction de contestation des droits politiques, aussi bien dans les médias que sur la place publique.
Le résultat de la prise du pouvoir par le clan de Oujda depuis 1962 , et depuis l’Algérie est leurs propriété privée ainsi qu’à leurs familles : N’habitent-ils pas Club des Pins ? N’envoient-ils pas leurs enfants étudier en Europe et en Amérique ? Et on crie pour le reste du peuple que la langue Arabe est la meilleure au monde !!! Cherchez l’erreur !!!
Pourquoi ces diplômés illettrés que produit l’Algérie réussissent a l’étranger mais pas chez eux c’est bizarre.