- Mondafrique https://mondafrique.com/libre-opinion/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 27 Apr 2025 19:03:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/libre-opinion/ 32 32 Le prochain pape devra gérer la coexistence avec l’islam  https://mondafrique.com/libre-opinion/le-prochain-pape-devra-gerer-la-coexistence-avec-lislam/ https://mondafrique.com/libre-opinion/le-prochain-pape-devra-gerer-la-coexistence-avec-lislam/#respond Sun, 27 Apr 2025 06:28:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=132209 Né dans un milieu pauvre en Amérique latine, François aura été le premier pape à représenter ce qu’on appelait naguère le tiers-monde. Il était le premier pape non-européen depuis mille trois cents ans. Le dernier non-Européen fut le Syrien Grégoire III, qui dirigea l’Église catholique de 731 à 741. Renaud Girard, chroniqueur du Figaro, avec son aimable autorisation […]

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Né dans un milieu pauvre en Amérique latine, François aura été le premier pape à représenter ce qu’on appelait naguère le tiers-monde. Il était le premier pape non-européen depuis mille trois cents ans. Le dernier non-Européen fut le Syrien Grégoire III, qui dirigea l’Église catholique de 731 à 741.

Renaud Girard, chroniqueur du Figaro, avec son aimable autorisation

Durant tout son pontificat (2013-2025), François demeura extrêmement populaire dans les régions pauvres du monde, à commencer par l’Afrique, où le nombre des chrétiens passa de 380 millions à 650 millions, au cours de ce dernier quart de siècle

Le plus bel hommage qui lui a été rendu est venu du fils d’un Kényan noir et d’une Américaine blanche, qui s’est converti au christianisme lorsqu’il était étudiant, Barack Obama. « Le pape François était l’un des rares leaders à faire en sorte que nous voulions devenir des gens meilleurs », a écrit, le 21 avril 2025, celui qui fut président des États-Unis de 2009 à 2017. « Il nous a bousculés dans notre résignation (face à la misère) et nous a rappelé que nous avions tous des obligations morales envers Dieu et envers les autres », a ajouté Barack Obama dans son tweet.

«Des obligations morales envers Dieu et envers les autres»

Durant son ministère en Argentine puis à Rome, François a été le témoin d’un immense paradoxe. Dans les dernières décennies du XXe siècle et les premières du XXIe, le christianisme a régressé dans les régions où il était établi depuis le plus longtemps, à savoir l’Europe et le Moyen-Orient, alors qu’il progressait dans les régions de relativement fraîche conversion, comme l’Afrique.

La régression du christianisme au Moyen-Orient et en Europe a des causes tout à fait différentes. Elles sont politiques dans le premier cas et sociales dans le second.

Au Moyen-Orient – région de naissance du Christ, de sa prédication et de celle de ses apôtres -, le christianisme s’est heurté à un islam de plus en plus radical, de plus en plus intolérant, à partir du début du XXe siècle. En Anatolie, le génocide des Arméniens de 1915, a brutalement éliminé l’une des plus anciennes communautés chrétiennes d’Orient. En 1928, Hassan al-Banna fondait, en Égypte, le mouvement très radical des Frères musulmans, dont l’idéologie s’est étendue à l’ensemble du monde arabo-musulman. C’est une idéologie suprémaciste, celle de la suprématie de l’islam sur les deux religions monothéistes l’ayant précédé, le judaïsme et le christianisme, dont les fidèles sont, au mieux, condamnés à la dhimmitude.

L’autocrate qui préside depuis vingt ans aux destinées de la Turquie est lui-même un Frère musulman. Il n’est pas étonnant qu’il ait aidé militairement l’Azerbaïdjan, son allié pantouranique, à vider, à l’automne 2023, l’une des plus vieilles communautés chrétiennes d’Orient, le Haut-Karabakh.

