- Mondafrique https://mondafrique.com/libre-opinion/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Mon, 19 May 2025 23:29:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/libre-opinion/ 32 32 Sahel, les réseaux sociaux ont remplacé les griots https://mondafrique.com/libre-opinion/legendes-et-realite-au-sahel/ https://mondafrique.com/libre-opinion/legendes-et-realite-au-sahel/#respond Mon, 19 May 2025 23:23:32 +0000 https://mondafrique.com/?p=133963 Comme chacun sait, les faits ne parlent pas d’eux-mêmes. Ils doivent être contextualisés et surtout interprétés avec honnêteté. D’où l’importance croissante des récits qui ont l’ambition de « dire » la réalité. Cette dernière est, comme on dit, « têtue » et, comme toute vérité qui se respecte, elle vient tard mais, inexorablement, elle vient. […]

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Comme chacun sait, les faits ne parlent pas d’eux-mêmes. Ils doivent être contextualisés et surtout interprétés avec honnêteté. D’où l’importance croissante des récits qui ont l’ambition de « dire » la réalité. Cette dernière est, comme on dit, « têtue » et, comme toute vérité qui se respecte, elle vient tard mais, inexorablement, elle vient.

Mauro Armanino, Niamey, mai 2025

Dans cette partie du monde, on a inventé les griots ou conteurs qui, avec un art qui se transmet de génération en génération, racontent des généalogies et des événements qui glorifient (et parfois) défient le pouvoir. La réalité faite d’événements circule, de manière ambiguë, entre leurs mots. 

Aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux qui jouent ce rôle en termes, souvent, de simple propagande idéologique. Les mots-clés des pays qui composent le Sahel central, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, reflètent ce que l’on appelle sous d’autres cieux le populisme souverainiste. La préservation de la patrie se greffe sur la souveraineté nationale et le tout débouche sur une « refondation » qui devrait rouvrir l’horizon, jusqu’ici trahi, de la vraie réalité.

Ce n’est donc pas un hasard si ces pays, par cohérence avec ce qui a été dit plus haut, liquident les partis et si la vie politique du pays se traduit par de simples symboles.

Un seul drapeau

Les trois drapeaux des pays susmentionnés placés sur les ronds-points de la capitale, décolorés et oubliés dans le vent, sont remplacés par un seul drapeau. Il y a aussi un nouveau passeport qui n’ouvre pas les frontières encore fermées par choix. Un nouvel hymne baptisé « Le Confédéral » a été créé. Des comités veillent nuit et jour à la bonne santé du régime prétendument anti-impérialiste, panafricain et révolutionnaire. De nouvelles alliances et de nouveaux partenaires se créent sans renier les anciens. Entre un symbole et un autre, la réalité revient, obstinée, face au quotidien ardu et inexorable des citoyens nigériens.

L’effort des pays en question pour « orienter » et rendre « compatibles » l’information et la « narration » unilatérale de la réalité avec les régimes militaires ne semble pas fortuit. Les journalistes ou les citoyens qui seraient tentés de proposer une forme de narration différente de la narration « officielle » se heurtent à des enlèvements, des disparitions, des interrogatoires par des unités anti-terroristes et parfois des emprisonnements. Le « ministère de la Vérité », comme le rappelait l’écrivain George Orwell, a de beaux jours devant lui. Sauf que la réalité a le défaut d’être têtue et finit toujours par s’imposer.

 

                                                                        Mauro Armanino, Niamey, mai 2025

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Xavier Houzel: défendre l’Europe? Naturellement…mais contre qui? https://mondafrique.com/libre-opinion/xavier-houzel-defendre-leurope-naturellement-mais-contre-qui/ https://mondafrique.com/libre-opinion/xavier-houzel-defendre-leurope-naturellement-mais-contre-qui/#respond Sat, 17 May 2025 07:45:02 +0000 https://mondafrique.com/?p=133762 Depuis la guerre d’Ukraine et l’accession de Donald Trump à la magistrature suprême des États-Unis, la question de la défense des valeurs de l’Europe et de son territoire est sur toutes les lèvres[1]. Mais de quelle Europe s’agit-il, sinon d’une succession d’empire[2], sachant que la Russie reste un État européen et que l’Angleterre l’est également […]

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Depuis la guerre d’Ukraine et l’accession de Donald Trump à la magistrature suprême des États-Unis, la question de la défense des valeurs de l’Europe et de son territoire est sur toutes les lèvres[1]. Mais de quelle Europe s’agit-il, sinon d’une succession d’empire[2], sachant que la Russie reste un État européen et que l’Angleterre l’est également bien que ne faisant plus partie de l’Union Européenne.

Xavier Houzel

Depuis la fin de la guerre froide, l’Union Européenne ne s’est imposée à Moscou ni comme un partenaire cohérent ni comme une puissance militaire dotée d’une industrie d’armement à sa mesure[3].  Ce n’est peut-être pas de son seul fait – elle se relevait à peine d’un conflit dévastateur auquel l’URSS avait d’ailleurs grandement contribué à mettre fin. La responsabilité en incombe en revanche à la volonté de puissance de l’Amérique et à l’hubris de ses dirigeants successifs, déterminés à sortir leur pays de l’isolement (cf. la doctrine Monroe) en imposant au reste du monde et pendant trois quarts de siècle déjà ce qu’il est convenu d’appeler l’ordre américain.

L’Amérique a méthodiquement financé sa puissance militaire « sur le dos de ses alliés européens », tétanisés par la menace des pays de l’Est de la même Europe, ostracisés sous le prétexte commode de leur idéologie communiste. L’historicité de la démarche  en est attestée par des faits que l’on peut considérer comme accablants.

De la doctrine Monroe au fameux « Lafayette, nous voilà ! »

La Guerre de 14-18 avait forgé l’armée américaine à l’épreuve des combats de tranchées. Lorsque les États-Unis entrèrent en guerre, le 6 avril 1917, l’armée américaine était à la peine. Elle a moins d’effectifs alors que celle de la Belgique, la plupart de ses soldats n’ont jamais combattu et leur matériel est d’une qualité médiocre. Les banques européennes en financent le corps expéditionnaire.

Mais c’est seulement à la suite de l’attaque japonaise de Pearl Harbour et à la suite des guerres de Corée (de 1950 à 1953) et du Viêt Nam (de 1955 à 1975), que le Congrès américain décida de la création de la formidable industrie de défense pérenne qui est la sienne, encore aujourd’hui même. Le double financement de ses moyens de recherche et de ses outils industriels et celui de son énorme armada actuelle sera obtenu par le truchement de trois arrangements parfaitement verrouillés,

  • d’abord, celui de la planche à billets, dont le privilège lui fut accordé par les Accords conclus en juillet 1944, entre 44 pays, et qui instaurèrent le système dit de Bretton Woods,
  • ensuite, le Plan Marshall, qui donna naissance à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), dont les membres acceptèrent l’aide et les mesures de coordination qu’elle imposait, cependant que les pays qui refusaient cette aide, se regroupaient autour de l’Union soviétique, pour former le camp socialiste. Ce plan était conçu pour donner aux pays bénéficiaires de l’aide de quoi acheter exclusivement américain.
  • et enfin par la création de l’OTAN pour matérialiser sous le seul contrôle américain le noyau dur du bloc dit de l’Ouest. Un traité est signé le 4 avril 1949, qui établit le Conseil de l’Atlantique nord(CAN), et met en place une alliance militaire défensive contre toute attaque armée contre l’un de ses membres en Europe, en Amérique du Nord ou dans la région de l’Atlantique Nord au nord du tropique du Cancer. Les contours de l’Europe sont ainsi dessinés en fonction de ce maillage qui enserre l’Europe occidentale, mais qui exclut le monde soviétique de l’époque.

 

Le faux argument du danger communiste

L’Alliance qui a vu alors le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques, a pour vocation initiale d’assurer la sécurité de l’Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l’Union soviétique. `

Vue de Moscou, et bien qu’ayant changé de nature, l’OTAN demeure encore aujourd’hui une structure née d’une logique de confrontation, qui continue de s’élargir vers l’Est, donc qui considère la Russie comme une puissance hostile[4]..

Ainsi, depuis sa création jusqu’en 1991, l’adversaire désigné de l’OTAN est l’URSS, qui forme elle-même lpacte de Varsovie en 1955 à la suite de l’adhésion de la RFA à l’OTAN et à son réarmement.

