Hervé Azoulay: les BRICS contre « l’hégémonie occidentale »

Voici une chronique d’Hervé Azoulay, Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers, qui ouvre des perspectives sur le monde plus juste qu’ouvrent les BRICS et où l’Afrique ne serait pas oubliée

Dans un monde en perpétuelle mutation, où les bouleversements politiques, économiques et sociaux se succèdent à un rythme effréné, la quête d’une gouvernance mondiale équitable et pacifique devient une préoccupation majeure. Depuis des décennies, l’occident s’est positionné en tant que moteur principal de la mondialisation, portant haut l’étendard des valeurs démocratiques et des droits de l’homme.

Toutefois, au fil du temps, cette unité apparente s’est progressivement érodée, laissant place à des divergences idéologiques profondes au sein même des sociétés occidentales. La montée du nationalisme, de l’individualisme et des fractures identitaires a menacé de plus en plus cette vision unifiée du monde. Les tensions et les défis qui en découlent mettent en évidence des freins sur la stabilité et la cohésion tant au niveau national que sur la scène internationale. L’Organisation des Nations Unies (ONU), le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale (BM) et l’OMC qui ont été créées dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale par l’occident, avec l’ambition de forger une gouvernance mondiale unifiée. Cependant, ils ont montré leur relative inefficacité et ont été parfois perçues comme des outils de domination plutôt que de coopération.

Le modèle des BRICS

Nous reconnaîtrons les avancées considérables réalisées par les démocraties occidentales en termes de liberté et de progrès, mais leurs limites et leurs imperfections ont suscité des critiques et des remises en question à travers le globe. Face à ces évolutions complexes le modèle chinois pourrait être une alternative émergente au mondialisme occidental et un nouveau paradigme pour la gouvernance mondiale.

En tant que réponse à l’hégémonie occidentale, les BRICS, une alliance de pays émergents comprenant la Chine, l’Inde, et d’autres nations se sont unies pour contester l’ordre mondial établi, mettant en évidence la nécessité d’une collaboration renforcée entre les nations pour créer un monde plus équitable et harmonieux.

À travers la géopolitique et la systémique le monde sera découpé en cinq zones géographiques, répartissant ainsi le pouvoir de manière décentralisée. L’Afrique fera partie des cinq zones géographiques et son découpage en fonction de la géopolitique ou de la systémique ne sera pas utilisé pour diviser les pays ou les peuples africains, mais plutôt pour mieux comprendre les réalités et les besoins des différentes régions et pour favoriser une gouvernance mondiale plus efficace et équitable.

Chacune des cinq zones aura une grande puissance qui la représentera et participera à la gestion globale des affaires internationales. Un réseau central, léger et fonctionnel, coordonnera harmonieusement ces zones tout en respectant leur autonomie et leur diversité.

Hervé AZOULAY : Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers, DBA (Doctorate of Business Administration), PROPEDIA, a été dirigeant dans de grands groupes internationaux dont INTEL et SCHNEIDER ELECTRIC, intervenant au CNAM, Sciences Po, HEC, IMSG Genève, à Renmin et Xi’an en Chine, il est Professeur à la Silk Road Business School (SRBS).

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)