L’amitié entre les religions

La radicalisation de l’islam est la première cause de la lente disparition du christianisme en Orient, que ce soit en Mésopotamie, en Syrie, ou même en Haute-Égypte. Dans leurs conquêtes coloniales, les Européens n’ont jamais cherché à évincer l’islam. En revanche, les Frères musulmans et les djihadistes (qui sont des Frères prêts à aller jusqu’au bout de leurs idées) ne supportent pas la présence chrétienne, ou juive, en terre d’islam. En 2024, cinq mille chrétiens ont été tués pour le seul crime de pratiquer leur foi. La très grande majorité de leurs tueurs étaient des musulmans radicalisés.

« Reconnaissable à son effondrement démographique, le malaise de l’Europe est qu’une grande partie de sa jeunesse ne maîtrise même plus la connaissance du christianisme, qui est pourtant fondateur de sa civilisation ». Renaud Girard

En revanche, certains États musulmans modernes, comme les Émirats arabes unis, prêchent la tolérance et l’amitié entre les religions, comme le faisait d’ailleurs le pape François. Je conseille à tous nos lecteurs faisant escale à Abu Dhabi la visite de la magnifique « maison abrahamique », inaugurée en 2023. Sur ce site au bout d’une île, non loin de celui du Louvre, coexistent, dans une beauté à couper le souffle, une synagogue, une église, et une mosquée, dessinées par le même architecte. Les fidèles de toutes les religions s’y précipitent.

Au cours des vingt-cinq dernières années, les musulmans sont passés de 1,3 milliard à 2 milliards d’êtres humains. Les chrétiens ont connu une moindre progression : ils sont passés de 2 milliards à 2,5 milliards (dont 270 millions de progression rien qu’en Afrique). Il ne serait pas incongru que le prochain pape soit un Africain. En tout cas, quelle que soit sa nationalité, l’une de ses priorités devra être la consolidation d’une coexistence entre les deux premières religions du monde, le christianisme et l’islam.

Deux défis majeurs

En Europe, le recul du christianisme s’est fait parallèlement à la progression de l’idéologie consumériste. Ce qu’un homme consomme ou possède y devient plus important que ce qu’il est culturellement et spirituellement. L’avoir l’emporte sur l’être. L’Union européenne a refusé d’inscrire dans sa Constitution que ses racines étaient chrétiennes (à l’instigation de Jacques Chirac, hélas, mille fois hélas). À Bruxelles, on a toujours un peu de mal à comprendre que les hommes sont des êtres culturels avant d’être des agents économiques.

Reconnaissable à son effondrement démographique, le malaise de l’Europe est qu’une grande partie de sa jeunesse ne maîtrise même plus la connaissance du christianisme, qui est pourtant fondateur de sa civilisation. La liberté, l’égalité, la fraternité, sont des valeurs directement héritées du christianisme.

En prenant sa charge, le prochain pape ne trouvera pas une situation catastrophique. Le message chrétien d’amour est encore attendu à travers les cinq continents. Deux défis majeurs devront cependant être relevés : la bonne coexistence avec l’islam, la rechristianisation de la vieille Europe.

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Le Hezbollah au cœur du bras de fer américano-iranien https://mondafrique.com/libre-opinion/le-hezbollah-au-coeur-du-bras-de-fer-americano-iranien/ https://mondafrique.com/libre-opinion/le-hezbollah-au-coeur-du-bras-de-fer-americano-iranien/#respond Thu, 24 Apr 2025 03:24:58 +0000 https://mondafrique.com/?p=132295 Dans ce bras de fer larvé entre l’État libanais et le Hezbollah, les États-Unis jouent un rôle déterminant en coulisses. Washington, qui a parrainé l’accord de cessez-le-feu de 2024 au Liban, entend désormais s’assurer qu’il soit pleinement appliqué. Pour l’administration du président Donald Trump, revenue aux affaires début 2025, le désarmement du Hezbollah est devenu […]

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Dans ce bras de fer larvé entre l’État libanais et le Hezbollah, les États-Unis jouent un rôle déterminant en coulisses. Washington, qui a parrainé l’accord de cessez-le-feu de 2024 au Liban, entend désormais s’assurer qu’il soit pleinement appliqué. Pour l’administration du président Donald Trump, revenue aux affaires début 2025, le désarmement du Hezbollah est devenu un objectif affiché de sa politique au Liban.

