Jack Lang, brigue un quatrième mandat à la tête de l’Institut du Monde Arabe. Mais l’ancien chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian, qui est au coeur d’une campagne de presse, manifeste son intérêt pour cette sinécure.
Jean Yves Le Drian, dernier parrain de la Françafrique
Si un homme politique français n’avait vraiment pas le profil pour diriger l’Institut du Monde Arabe (IMA), c’est bien Jean Yves le Drian. Cet homme de réseaux dont l’éloquence est à peu près nulle est plus connu pour avoir vendu des armes françaises au monde entier que pour fréquenter les festivals de théâtre et les salles de concert. Autant l’actuel titulaire du poste, Jack Lang, passe pour être un ami des artistes et un amoureux de la culture, autant Jean Yves le Drian a la réputation d’apprécier surtout la fréquentation des dictateurs, des militaires et des politiciens bretons. Et s’il y a un seul rôle (de composition) qu’il a interprété avec talent, c’est bien celui du représentant de « l’aile gauche du macronisme », une espèce en voie de disparition!
Dans une notation empreinte sans doute d’une certaine ironie, « Le Monde » note, à la fin d’un article sur la compétition entre Lang et Le Drian, que ce dernier est « critiqué par ses détracteurs sur son manque d’engagement sur la question des droits humains » ! C’est peu de le dire !
Jean Yves Le Drian, le vendeur d’armes préféré de la dictature égyptienne
Ministre de la Défense de François Hollande qu’il a trahi sans états d’âme et chef sous Emmanuel Macron du Quai d’Orsay où il n’était guère aimé, le Breton n’a aucun titre pour prétendre à prendre la tète d’une institution culturelle éminente. Ce ministre, le véritable patron de l’Afrique toutes ces dernières années, aura été à ce titre le fossoyeur de la présence française dans son pré carré africain. Son éventuel parachutage serait extravagant mais surtout fatal pour la pérennité de cette belle institution. Longtemps, l’IMA a souffert de n’être qu’une sinécure de politiciens retraités. Ce que cette noble maison a été hélas à plusieurs reprises avant d’être reprise en main par Jack Lang. En 2012, « Le Monde » qualifiait l’IMA de « si joli champ de ruines ».
Jack le magnifique
Cette belle institution avait été voulue par François Mitterrand comme une passerelle avec le monde arabe et une formidable agora au coeur de la capitale des lumières. Flamboyant et créatif, Jack Lang avait redonné un véritable éclat à l’IMA. Au prix d’un activisme parfois usant pour son entourage, mais qui. à 83 ans, constitue une sorte de performance. « La retraite, jamais! », a-t-il expliqué jeudi à la presse. Ce ne serait pas un scandale que le patron de l’IMA qui voudrait mourir sur scène comme Molière, prenne un repos bien mérité. Mais cette mise à la retraite ne doit pas être une mise à l’écart. Emmanuel Macron à qui il revient de nommer le président de l’IMA doit trouver, en bonne intelligence avec Jack Lang, un successeur capable de poursuivre l’oeuvre entreprise.
Jean Yves Le Drian après Jack Lang à la tète de l’IMA, ce serait tomber d’une véritable ambition pour la culture à des calculs politiciens.