Selon le mot de son premier secrétaire généralLord Ismay, le rôle de l’OTAN consistait alors à « garder les Russes à l’extérieur, les Américains à l’intérieur et les Allemands sous tutelle ». Qu’on ne s’étonne pas de ce qui a fini par arriver en dépit des assurances données par les occidentaux au président Eltsine, lors du dégel de leurs relations avec le Bloc soviétique : le coup d’État du Maidan de 2014, fomenté … par les Américains !

Parallèlement et pendant 75 ans, sous prétexte d’accompagner la décolonisation des anciennes possessions européennes, voire de l’accélérer (en Indochine, en Algérie, en Afrique de l’Ouest), les États-Unis vont s’inféoder la Perse du Shah, l’Arabie des Séoud (par le pacte du Quincy) ainsi que le tout jeune État d’Israël, dont il fait son 51ème État virtuel. Il ne s’agit nullement d’une défense de l’Europe contre elle-même, mais plutôt ‘d’une réitération d’offenses faites à celle-ci par ls Américains. L’historicité et la conflictualité de la décolonisation s’insèrent à ce moment dans le cadre d’une démarche impériale inattendue : la boulimie hégémonique américaine.

Le faux-frère américain, le cheval de Troie britannique

En décembre 1962, le socle continental européen réputé jusqu’alors libre de toute sujétion est écartelé. Il est ouvert à tous les vents – à la fois le vent froid soufflant de Moscou et les trous d’air d’une Union Européenne inachevée et bancale. Le président américain, John F. Kennedy, et le Premier ministre britannique, Harold Macmillan, se rencontrent à Nassau, aux Bahamas, et concluent un accord spécial en vertu duquel Les États-Unis s’engagent à fournir des missiles Polaris au Royaume-Uni mais en échange d’un aveu de dépendance.

Ce qui n’empêchera pas le même Royaume-Uni de solliciter son entrée en 1973 dans le marché commun européen sans défense, avant de le quitter tel un cheval de Troie comme il y était entré après cette apostrophe célèbre du très pro-Atlantique Macmillan : If they want us, they will have to make it easy for us !

L’Amérique joue la carte expansionniste à son tour (le Groenland, le Canada et Panama) ; elle tente de faire chanter le reste du monde pour éponger sa dette

Or voilà que, soudain, l’Amérique décide de se tourner vers le Pacifique et la Chine, en même temps que simultanément le Sud Global – frustré – se détourne, avec les BRICS, du modèle et de l’ordre américains ?

Le conseil de Sécurité de l’ONU devient inopérant. L’OTAN, plus tributaire que jamais des Américains qui rechignent à le financer. Le complexe militaro-industriel de l’Europe continentale est fantomatique : seule la France, qui évite de son mieux d’acheter américain, dispose de l’arme atomique sans avoir à en demander la permission à quiconque ; mais ses voisins en sont réduits a quia.

La sémantique du champ de bataille

On en arrive très vite à la sémantique du champ de bataille : comment et avec qui – entre l’Angleterre, puissance nucléaire inféodée au Pentagone depuis la conférence des Bahamas et l’Allemagne démilitarisée après son embardée vers le nazisme – reconstituer à la hâte une industrie européenne de l’armement suffisamment autonome ? Le couple franco-allemand devra-t-il alors se ressouder[5] ? De quel budget aura-t-on alors besoin ?  Qui payera quoi ou fera quoi parmi les 25 ou les 27 – et de quels types d’armes il faudra se doter… de chars obsolètes ou de drones-miracles ? Les Européens devront-t-ils s’approprier l’OTAN ?

C’est un travail d’experts – une affaire pragmatique de situations – et ils s’y adonnent à force de séminaires de recherche et à l’occasion d’émissions de télévision plus passionnantes les unes que les autres.

Dans les Cahiers du Lundi de l’IHEDN[6] couvrant huit décennies d’industrie de défense française, l’on y voit comment, en particulier grâce au général de Gaulle et à Pierre Mendès-France, le modèle français reste pertinent, en termes de capacités d’études et de développement, à condition de disposer des capacités humaines pour le soutenir, ce qui est le cas. Ce modèle, tel qu’il est décrit, répond, si on peut le transposer à l’ensemble de l’Europe, au besoin européen d’autonomie stratégique de long terme.

S’agissant d’aéronautique, par exemple, 3 appareils européens se disputent les investissements « sur le papier » : le Dassault Rafale, le Saab Gripen E/F et l’Eurofighter Typhoon. Derrière ces choix, il y aura des logiques industrielles, stratégiques et  diplomatiques différentes.

L’Union Européenne est un animal invertébré. Ses relations avec la Russie sont à géométrie variable depuis Pierre le Grand jusques à Joseph Staline et Vladimir Poutine[7]

En 1913, Staline était le seul des marxistes à énoncer la norme, la somme des ingrédients nécessaires à la constitution d’une nation. Il écrivait alors : « La nation est une communauté humaine stable, historiquement constituée, née sur la base d’une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture. »

L’Europe occidentale (le marché commun puis l’Union européenne) ne correspond pas à un État-Nation.  Elle reste un assortiment de couples qui se font et se défont. De quoi, de QUI, voudriez-vous que les 25 et (bientôt) les 30 ou plus puissent alors se défendre, collectivement ou non ?

La dramatisation des enjeux géopolitiques et des préoccupations financières

La dramatisation des enjeux liés aux deux conflits que sont au Nord la guerre d’Ukraine et au Sud le conflit israélo-palestinien est une façon d’oublier et faire oublier les défis concrets auxquels non seulement l’Europe mais aussi – et en tout premier lieu – les États-Unis sont confrontés.

Pour éviter que la Chine ne soit tentée d’exiger le paiement des bons américains qu’elle détient et qu’elle ne provoque alors la faillite du Trésor américain et l’effondrement du Dollar, Trump manie le chantage aux droits de douane. Il bluffe mais ça marche au moins pendant quelque temps ! Engagés dans un bras de fer commercial, il semble que les deux géants de l’économie, la Chine et les USA, aient trouvé un accord temporaire satisfaisant[8] . 

La NBD, officiellement lancée en juillet 2015 – a été fondée par les pays membres des BRICS : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. En 2021, elle permet déjà des financements dans la monnaie locale de ses membres. L’idée qu’un réarmement de l’Europe au milieu du chaos monétaire qui s’annonce pourrait préfigurer sa résurgence est une autre chimère à l’heure de l’intelligence artificielle et des nouvelles énergies.

Mais que faire alors ?

L’avertissement donné aux Européens par deux guerres et la perspective d’un retrait américain de la sphère européenne semblent, de prime abord, lui faire une obligation et pourquoi pas même lui donner une chance ! Mais qui serait un pas de plus vers une troisième guerre mondiale. Ironiquement, les progrès technologiques actuels en engins de mort et la diversité des types d’armes de destruction massive désormais sur étagère (un essaim de six drones bourrés d’électronique coûtant globalement 50.000 Euros détruira un char Leclerc d’une valeur de 8 millions d’Euros) donnent à l’Europe un avantage – en partant justement de presque rien et sachant que le monde différent de ce qu’il était hier avec des ordinateurs quantiques et des robots intelligents, 

Dans l’immédiat, et parce que le temps presse, il est légitime et c’est un devoir pour certains (cf. Le Pape, combien de divisions ?) de se poser la question suivante : existe-t-il une alternative au réarmement (militaire) massif de l’Europe de l’Ouest ? Et cette solution ne serait-elle pas alors prioritaire ?  Une condition sine qua non, en somme ? La réponse est « oui » et cela veut dire qu’elle commence par rechercher « la Paix », d’abord celle entre la Russie et l’Ukraine, dont on connaît les conditions et, ensuite, celle entre les États jumeaux d’Israël et de Palestine, qu’il faut imposer à l’un comme à l’autre[9]. 

Or c’est ce qu’elle ne fait pas

C’est une affaire de bon sens et d’ascendant moral, mais pas de baïonnette ni de canon, tant il existe de bons arguments, voire, au pire, des armes économiques non létales mais d’une efficacité garantie.

Ce n’est pas en menaçant l’Iran du feu de l‘enfer qu’on finira par le convaincre de ne pas se doter de l’arme nucléaire, c’est en lui fournissant des mini-réacteurs atomiques ultra-modernes pour remplacer des centrales soviétiques dépassées. C’est, en revanche, de la folie meurtrière que de vouloir le bombarder préventivement[10], comme le Congrès américain se propose de le faire.