En visite à Beyrouth début avril, la diplomate américaine Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe pour le Moyen-Orient, a multiplié les déclarations fermes. « Il est clair que le Hezbollah doit être désarmé le plus vite possible », a-t-elle insisté dans une interview à la LBCI, ajoutant que l’armée libanaise était tenue de remplir cette mission sans tarder. Ortagus a averti que les États-Unis « continueront de faire pression sur le gouvernement » pour qu’il respecte pleinement la cessation des hostilités, y compris en démantelant toutes les milices armées. Elle a même comparé le Hezbollah à « un cancer » qu’il faudrait extirper du Liban pour permettre au pays de retrouver sa souveraineté et la paix.

Cette fermeté américaine s’accompagne de mesures de pression multiformes. Sur le plan diplomatique, le sujet Hezbollah est désormais central dans les échanges entre Washington et Beyrouth. Sur le plan économique, l’aide financière internationale indispensable au Liban (notamment pour la reconstruction post-conflit) est conditionnée à des réformes, mais aussi à des avancées concrètes sur le contrôle des armes. D’ores et déjà, l’armée libanaise – perçue comme le partenaire légitime pour sécuriser le sud – a reçu un soutien accru en équipements et formations. Parallèlement, les États-Unis maintiennent un régime de sanctions sévères contre le Hezbollah et ses réseaux financiers, cherchant à tarir les sources de financement de la milice. Cette campagne soutenue traduit l’impatience croissante de Washington face à ce qui est perçu comme une stratégie libanaise de temporisation. Chaque jour sans progrès tangible sur le désarmement est vu par certains à Washington comme un jour gagné par le Hezbollah pour se réorganiser.

Dans ce jeu d’influences, l’Iran occupe évidemment une place majeure en arrière-plan. Le Hezbollah, créé et soutenu par Téhéran depuis des décennies, s’aligne en grande partie sur la ligne stratégique iranienne. Or, en ce printemps 2025, les relations entre l’Iran et les États-Unis sont de nouveau à vif autour de la question nucléaire. Des négociations indirectes ont bien repris ces derniers mois – on a même annoncé des pourparlers techniques en cours à Oman en vue d’un éventuel accord – mais le fossé demeure profond entre les exigences de Washington et celles de Téhéran. Le président Trump, qui avait dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 lors de son premier mandat, a durci le ton : il menace explicitement d’attaquer l’Iran si aucun nouvel accord empêchant la République islamique d’acquérir l’arme atomique n’est conclu rapidement. Dans ce climat tendu, le discours offensif de Naïm Kassem à Beyrouth apparaît en écho des positions intransigeantes de Téhéran. Comme un message du régime iranien aux Occidentaux, la direction du Hezbollah fait savoir qu’elle ne cédera rien sur le terrain tant que la pression sur l’Iran perdure. Certains analystes y voient un moyen pour Téhéran de renforcer son levier de négociation : en jouant la carte du Hezbollah – ou du moins en affichant une posture inflexible par procuration – l’Iran rappelle qu’une déstabilisation du Liban et une reprise des hostilités avec Israël sont possibles si ses propres intérêts ne sont pas pris en compte.

Des informations de presse non confirmées font même état de discussions au sein de l’appareil sécuritaire américain sur d’éventuelles frappes préventives contre l’Iran. L’objectif serait de neutraliser les « capacités de nuisance » de Téhéran, c’est-à-dire son programme nucléaire et ses relais régionaux comme le Hezbollah, dans l’hypothèse d’un échec de la diplomatie. Ces spéculations alimentent l’inquiétude à Beyrouth : une confrontation ouverte entre Washington et Téhéran aurait immanquablement des répercussions dramatiques sur le Liban, qui pourrait redevenir un terrain d’affrontement indirect entre l’Iran et les États-Unis.

