La Présidence ukrainienne est parfaitement rompue aux moyens les plus modernes de la communication, alors que le régime russe est resté cantonné à une propagande triomphaliste de type soviétique dont les journalistes et experts occidentaux ont beau jeu de se moquer.
La lettre confidentielle « Intelligence on line », généralement fort bien informée, vient de publier une information sur les sources de la presse occidentale qui en dit long sur le suivisme de nos medias dans le conflit ukrainien. « Aux premiers jours de la guerre, lit-on sur « Intelligence on line », des professionnels ukrainiens des relations publiques se sont agrégés en un groupe ad hoc, la PR Army, avec l’intention de diffuser les messages du gouvernement ukrainien. Depuis, ses réseaux les ont fait infuser dans les titres les plus lus de la presse occidentale ».
Autrement dit, les journalistes et autres experts qui dissertent longuement sur les derniers rebondissements de la guerre en Ukraine ont tendance à reprendre les informations d’un des belligérants qu’il s’agirait pourtant de valider.
Les visions déformées de la réalité, autant du coté ukrainien que du coté russe, nuisent à ce que serait une information équilibrée sur la guerre en Ukraine, la solidité du régime russe ou encore les approximations stratégiques de la Présidence ukrainienne.
Un peu de mesure!
Sur les plateaux de télévision comme dans la plupart des journaux où l’on découvre une Laure Adler dans une posture guerrière inédite, les experts auto proclamés et des journalistes approximatifs annoncent ainsi, chaque jour, la défaite prochaine de la Russie. Pour peu que l’armée russe perde une centaine d’hommes tués par une attaque ukrainienne ciblée, et nos vertueux spécialistes voient Vladimir Poutine pendu prochainement haut et court par le peuple russe.
Un peu de mesure! Les mêmes regardaient ailleurs et ne protestaient guère quand la sauvagerie de l’armée russe s’exerçait en Tchétchénie et en Syrie. Et pour cause, les victimes étaient d’affreux barbus islamistes qui, aux yeux des occidentaux, ne méritaient aucune compassion.
L’indignation légitime provoquée dans l’opinion publique française les bombardements criminels de l’armée russe et par les folles dérives d’in Poutine impérial ne justifie pas les errements des commentateurs qui confondent ainsi leur propre détestation avec les réalités du terrain.