Les armes sont faites pour ne pas avoir à s’en servir

Même dans ce cas, l’Union Européenne, pour ne pas parler de l’Europe, devra, avant toute autre chose, apprendre à se défendre contre elle-même, en commençant par se doter d’une constitution[11], à défaut de laquelle elle éprouvera des difficultés à maîtriser sa propre défense, quand bien même elle en aurait entre temps acquis les moyens, comme il est désormais plausible et utile qu’elle le fasse, mais seulement dans l’esprit du proverbe latin, « Si vis pacem, para bellum ».  

Et puis… je vous livre cette dernière réflexion : Peut-on déclarer une guerre, même soi-disant « défensive », sans les garde-fous que sont les dispositions constitutionnelles d’un véritable Corps Constitué, responsable de ses actes ? 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=munBS3-qL1s   

https://www.youtube.com/watch?v=gCanZup2wdQ

[2] https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1992_num_103_1_2610

[3] https://www.france24.com/fr/émissions/ici-l-europe/20250512-entre-poutine-et-trump-comment-construire-l-europe-puissance

[4] Les Russes auraient aimé pouvoir remplacer ce « bras armé des Américains en Europe » par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), au sein de laquelle la Russie jouit d’un poids similaire à celui des États-Unis

[5] https://www.france24.com/fr/émissions/la-semaine-de-l-éco/20250509-friedrich-merz-à-paris-le-réveil-du-couple-franco-allemand

[6] https://ihedn.fr/notre-selection/1945-2025-huit-decennies-dindustrie-de-defense-francaise/

[7] https://shs.cairn.info/revue-herodote-2005-3-page-156?lang=fr « Les relations entre l’UE et la Russie n’ont jamais été faciles : par crainte d’un rapprochement entre RFA et RDA pouvant, à terme, mener à une réunification de l’Allemagne et, par conséquent, contribuer à diminuer l’emprise soviétique sur l’ensemble des pays d’Europe centrale, l’URSS n’a officiellement reconnu la CEE qu’en février 1989, lors de l’envoi d’un premier ambassadeur. Afin d’aider les États de la CEI à réussir leur passage à la démocratie et à l’économie libérale, la CEE met en place le programme TACIS dès 1990[5]. Cette aide en tous genres, non remboursable, a pour corollaire le renforcement du partenariat de coopération signé par l’URSS en 1989, repris par la Russie en 1991 et dont le projet élargi, l’Accord de partenariat et de coopération UE/Russie, est en vigueur depuis 1997. Pour Moscou, cet accord reste largement insuffisant. Et lorsqu’en 2004 l’UE propose une nouvelle forme de relations aux voisins de l’Union, la politique « de bon voisinage » qui offre un soutien et un renforcement des liens commerciaux aux pays qui l’entourent, du Maroc à la Russie, l’ancienne superpuissance, qui voit progresser à la fois l’OTAN et l’UE dans sa direction, est humiliée par ce statut de « simple voisin », bien que stratégique, qui lui est attribué. On est effectivement bien loin de l’euphorie née de la réélection de Boris Eltsine en 1996, et qui envisageait pour 1998 l’instauration d’une zone de libre-échange UE-Russie s’accompagnant d’une adhésion rapide de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC):

 

 

[8] https://www.liberation.fr/international/amerique/guerre-commerciale-les-etats-unis-et-la-chine-vont-publier-ce-lundi-les-details-de-laccord-commercial-conclu-ce-week-end-20250512_46CVMZVPINF4FGBWUT73GW6BLM/

[9] https://orientxxi.info/magazine/gaza-pour-en-finir-avec-la-guerre-contre-le-terrorisme,8193

[10] https://fr.ncr-iran.org/actualites/nuclre/nucleaire-une-resolution-au-congres-pour-condamner-le-regime-iranien/

[11] Le traité établissant une Constitution pour l’Europe a été adopté par le Conseil européen le 18 juin 2004 et signé à Rome plus tard la même année, en présence du Président du Parlement européen, Josep Borrell Fontelles. Approuvé par le Parlement européen, il a ensuite été rejeté par la France (29 mai 2005) et les Pays-Bas (1er juin 2005) au cours de référendums nationaux. Suite au rejet du traité constitutionnel, les pays de l’UE ont commencé à travailler sur le traité de Lisbonne.

  • Signé à: Rome (Italie) le 29 octobre 2004
  • Entrée en vigueur: non ratifié par les 27 pays de l’UE.

 

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Mali, Mohamed Ag Ahmedou: la faillite des partis politiques https://mondafrique.com/libre-opinion/mali-mohamed-ag-ahmedou-la-faillite-des-partis-politiques/ https://mondafrique.com/libre-opinion/mali-mohamed-ag-ahmedou-la-faillite-des-partis-politiques/#respond Sat, 17 May 2025 07:29:40 +0000 https://mondafrique.com/?p=133756 La classe politique malienne, par son incapacité à agir, sa lâcheté manifeste et son penchant évident pour les compromissions, vient de scier la branche sur laquelle elle était assise.  Une chronique de Mohamed AG Ahmedou, journaliste, chercheur et Directeur du cabinet Méhari Consulting au Mali. Ce cabinet est spécialisé dans le dialogue et la médiation […]

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La classe politique malienne, par son incapacité à agir, sa lâcheté manifeste et son penchant évident pour les compromissions, vient de scier la branche sur laquelle elle était assise. 

Une chronique de Mohamed AG Ahmedou, journaliste, chercheur et Directeur du cabinet Méhari Consulting au Mali. Ce cabinet est spécialisé dans le dialogue et la médiation communautaire, avec un focus sur les questions de sécurité, de paix, de gouvernance et de développement local.Acteur engagé de la société civile dans les régions de Tombouctou et Taoudeni, il est également Secrétaire général du Mouvement pour la Transformation et la Réconciliation du Mali.

Nord Mali, l’éducation sacrifiée sur l’autel de l’insécurité

Il faut le dire avec force et clarté : si les partis politiques peuvent aujourd’hui être dissous dans une indifférence quasi générale, c’est en grande partie parce qu’ils se sont tus pendant trop longtemps face à l’injustice et aux dérives autoritaires. Les signaux avant-coureurs de cette situation étaient pourtant nombreux et suffisamment alarmants. La dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), une organisation à forte valeur symbolique dans la mémoire collective, a été accueillie dans le plus grand silence. Pas un mot. Pas une indignation. Ensuite, le retrait unilatéral du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une décision aux conséquences politiques et économiques majeures, n’a suscité aucune réaction audible des formations politiques.

Une passivité criminelle

Mais le plus grave reste ailleurs : au Nord du pays, les populations civiles sont victimes de violences répétées, de massacres attribués à des groupes armés dont certains opéraient aux côtés de mercenaires étrangers comme ceux du groupe Wagner. Des exactions y sont commises presque quotidiennement, sans que cela ne soulève le moindre émoi ou une dénonciation claire de la part des partis politiques. Ce silence est assourdissant, presque complice.

Il est désormais évident que pour une grande partie de cette classe politique, seule la perspective des élections comptent. Le reste — la souffrance des populations, la dégradation des institutions, la restriction des libertés, la misère croissante — tout cela peut bien s’effondrer, cela ne semble guère les affecter. Chaque jour, des Maliens meurent dans l’indifférence générale. Les médias sont bâillonnés. Le pays s’enfonce dans le noir, au sens propre comme au figuré : pas d’électricité, pas de nourriture pour des milliers de citoyens. Et pourtant, les partis politiques persistent dans leur mutisme, comme si tout allait pour le mieux.

Une dissolution méritée?

En fin de compte, c’est ce manque de courage, cette passivité presque criminelle, cette habitude des concessions silencieuses, qui ont permis et facilité leur propre mise à l’écart. Leur dissolution apparaît alors comme une conséquence logique, presque méritée. Car à force de ne rien dire, de ne rien faire, ils ont perdu toute légitimité aux yeux du peuple.

Le Mali, lui, mérite mieux que cette élite politique sans colonne vertébrale, préoccupée uniquement par sa survie électorale. Le pays mérite des voix fortes, justes et engagées. Et tant pis pour ceux qui ont choisi le silence comme stratégie. Ils récoltent aujourd’hui ce qu’ils ont semé. 