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Les universitaires tunisiens face au « complot l’État » https://mondafrique.com/libre-opinion/la-evolte-des-universitaires-tunisiens-face-au-complot-contre-la-securite-de-letat/ https://mondafrique.com/libre-opinion/la-evolte-des-universitaires-tunisiens-face-au-complot-contre-la-securite-de-letat/#respond Tue, 22 Apr 2025 20:15:38 +0000 https://mondafrique.com/?p=132224 Nous, professeurs des facultés de droit, des instituts supérieurs des sciences juridiques, politiques et de gestion, signataires de cette pétition, après avoir suivi avec grande inquiétude et préoccupation ce qu’on appelle «l’affaire de complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État» et suite aux jugements rendus à l’aube du 19 avril 2025 par la […]

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Nous, professeurs des facultés de droit, des instituts supérieurs des sciences juridiques, politiques et de gestion, signataires de cette pétition, après avoir suivi avec grande inquiétude et préoccupation ce qu’on appelle «l’affaire de complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État» et suite aux jugements rendus à l’aube du 19 avril 2025 par la Cinquième Chambre pénale du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent à l’encontre des quarante accusés dans cette affaire en cours depuis plus de deux ans, des peines de prison quasi perpétuelles atteignant pour certaines 66 ans:

Nous exprimons notre soutien et notre solidarité avec tous les accusés et leurs familles face à ces jugements rendus sans respect des principes fondamentaux du droit pénal, des procédures essentielles et des conditions d’un procès équitable. Nous considérons ces jugements comme étant plus proches d’une justice sur instructions que d’une décision judiciaire.

Nous condamnons le déroulement de cette affaire, que nous considérons comme une violation flagrante de toutes les composantes d’un procès équitable:

Un juge, président de la chambre pénale en charge, a été nommé en violation des dispositions légales qui confient cette compétence au Conseil supérieur de la magistrature;

Un juge partial, dont l’indépendance a été contestée, avec ignorance de la demande de récusation;

Une enquête absurde qui s’est contentée de condamner sans chercher de preuves;

Une détention préventive qui a dépassé sa durée et ses délais légaux, se transformant en détention;

Violation du droit de l’accusé à participer à l’établissement de son innocence;

Les accusés n’ont été entendus qu’une seule fois lors de l’ouverture de l’enquête;

Absence de confrontation pendant deux ans de détention;

Traitement cruel et inhumain des prisonniers, en violation des règles minimales des droits des prisonniers politiques reconnus sous le titre des principes de Nelson Mandela;

Acte d’accusation dont les faits sont inconnus même des accusés;

Condamnation infondée manquant de tout élément constitutif du crime;

Audiences à distance en l’absence des accusés, transformées en séances quasi secrètes, en violation flagrante du principe de publicité des procès;

Violation des droits de la défense par le passage immédiat à la délibération et au prononcé du jugement, sans permettre à la défense de plaider sur les procédures ni d’aborder le fond de l’affaire;

Jugements injustes et sévères basés sur des lois d’exception dont la constitutionnalité a été contestée;

Nous exprimons également notre rejet de la situation de ‘fait accompli’ qui prévaut depuis le 25 juillet 2021 sous des prétextes fallacieux relevant tous du populisme qui sape les principes de légalité, les libertés fondamentales, les droits humains et l’État de droit, et qui légitimise le pouvoir individuel;

Nous condamnons fermement l’instrumentalisation de la justice au service du régime en place pour criminaliser l’opposition politique et museler la liberté d’expression;

Nous appelons à restaurer la démocratie et l’indépendance de la justice afin de garantir les conditions d’un procès équitable et juste, et à mettre fin à l’érosion de la légitimité juridique;

Nous espérons que la vérité sera révélée durant la phase d’appel de cette affaire et que la présomption d’innocence retrouvera sa place.