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Renaud Girard: « Donald Trump n’est pas un coq sans tête » https://mondafrique.com/libre-opinion/renaud-girard-donald-trump-nest-pas-un-coq-sans-tete/ https://mondafrique.com/libre-opinion/renaud-girard-donald-trump-nest-pas-un-coq-sans-tete/#respond Wed, 14 May 2025 13:47:50 +0000 https://mondafrique.com/?p=133563 N’en déplaise à bon nombre de commentateurs, Trump n’est pas fou. C’est un dirigeant pragmatique, avec sa méthode. Elle consiste, dans une discussion, diplomatique ou commerciale, à demander gros, pour ensuite négocier. La Chine peut en témoigner. Que n’a-t-on pas entendu sur Donald Trump depuis qu’il est redevenu président des États-Unis, le 20 janvier 2025 ? S’il fallait résumer […]

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N’en déplaise à bon nombre de commentateurs, Trump n’est pas fou. C’est un dirigeant pragmatique, avec sa méthode. Elle consiste, dans une discussion, diplomatique ou commerciale, à demander gros, pour ensuite négocier. La Chine peut en témoigner.

Que n’a-t-on pas entendu sur Donald Trump depuis qu’il est redevenu président des États-Unis, le 20 janvier 2025 ? S’il fallait résumer les commentaires des bien-pensants, Trump est tout à la fois un fasciste, un fou et un incompétent.

Bien que confortablement élu, il représente un danger pour la démocratie ! Il a l’intention d’imposer ses décisions et ses nominations à l’État profond, quelle arrogance ! Il veut en finir rapidement avec la guerre russo-ukrainienne, quelle folie ! Il cherche à réindustrialiser les États-Unis par une politique de droits de douane, quelle incompétence ! Bref, Trump est une catastrophe planétaire. Il va provoquer l’éclatement de l’Occident et la plus grave crise économique sans précédent depuis 1929.

Depuis quelques jours, les commentateurs se sont calmés. Ils ne crient plus au loup. L’accord commercial provisoire signé à Genève entre la Chine et les États-Unis le 11 mai 2025 a rassuré les marchés. Ils sont plus hauts aujourd’hui qu’ils ne l’étaient la veille de l’annonce par Donald Trump de son projet d’augmentation des droits de douane. L’important est que Chinois et Américains ont décidé de poursuivre leurs négociations, afin de trouver un chemin pour équilibrer les échanges entre les deux premières puissances économiques de la planète.

Strict sur la non-prolifération

En politique étrangère, Trump avait promis, dans sa déclaration inaugurale, de ne pas commencer de guerre et de terminer celles qui étaient en cours. On ne sait pas encore si sa stratégie d’arrêter très rapidement la boucherie entre Russes et Ukrainiens sera couronnée de succès, mais force est de constater que, depuis que Trump est arrivé aux affaires, le mot d’ordre « paix » a remplacé le mot d’ordre « victoire » dans la bouche à la fois des Ukrainiens, des Européens et des Russes.

Beaucoup de bonnes âmes ont traité Trump de pion de la Russie, et certaines ont même insinué que Trump était « tenu » par le Kremlin, sur quelque obscure affaire. La réalité est que, lorsqu’il a annoncé sa volonté d’augmenter le budget militaire des États-Unis, le président Trump a invoqué non seulement la menace de la Chine dans le Pacifique, mais aussi celle de la Russie à l’est de l’Europe.

Par ailleurs, Trump a réussi à arrêter le conflit, qui ne cessait de s’intensifier, entre l’Inde et le Pakistan, après la fusillade terroriste (26 morts) dans la ville touristique de Pahalgam, au Cachemire indien, le 22 avril 2025.

Enfin, Trump a lancé des négociations de normalisation avec l’Iran, qui semblent en bonne voie. Le président américain a, pour le moment, refusé de se laisser entraîner, par son ami Netanyahou, dans une opération de bombardement aérien des sites nucléaires iraniens. À raison, Trump est strict sur la non-prolifération, mais il veut aussi donner une chance à l’Iran de redevenir la grande puissance commerciale qu’elle était du temps du chah.

La démocratie américaine fonctionne normalement

Il est évidemment trop tôt pour faire le bilan de la politique étrangère de Donald Trump. Force est néanmoins de constater qu’elle ne se laisse pas séduire par les sirènes néoconservatrices bellicistes, telles celles qui ont conduit aux catastrophiques interventions militaires « humanitaires » occidentales en Irak (en 2003 sous George W. Bush) ou en Libye (en 2011 sous Barack Obama).

En matière financière, il faudra attendre au moins un an avant de juger l’impact de Trump sur la première économie du monde. Il a cependant raison de dire que les déficits américains actuels ne sont pas tenables sur le long terme.

En termes de vie politique, la démocratie américaine continue à fonctionner normalement. Le New York Times et CNN continuent quotidiennement à accabler Trump de tous les maux. Dans ce grand pays fédéral, la Californie, démocrate, dont le PIB est supérieur à celui du Japon, continue à mener sa vie comme elle l’entend. La popularité de Trump descend (tout en demeurant le double de celles de Macron ou de Bayrou). Un couperet l’attend dans moins de dix-huit mois : les élections législatives de mi-mandat, où il pourrait fort bien perdre sa majorité à la Chambre des représentants, laquelle tient les cordons de la bourse. C’est le jeu de la démocratie et Trump s’y pliera comme les autres.Pour paraphraser Racine, Trump ne mérite pas, dans la sphère politique, ni cet excès d’honneur ni cette indignité. Il n’a peut-être pas la sagesse d’Eisenhower, mais il n’est pas non plus un coq sans tête.

On peut certes être sceptique face aux modus operandi de Trump. Ce n’est pas un homme politique classique. C’est le contraire de Talleyrand. Il n’est ni dissimulé ni calculateur. Il aime dire ce qui lui passe par la tête – ce qui lui vaut une réputation de sincérité dans l’électorat républicain américain, comme auprès de beaucoup de gens dans le monde.

Détestable est la manière dont il a reçu Zelensky le 28 février 2025 dans le Bureau ovale. Baroque est sa présentation d’un tableau avec des droits de douane nouveaux pour chaque pays du monde et sa manière de les négocier ensuite. Lassante est sa manière d’accabler de tous les maux ses prédécesseurs démocrates.

Mais il est clair que Trump a le mérite de proclamer haut et fort des vérités incontestables. Oui, il faut mettre un terme au massacre en Ukraine. Oui, la désindustrialisation des États-Unis est une réalité préoccupante. Oui, il est anormal que la Chine refuse de faire flotter sa monnaie. Oui, le Parti démocrate a été gangrené par le wokisme. Oui, il a raison de rappeler qu’il n’y a que deux sexes dans l’humanité.

Pour paraphraser Racine, Trump ne mérite pas, dans la sphère politique, ni cet excès d’honneur ni cette indignité. Il n’a peut-être pas la sagesse d’Eisenhower, mais il n’est pas non plus un coq sans tête.

Un gouvernant pragmatique

Qu’on le veuille ou non, il y a quand même une méthode Trump. Elle consiste, dans une discussion, diplomatique ou commerciale, à demander très gros, pour ensuite négocier. C’est ce qu’il vient de faire avec la Chine, dans le but de construire enfin une relation commerciale équilibrée.

Trump est un gouvernant pragmatique. Les circonstances qui évoluent ou les conseils qu’il reçoit peuvent le conduire à changer d’avis. Quel mal à cela ? Ceux qui le critiquent sont aussi ceux qui disent qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis. L’important est qu’il n’ait pas pour le moment provoqué de désastre, ni économique ni géopolitique.

Nous, en Europe, nous avons des dirigeants qui sont à la fois instruits, réfléchis et mesurés. Mais, c’est bizarre, depuis vingt ans, nous ne faisons que prendre du retard sur l’Amérique. Sachons balayer devant notre porte et accepter que d’autres dirigeants puissent gouverner différemment que nous. Et, surtout, souvenons-nous qu’une politique ne se juge que dans la durée. Sur ses résultats, et non sur ses intentions.

 

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La Libye à nouveau au bord de la guerre civile https://mondafrique.com/libre-opinion/la-libye-au-bord-de-la-guerre-civile/ https://mondafrique.com/libre-opinion/la-libye-au-bord-de-la-guerre-civile/#respond Wed, 14 May 2025 12:37:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=133530 Plusieurs scénarios sont envisageables dans la nouvelle vrise qui s’ouvre en Libye aux abords de Tripoli, la capitale libyenne: une confrontation armée étendue ou limitée, des négociations sous la menace pour redessiner les équilibres de pouvoir, ou une médiation temporaire sans résolution des causes profondes. Concurrence entre milices pour le pouvoir et les ressources: L’attaque […]

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Plusieurs scénarios sont envisageables dans la nouvelle vrise qui s’ouvre en Libye aux abords de Tripoli, la capitale libyenne: une confrontation armée étendue ou limitée, des négociations sous la menace pour redessiner les équilibres de pouvoir, ou une médiation temporaire sans résolution des causes profondes.

  • Concurrence entre milices pour le pouvoir et les ressources: L’attaque du siège de la Libyan Post, Telecommunications and Information Technology Company (LPTIC) et l’agression de son directeur général, originaire de Misrata,  s’inscrivent dans le contexte plus large du conflit permanent entre groupes armés de l’ouest libyen, particulièrement à Tripoli, pour l’influence et les ressources. Ces groupes se disputent principalement le contrôle de zones géographiques stratégiques, de ministères et institutions gouvernementales, ainsi que de sources de financement légales et illégales. Les récentes mobilisations sont perçues comme une tentative des forces de Misrata et leurs alliés de rétablir l’équilibre des pouvoirs dans la capitale, estimant que leur influence s’érode au profit de groupes tripolitains comme l’Appareil de soutien à la stabilité, accusé d’exploiter sa proximité avec le gouvernement Dbeibah pour consolider ses positions.

 

  • Stagnation politique et effondrement institutionnel: Le vide politique résultant de l’échec du processus politique à progresser vers l’unification du pays et l’organisation d’élections crée un terrain fertile pour le renforcement des milices et l’augmentation des violences. En l’absence d’une autorité centrale forte et d’institutions unifiées et légitimes, les factions armées recourent à la force militaire comme outil principal pour atteindre leurs objectifs politiques et économiques. Les mobilisations militaires interviennent dans un contexte de gel du dialogue entre les principales parties politiques et de persistance des divisions institutionnelles. Face à cette impasse, certains acteurs armés semblent voir dans les déploiements militaires un moyen de pression pour modifier les équations sur le terrain.

 

  • Héritages historiques et alliances mouvantes: Les séquelles des conflits passés (comme les guerres de 2014 et 2019-2020) et les anciennes alliances/rivalités (comme la coalition Fajr Libya ou les tensions entre Zintan et Misrata) continuent d’influencer le paysage actuel. Cependant, les alliances actuelles restent fluides et pragmatiques, avec l’émergence récente de nouveaux regroupements pro et anti-Dbeibah au sein même du camp occidental, complexifiant davantage la situation.

 

  • Facteur potentiel : Réaction aux mouvements de l’Armée nationale libyenne ?: Les mobilisations vers Tripoli ont coïncidé avec des déploiements de forces de l’Armée nationale libyenne sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar dans les régions sud et ouest[3]. Bien que l’état-major ait nié toute intention hostile, ces mouvements ont probablement contribué à augmenter les tensions dans la région occidentale. Néanmoins, la motivation principale des mobilisations vers Tripoli semble découler des dynamiques de conflit interne entre factions armées de l’ouest, spécifiquement en réaction à l’incident de la LPTIC.nouvelle 

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Ces tirailleurs sénégalais morts pour la France…et pour rien https://mondafrique.com/a-la-une/venance-konan-le-8-mai-1945-la-france-massacrait-les-algeriens-a-setif/ https://mondafrique.com/a-la-une/venance-konan-le-8-mai-1945-la-france-massacrait-les-algeriens-a-setif/#respond Tue, 13 May 2025 01:17:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=133394 Il y a à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, tout juste à côté de l’ambassade de France, un joli monument blanc sur lequel il est écrit « La Côte d’Ivoire à ses morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » À quand un monument pour ceux qui sont morts […]

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Il y a à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, tout juste à côté de l’ambassade de France, un joli monument blanc sur lequel il est écrit « La Côte d’Ivoire à ses morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » À quand un monument pour ceux qui sont morts pour l’indépendance de mon pays?

Venance Konan

Tout en haut du monument est gravée une croix verte transpercée de deux épées ou sabres. Lorsque je suis passé devant il y a deux jours, il y avait au pied de ce monument une couronne de fleur ceinturée par le drapeau français. De l’autre côté de la rue se trouve la « maison des anciens combattants », devenue aujourd’hui un restaurant. En fouillant sut internet, j’ai lu que le monument avait été construit en 1933 pour rendre hommage aux milliers d’Africains morts durant les deux grandes guerres, et que sa forme évoque une épée dont la pointe est dirigée vers le ciel. La mention des morts de la guerre de 1939-1945 a forcément été rajoutée après la construction du monument.

Ce monument a-t-il vraiment été construit pour honorer les Ivoiriens morts durant ces deux guerres dites mondiales mais qui en aucune manière ne concernaient l’Afrique ? Qu’il me soit permis d’en douter. Je crois que les autorités coloniales françaises de l’époque ont juste fait comme en France, où l’on avait érigé des monuments aux morts de la première Guerre Mondiale, sur lesquels on avait mentionné plus tard ceux de la Seconde Guerre Mondiale. Non, je ne crois pas un seul instant que les autorités françaises de l’époque aient songé à rendre hommage à tous les Africains qui sont morts pour leur pays. Parce qu’en 1944, lorsque ceux que l’on appelait les « tirailleurs sénégalais », même s’ils étaient aussi Ivoiriens, Voltaïques ou Congolais, réclamèrent simplement le paiement des indemnités qu’on leur avait promises, ils furent tout bonnement massacrés dans le camp de Thiaroye, au Sénégal. Et lorsque la France consentit à leur verser des pensions, ce fut, disons-le, en monnaie de singe.

En cette année 2025, à l’occasion de la commémoration du 80ème anniversaire de la victoire des Alliés sur les Nazis, nous apprenons que le 8 mai 1945, pendant que la France célébrait la fin de la guerre, son armée massacrait des Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata, parce qu’ils réclamaient l’indépendance de leur pays. Des Algériens avaient pourtant combattu aux côtés des soldats français. Et lorsque l’Algérie devint indépendante, la France traita comme des moins que rien ceux que l’on appela les Harkis, à savoir ces Algériens qui s’étaient battus aux côtés de ses soldats contre leurs propres frères. On les parqua dans des bidonvilles insalubres et on les oublia tout simplement.

En Côte d’Ivoire, le 30 janvier 1950, les forces françaises avaient tiré sur la foule à Dimbokro, dans le centre du pays, parce qu’elle protestait contre l’exploitation économique que subissait la population. Ce fut la même chose à Madagascar en 1947 et 1948, et dans toutes les colonies françaises d’Afrique. En Indochine aussi, il fallut une longue guerre de 1946 à 1954 pour obtenir l’indépendance du Vietnam. Et pourtant, Algériens, Noirs d’Afrique et Indochinois avaient tous participé à la libération de la France et des milliers d’entre eux étaient morts pour ce pays. Non, on ne peut vraiment pas dire que la reconnaissance envers ses colonisés soit un trait du caractère de la France.   

Pour revenir à notre monument d’Abidjan, l’ironie de l’histoire est qu’après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, on construisit des monuments aux morts partout dans le pays, avec l’inscription « à nos morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » Je ne sais pas si les populations comprennent vraiment le sens de ces monuments. Tout comme ceux qui sont allés mourir loin de leurs terres ne comprenaient pas la raison de leur présence sur ces champs de bataille. Et il n’y a en Côte d’Ivoire, aucun monument pour ceux qui sont morts pour l’indépendance de leur pays.

 

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« Le Sahara marocain », un enjeu pour l’Europe et l’Afrique https://mondafrique.com/libre-opinion/133181/ https://mondafrique.com/libre-opinion/133181/#respond Fri, 09 May 2025 22:34:08 +0000 https://mondafrique.com/?p=133181 En partenariat avec l’INSTITUT CULTURE AFRICAIN( ICA) présidé par M. Areh Ahmed FARAH, le Consulat Général du Royaume du Maroc à Bordeaux a organisé une Conférence Débat ,  en marge de la présentation de l’ ouvrage « le Sahara marocain, Terre de lumière et d’avenir », de l’universitaire franco-suisse, Jean-Marie HEYDT.   « Le Sahara marocain n’est pas seulement […]

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En partenariat avec l’INSTITUT CULTURE AFRICAIN( ICA) présidé par M. Areh Ahmed FARAH, le Consulat Général du Royaume du Maroc à Bordeaux a organisé une Conférence Débat ,  en marge de la présentation de l’ ouvrage « le Sahara marocain, Terre de lumière et d’avenir », de l’universitaire franco-suisse, Jean-Marie HEYDT.
 


« Le Sahara marocain n’est pas seulement une région du sud du Royaume, il est aujourd’hui un véritable carrefour stratégique en pleine transformation, où se croisent les ambitions de développement durable, de coopération sud-sud et d’intégration régionale dans un esprit de solidarité, de co-développement et de respect mutuel, fidèle à l’ambition royale d’une Afrique maîtresse de son destin » , a souligné Mme Nouzha SAHEL , représentant le Consul Général du Royaume du Maroc à Bordeaux.

Rappelant la dynamique que connaissent aujourd’hui les provinces du Sud et les opportunités d’investissement, la diplomate met en avant la stratégie atlantique « Qui reflète la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste ».Une stratégie qui vise à connecter le Royaume, et l’Afrique de l’ouest, du Sahel à l’océan atlantique en faisant du Sahara marocain une porte d’entrée logistique, permettant « même la consolidation de son statut de hub régional énergétique et économique », a tenu à expliquer Mme La Consule. 
 
Cette conference modéree par M. Etienne SOSSOU ,  responsable à l’institut Culturel Africain a également permis de s’arrêter sur l’apport de la diplomatie des territoires et le rôle de la « coopération décentralisée » comme instrument à mettre à profit pour créer des ponts d’échange. « La mise en place de nouveaux partenariats avec les provinces du sud Bordeaux, la région de la Nouvelle Aquitaine et le Maroc serait possible dans le meme élan de cette dynamique » à rappelé Mme la Consule Générale.
 
Pour sa part, Mr Alain DUPOUY , Président du club Objectif Afrique Avenir « O2A » et ancien élu bordelais en charge des relations avec l’Afrique, a partagé son expérience africaine pour une collectivité locale. Il est intervenu notamment pour rappeler que « (…si les Etats ont besoin de plus de temps pour s’engager, les Régions, les villes, ont démontré qu’elles avaient la capacité de développer des coopérations décentralisées, et donc des partenariats utiles , au-delà des relations internationales inter-étatiques. »
 
« C’est dans ce sens qu’il encourage les grandes régions et les Provinces du Sud « (…) à poursuivre en intensifiant et en accompagnant cet élan mené par Sa Majesté le Roi dans cette coopération avec les pays africains notamment de l’ouest, francophones y compris pour ceux du Sahel pour faciliter des relations partenariales entre France et pays africains, le Maroc étant une porte d’entrée, un pont , une transmission, en faisant ressortir des intérêts mutuels en matières culturelle, touristique, universitaire et économique », a ainsi indiqué M. DUPOUY . 

Un Sahara tourné vers l’Afrique

En présence d’une nombreuse assistance composée de chercheurs, d’acteurs politiques régionaux, de diplomates de pays Africains, d’entrepreneurs et membres de la communauté marocaine établie à Bordeaux et dans la région, le Professeur Docteur Jean-Marie HEYDT qui, – à la lumière de son ouvrage, a proposé à l’auditoire un témoignage de la réalité du terrain :« une authenticité essentielle du quotidien à travers laquelle, l’auteur invite à découvrir un Sahara marocain, dynamique, profondément enraciné dans son identité et résolument tourné vers l’Afrique ».,-Il a également évoqué l’essor économique des provinces du Sud ainsi que « le rôle central qu’elles jouent pour la mise en œuvre d’un projet africain planétaire et civilisationnel « A l’égard de l’Afrique subsaharienne, la volonté royale entend favoriser les partenariats dans un esprit constructif où, travailler ensemble et échanger équitablement, s’inscrit dans une coopération Win-Win. Il est évident que les grands projets, comme celui de DAKHLA sur Atlantique, illustrent parfaitement cette ouverture », a-t-il tenu d’expliquer.
 
 
Pour l’universitaire franco-suisse, également Président d’honneur des OING du Conseil de l’Europe, « Il s’agit une projection géostratégique qui vise à dynamiser cette idée d’un hub commercial et industriel entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Cette ambition repose sur une redynamisation des liens culturels, religieux et économiques avec l’Afrique de l’Ouest, accompagnée d’une expansion significative des entreprises marocaines dans les secteurs bancaires, des énergies vertes et des infrastructures », a-t-il expliqué. L’occasion était donnée de pouvoir croiser les regards, moment qui illustre bien le véritable enjeu économique pour les pays enclavés du sahel et ceux de l’Ouest Africain auxquels la vision inclusive de Sa Majesté propose une co-construction et un partenariat stratégique. La volonté royale de « repenser l’Afrique » s’inscrit parfaitement dans l’esprit de l’AFRICANITÉ du Maroc, tête de pont avec l’Europe.
 
 
C’est ainsi que Mr Abdou Khadre SALL , entrepreneur et acteur politique Sénégalais , a souligné l’importance pour la Nouvelle Aquitaine, en tant que collectivité publique mais aussi pour les investisseurs de s’engager pour des projets de développement régionaux avec le Maroc et l’Afrique. Saluant « la diplomatie agissante du Royaume à l’égard de son Continent, notamment sur fond de la coopération exemplaire entre le Royaume et le Sénégal ainsi que la Vision de la Stratégie Atlantique annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI », M. Sall a insisté pour dire que « (…) si l’avenir de l’Afrique est panafricain, il n’en demeure pas moins que l’avenir de l’Europe se dessine aussi par un partenariat de réciprocité avec l’Afrique ».
Certains l’ont déjà bien compris et n’ont pas tardé à s’y engager. Investir dans les Provinces du Sud, c’est ouvrir des investissements aux pays du Sahel. Et l’effet boule de neige boostera ainsi les projets Africains, car « l’Afrique a cette opportunité de créer ce qui n’existe pas encore. » affirmera-t-il.

Et c’est toute l’importance de l’intervention de Mr Ahmed KATHIR , Directeur du Pôle impulsion économique au CRI de Dakhla-Oued Eddahab, qui a pu faire découvrir à l’auditoire les tous derniers développements et investissements réalisés par la Région. « La montée en puissance de DAKHLA , comme hub multidimensionnel offre une opportunité unique aux investisseurs nationaux et internationaux, en phase avec les ambitions royales et les attentes des partenaires africains et européens. La région est en train de construire son propre modèle de développement fort, inclusive, panafricain, mais surtout un model axé sur une coopération durable Afro-Européenne »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Le jour où les États-Unis ne seront plus les alliés d’Israël https://mondafrique.com/libre-opinion/le-jour-ou-les-etats-unis-ne-seront-plus-les-allies-disrael/ https://mondafrique.com/libre-opinion/le-jour-ou-les-etats-unis-ne-seront-plus-les-allies-disrael/#respond Thu, 08 May 2025 22:24:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=133039 Selon l’ancien journaliste du Monde Yves Mamou qui a lancé son propre site d’information sur le Moyen Orient en revendiquant un attachement indéfectible à l’existence d’Israël, les Israéliens doivent cesser de se comporter en « proxy » qu’un plus-puissant menace de lâcher à tout instant. Yves Mamou Le 4 mai, un missile hypersonique tiré du […]

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Selon l’ancien journaliste du Monde Yves Mamou qui a lancé son propre site d’information sur le Moyen Orient en revendiquant un attachement indéfectible à l’existence d’Israël, les Israéliens doivent cesser de se comporter en « proxy » qu’un plus-puissant menace de lâcher à tout instant.

Yves Mamou

Le 4 mai, un missile hypersonique tiré du Yémen par les Houthis, une milice financée et armée par l’Iran, n’a pas été intercepté et a creusé un cratère à proximité de Ben Gourion, le principal aéroport de Tel Aviv. Le 5 mai, Israël a riposté et a détruit l’aéroport de Sanaa au Yémen. Le 6 mai, Donald Trump a annoncé qu’après 50 jours de bombardements, un accord de trêve avait été conclu entre les seuls États-Unis et les Houthis : ces derniers cesseront d’agresser les navires américains en mer Rouge et, en échange, les États-Unis cesseront de bombarder les Houthis. Le même jour, le Bureau politique des Houthis a mentionné que le cessez-le-feu ne s’appliquera pas à Israël et que les envois de missiles sur Tel Aviv continueront.

Pourquoi Donald Trump n’a-t-il pas inclus Israël dans la trêve ? Pour manifester son mécontentement envers son allié qui ne règle pas assez vite le problème des otages, nous explique le Jerusalem Post. Les ennemis d’Israël auront compris, eux, qu’il existe des différends entre Netanyahou et Trump et que ces différends peuvent et doivent être creusés davantage.

Michael Oren, historien et ex-diplomate israélien, affirme que les Israéliens ne peuvent et ne doivent compter que sur eux-mêmes. Chaque fois qu’ils ont remis leur sécurité entre les mains d’un tiers, « les résultats ont été désastreux », écrit Oren. Et de citer les forces de maintien de la paix de l’ONU au Sinaï et à Gaza qui « ont été chassées du jour au lendemain par l’Égypte en 1967 ». Pendant la première guerre du Golfe en 1991, Tsahal s’en est remis aux missiles Patriot américains qui ont raté les missiles SCUD tirés par l’Irak de Saddam Hussein. Michael Oren rappelle également qu’en 2006, Israël a accepté la mise en place d’une force internationale au Liban, « la FINUL – qui non seulement n’a pas préservé notre sécurité, mais a aidé l’ennemi à la compromettre ».

Les prémices sont là. L’interminable guerre de Gaza a montré que les États-Unis ne sont pas l’inébranlable allié d’Israël et qu’un jour peut-être, ils pourraient même se retourner contre lui.

· LA GUERRE DE GAZA : RETOUR SUR IMAGE.

– L’administration Biden, une ambivalence certaine

Quand le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre 2023, une administration démocrate était aux commandes à Washington (DC). Joe Biden, président des États-Unis, a dépêché deux porte-avions en Méditerranée et a adressé un « Don’t » très ferme à l’Iran et au Hezbollah. À deux reprises, le 9 octobre et le 11 octobre 2023, Joe Biden a fait savoir à l’Iran et au Hezbollah qu’il se rangerait aux côtés d’Israël s’il leur venait à l’idée de soutenir militairement le Hamas.

Mais simultanément, les États-Unis ont multiplié les tracasseries envers Israël. Ils ont multiplié les ingérences « humanitaires » dans le but d’obtenir un cessez-le-feu : Israël devait « protéger les populations civiles de Gaza », puis réduire le nombre de victimes civiles à Gaza, puis nourrir les populations civiles de Gaza, puis organiser des « pauses humanitaires » tantôt pour libérer les otages, tantôt pour alléger le fardeau des populations civiles de Gaza.

Le 8 mai 2024, quand Tsahal a voulu prendre le contrôle de Rafah, le président Biden a refusé de livrer une cargaison de 1 800 bombes de 2 000 livres (environ 907 kg) et de 1 700 bombes de 500 livres. Il s’agissait de « protéger les civils ».

En novembre 2024, l’administration du président Joe Biden a suspendu la livraison de 134 bulldozers blindés à Israël. Des engins qui servent à protéger la vie des soldats quand Tsahal entreprend de démolir des abris terroristes à Rafah.

– L’administration Trump, une certaine ambivalence

L’élection de Donald Trump n’a pas radicalement modifié la situation israélienne : une ambivalence différente s’est mise en place. Le 11 janvier 2025, Steve Witkoff, envoyé spécial du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, a surgi dans la vie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il lui a fait savoir de manière comminatoire que Donald Trump exigeait un cessez-le-feu à Gaza avant l’investiture présidentielle du 20 janvier 2025.

Simultanément, Donald Trump a mis fin à l’embargo prononcé par Biden sur certaines armes.

Des idées innovantes ont aussi surgi. Le 4 février, le président Trump a proposé que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, avec l’intention de la transformer en une « Riviera du Moyen-Orient« . Ce plan impliquait le déplacement de la population palestinienne vers des pays voisins et la reconstruction complète du territoire.

Du jamais entendu.

L’ambivalence Trump n’a toutefois pas cessé. Fin avril 2025, plusieurs sources (Reutersi24NEWSL’Orient-le JourLe Figaro…) ont indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ignorait tout des négociations secrètes sur le nucléaire que les États-Unis avaient entrepris de mener avec l’Iran. Non seulement le Premier ministre israélien n’était pas informé, mais il les a découvertes à Washington alors qu’il était venu chercher un feu vert pour une attaque contre les installations nucléaires iraniennes.

Le 6 mai, autre surprise : Trump a négocié une trêve avec les Houthis… pour les États-Unis seulement.

Quelles leçons Israël doit-il tirer de ses relations avec ces deux administrations américaines ?

  • Il arrivera un jour où les intérêts des États-Unis et d’Israël seront totalement divergents. Israël doit s’y préparer. Si les universités américaines continuent de produire du cadre supérieur woke propalestinien à la pelle, les gouvernements et les partis américains suivront leurs électeurs. Et les Démocrates (c’est déjà le cas) et les Républicains deviendront les plus chauds partisans d’un État palestinien. Peu importe si le Hamas est aux commandes.

  • Qu’Israël doit monter une industrie d’armement qui le mette à l’abri des ruptures d’approvisionnement. La dépendance aux armements et le chantage aux armements de Joe Biden ont rallongé la guerre et ont coûté la vie à des soldats israéliens. Que se passera-t-il si les fabricants d’avions de chasse américains refusent de livrer des pièces de rechange ?

  • Qu’Israël doit prendre le risque de décisions stratégiques qui contrarient les États-Unis. Si Israël pense que sa sécurité dépend de la destruction du dispositif nucléaire iranien, alors il doit agir en conséquence. S’en remettre à des présidents américains qui ne comprennent pas la nature de cet islamisme qui entend rayer 10 millions d’Israéliens de la surface de la terre n’est pas acceptable. Israël doit comprendre que les démocraties, c’est structurel, sont lâches devant le totalitarisme.

  • Qu’Israël doit cesser de se comporter en « proxy ». Qu’est-ce qu’un « proxy » ? Pas un allié que l’on consulte, mais un pion qu’un plus-puissant arme et finance pour agir à sa place. Un peu comme le Hezbollah ou les Houthis sont les proxys de l’Iran, Israël est devenu le « proxy » des États-Unis. Les « alliés » occidentaux d’Israël doivent intégrer qu’Israël dispose d’une part d’imprévisibilité. Et que, pour y parer, mieux vaut, avant d’agir, le consulter et prendre son avis en considération.

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Cherif Lounès: rendons un hommage à l’armée d’Afrique https://mondafrique.com/libre-opinion/en-cet-anniversaire-du-8-mai-un-hommage-a-larmee-dafrique/ Wed, 07 May 2025 21:52:07 +0000 https://mondafrique.com/?p=132970 Le 8 mai 2025 marque le 80ème anniversaire de la victoire sur le régime nazi à laquelle l’Armée d’Afrique a grandement contribué. Un hommage de Chérif Lounès, réserviste et fils d’un ancien combattant de l’Armée d’Afrique. En août 1944, les Français sous occupation allemande ont vu déferler dans le Midi les divisions de Tirailleurs, de […]

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Le 8 mai 2025 marque le 80ème anniversaire de la victoire sur le régime nazi à laquelle l’Armée d’Afrique a grandement contribué. Un hommage de Chérif Lounès, réserviste et fils d’un ancien combattant de l’Armée d’Afrique.

En août 1944, les Français sous occupation allemande ont vu déferler dans le Midi les divisions de Tirailleurs, de Zouaves, de Spahis, de Goumiers, de Tabors, de Chasseurs d’Afrique… entonnant le chant des Africains. Le débarquement de Provence venait d’avoir lieu, mon père en faisait parti.

Auparavant, l’Armée d’Afrique avait combattu et vaincu l’armée allemande en Tunisie et elle participa au premier débarquement contre les forces de l’Axe en Italie. Fin 1943, au sein du Corps expéditionnaire français, commandé par le général Juin, elle s’illustra lors de cette campagne d’Italie durant plusieurs batailles comme celles de Monté Cassino, du Belvédère et entrera victorieuse dans Rome.

La Corse libérée

Dans le même temps, les Goumiers participèrent en première ligne à la libération de la Corse. Les combattants musulmans aguerris de cette héroïque armée formeront tout naturellement le fer de lance de la future Première armée française sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Le débarquement de Provence à partir du 15 août 1944 et la campagne de France et d’Allemagne (1944-1945) furent de très beaux morceaux de bravoure de l’Armée d’Afrique. Elle libère rapidement Toulon, Marseille, Grenoble, Lyon, la Franche-Comté. Elle entre en Alsace après avoir fait la jonction avec les troupes alliées débarquées le 6 juin 1944 en Normandie. Enfin, elle traverse le Rhin et poursuit sa lutte pour la Victoire jusqu’au Danube en Autriche.

Les hauts faits d’armes de l’Armée d’Afrique et ses innombrables victoires permirent à son commandant, le général de Lattre de Tassigny, de siéger en compagnie des chefs des Alliés pour obtenir la capitulation de l’armée allemande. Dans son ordre du jour numéro 9 du 9 mai 1945, il écrit à ses soldats : «De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-même comme celles de vos exploits.»

Le Général de Montsabert, libérateur de Marseille avec “ses africains” de la 3è DIA écrira sur ce sujet : «C’est grâce à l’Armée d’Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l’honneur et la Liberté.»*

Les « oubliés » de l’Histoire

En 2006, la création d’une aumônerie militaire musulmane dans les armées françaises, la sortie du film Indigènes et l’inauguration à Verdun d’un monument en hommage aux soldats musulmans 90 ans après la terrible bataille de 1916 ont eu pour conséquence, entre autres, de rafraîchir notre mémoire collective et de nous rappeler le souvenir de ces “oubliés” de l’Histoire et de la glorieuse Armée d’Afrique.

Tout au long de ses 130 années d’existence de 1832 à 1962, que ce soit sous la Monarchie, le Second Empire ou la République et même quand la France paraissait réduite, occupée, humiliée, l’Armée d’Afrique lui est demeurée fidèle. Elle a vaillamment soutenu plusieurs guerres notamment quand la France fut envahie en 1870, en 1914 et en 1940. L’ensemble des guerres auxquelles elle a participé a coûté un million de vies humaines à l’Armée d’Afrique.* Durant toute cette période à travers victoires et désastres, querelles intestines et changements institutionnels en métropole, l’Armée d’Afrique quant à elle est toujours restée l’ossature militaire de la France. Il est important qu’au-delà des anciens combattants, la Nation tout entière, liée par le cœur et par les sacrifices consentis pour sa liberté par cette Armée d’Afrique, enseigne et évoque régulièrement le souvenir de celle-ci. Devant les profanations des tombes de ces soldats coloniaux, l’inquiétant développement du racisme, la discrimination et les exclusions de toutes sortes qui envahissent notre société et devant les troubles internationaux, il est crucial de faire appel à la mémoire et au souvenir de l’Histoire de France.

* L’Armée d’Afrique 1830-1962, sous la direction du Général R. Huré. Editeur Charles Lavauzelle. Paris1972

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Le prochain pape devra gérer la coexistence avec l’islam  https://mondafrique.com/libre-opinion/le-prochain-pape-devra-gerer-la-coexistence-avec-lislam/ Sun, 27 Apr 2025 06:28:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=132209 Né dans un milieu pauvre en Amérique latine, François aura été le premier pape à représenter ce qu’on appelait naguère le tiers-monde. Il était le premier pape non-européen depuis mille trois cents ans. Le dernier non-Européen fut le Syrien Grégoire III, qui dirigea l’Église catholique de 731 à 741. Renaud Girard, chroniqueur du Figaro, avec son aimable autorisation […]

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Né dans un milieu pauvre en Amérique latine, François aura été le premier pape à représenter ce qu’on appelait naguère le tiers-monde. Il était le premier pape non-européen depuis mille trois cents ans. Le dernier non-Européen fut le Syrien Grégoire III, qui dirigea l’Église catholique de 731 à 741.

Renaud Girard, chroniqueur du Figaro, avec son aimable autorisation

Durant tout son pontificat (2013-2025), François demeura extrêmement populaire dans les régions pauvres du monde, à commencer par l’Afrique, où le nombre des chrétiens passa de 380 millions à 650 millions, au cours de ce dernier quart de siècle

Le plus bel hommage qui lui a été rendu est venu du fils d’un Kényan noir et d’une Américaine blanche, qui s’est converti au christianisme lorsqu’il était étudiant, Barack Obama. « Le pape François était l’un des rares leaders à faire en sorte que nous voulions devenir des gens meilleurs », a écrit, le 21 avril 2025, celui qui fut président des États-Unis de 2009 à 2017. « Il nous a bousculés dans notre résignation (face à la misère) et nous a rappelé que nous avions tous des obligations morales envers Dieu et envers les autres », a ajouté Barack Obama dans son tweet.

«Des obligations morales envers Dieu et envers les autres»

Durant son ministère en Argentine puis à Rome, François a été le témoin d’un immense paradoxe. Dans les dernières décennies du XXe siècle et les premières du XXIe, le christianisme a régressé dans les régions où il était établi depuis le plus longtemps, à savoir l’Europe et le Moyen-Orient, alors qu’il progressait dans les régions de relativement fraîche conversion, comme l’Afrique.

La régression du christianisme au Moyen-Orient et en Europe a des causes tout à fait différentes. Elles sont politiques dans le premier cas et sociales dans le second.

Au Moyen-Orient – région de naissance du Christ, de sa prédication et de celle de ses apôtres -, le christianisme s’est heurté à un islam de plus en plus radical, de plus en plus intolérant, à partir du début du XXe siècle. En Anatolie, le génocide des Arméniens de 1915, a brutalement éliminé l’une des plus anciennes communautés chrétiennes d’Orient. En 1928, Hassan al-Banna fondait, en Égypte, le mouvement très radical des Frères musulmans, dont l’idéologie s’est étendue à l’ensemble du monde arabo-musulman. C’est une idéologie suprémaciste, celle de la suprématie de l’islam sur les deux religions monothéistes l’ayant précédé, le judaïsme et le christianisme, dont les fidèles sont, au mieux, condamnés à la dhimmitude.

L’autocrate qui préside depuis vingt ans aux destinées de la Turquie est lui-même un Frère musulman. Il n’est pas étonnant qu’il ait aidé militairement l’Azerbaïdjan, son allié pantouranique, à vider, à l’automne 2023, l’une des plus vieilles communautés chrétiennes d’Orient, le Haut-Karabakh.

L’amitié entre les religions

La radicalisation de l’islam est la première cause de la lente disparition du christianisme en Orient, que ce soit en Mésopotamie, en Syrie, ou même en Haute-Égypte. Dans leurs conquêtes coloniales, les Européens n’ont jamais cherché à évincer l’islam. En revanche, les Frères musulmans et les djihadistes (qui sont des Frères prêts à aller jusqu’au bout de leurs idées) ne supportent pas la présence chrétienne, ou juive, en terre d’islam. En 2024, cinq mille chrétiens ont été tués pour le seul crime de pratiquer leur foi. La très grande majorité de leurs tueurs étaient des musulmans radicalisés.

« Reconnaissable à son effondrement démographique, le malaise de l’Europe est qu’une grande partie de sa jeunesse ne maîtrise même plus la connaissance du christianisme, qui est pourtant fondateur de sa civilisation ». Renaud Girard

En revanche, certains États musulmans modernes, comme les Émirats arabes unis, prêchent la tolérance et l’amitié entre les religions, comme le faisait d’ailleurs le pape François. Je conseille à tous nos lecteurs faisant escale à Abu Dhabi la visite de la magnifique « maison abrahamique », inaugurée en 2023. Sur ce site au bout d’une île, non loin de celui du Louvre, coexistent, dans une beauté à couper le souffle, une synagogue, une église, et une mosquée, dessinées par le même architecte. Les fidèles de toutes les religions s’y précipitent.

Au cours des vingt-cinq dernières années, les musulmans sont passés de 1,3 milliard à 2 milliards d’êtres humains. Les chrétiens ont connu une moindre progression : ils sont passés de 2 milliards à 2,5 milliards (dont 270 millions de progression rien qu’en Afrique). Il ne serait pas incongru que le prochain pape soit un Africain. En tout cas, quelle que soit sa nationalité, l’une de ses priorités devra être la consolidation d’une coexistence entre les deux premières religions du monde, le christianisme et l’islam.

Deux défis majeurs

En Europe, le recul du christianisme s’est fait parallèlement à la progression de l’idéologie consumériste. Ce qu’un homme consomme ou possède y devient plus important que ce qu’il est culturellement et spirituellement. L’avoir l’emporte sur l’être. L’Union européenne a refusé d’inscrire dans sa Constitution que ses racines étaient chrétiennes (à l’instigation de Jacques Chirac, hélas, mille fois hélas). À Bruxelles, on a toujours un peu de mal à comprendre que les hommes sont des êtres culturels avant d’être des agents économiques.

Reconnaissable à son effondrement démographique, le malaise de l’Europe est qu’une grande partie de sa jeunesse ne maîtrise même plus la connaissance du christianisme, qui est pourtant fondateur de sa civilisation. La liberté, l’égalité, la fraternité, sont des valeurs directement héritées du christianisme.

En prenant sa charge, le prochain pape ne trouvera pas une situation catastrophique. Le message chrétien d’amour est encore attendu à travers les cinq continents. Deux défis majeurs devront cependant être relevés : la bonne coexistence avec l’islam, la rechristianisation de la vieille Europe.

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