Signatures initiales
Nom et prénom Qualité Institution universitaire

Yadh Ben Achour : Ancien doyen et professeur d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Néji Baccouche : Ancien doyen et professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Sfax

Naila Chaabane : Ancienne doyenne et professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Wahid Ferchichi : Doyen en exercice et professeur d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Ridha Jenayah : Professeur d’enseignement supérieur émérite, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Abdelkader Fathallah : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Lamia Naji : Maître de conférences, Faculté de droit de Sfax

Majda Mrabet : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion de Jendouba

Abdelkarim Alaouiti : Maître assistant, Institut supérieur des études juridiques et politiques de Kairouan

Walid Larbi : Assistant d’enseignement supérieur, Institut supérieur de gestion de Bizerte

Hammadi Redissi : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Tunis

Slim Laghmani : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Adel Sahli : Assistant d’enseignement supérieur, Institut supérieur de gestion de Tunis

Montassar Charfi : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Abderrazzak Mokhtar : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Sana Ben Achour : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Monia Ben Jemia : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Hatem Mrad : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Chaker Houki : Maître assistant, Faculté de droit de Tunis

Sghair Zakraoui : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis

Salma Abid : Assistante d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Sfax

Sohayma Ben Achour : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Tunis

Aida Ktata : Maître de conférences, Faculté de droit de Sfax

Jalila Bouzouita : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Ikbal Ben Moussa : Maître assistante, Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis

Chahrazed Chelly : Assistante d’enseignement supérieur, Institut supérieur de gestion de Tunis

Sami Jerbi : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Sfax

Nawfel Jamali : Assistant d’enseignement supérieur, Faculté de droit de Sfax

Meryem Ben Salem : Maître de conférences, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Asma Ghachem : Maître assistante, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Imen Belhouane : Assistante d’enseignement supérieur, Institut supérieur d’informatique d’Ariana

Noha Chaouachi : Maître de conférences, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Amal Mamlouk : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Ridha Ftanassi : Maître assistant, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Mona Karim : Maître de conférences, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Monia Kari : Assistante d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Karim Chiata : Professeur d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Hatem Latrach : Assistant d’enseignement supérieur, École supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis

Amine Jelassi : Maître assistant, Institut supérieur des études juridiques et politiques de Kairouan

Raya Choubani : Maître de conférences, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Asma Nouira : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Fadwa Masmoudi : Professeure d’enseignement supérieur, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Sobhi Khelfaoui : Assistant d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion de Jendouba

Sihem Dali : Assistante d’enseignement supérieur, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis

Mohamed Ajmi : Assistant, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse

Marwen Dimassy : Assistant, Faculté de droit et des sciences politiques de Sousse
 


 
 
 
 

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Tunisie, rendez nous l’ex président Zine Ben Ali ! https://mondafrique.com/libre-opinion/tunisie-rendez-nous-ben-ali/ https://mondafrique.com/libre-opinion/tunisie-rendez-nous-ben-ali/#comments Tue, 22 Apr 2025 04:13:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=86345 Des dizaines de personnalités – pêle mêle des opposants démocrates, des journalistes indépendants, des hommes d’affaires, des islamistes conservateurs et pour des raisons mystérieuses, le français Bernard Henri Lévy-  sont poursuivies dans le cadre d’un hypothétique  complot contre l’État mis en avant par le président tunisien, Kaïs Saïed, saisi par une espèce de paranoia messianique […]

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Des dizaines de personnalités – pêle mêle des opposants démocrates, des journalistes indépendants, des hommes d’affaires, des islamistes conservateurs et pour des raisons mystérieuses, le français Bernard Henri Lévy-  sont poursuivies dans le cadre d’un hypothétique  complot contre l’État mis en avant par le président tunisien, Kaïs Saïed, saisi par une espèce de paranoia messianique qui laisse loin derrière, en termes d’atteintes aux libertés,  le régime despotique qu’avait instauré l’ex Président Ben Ali entre 1987 et 2011 (1). « La culpabilité des mis en cause a été établie par l’histoire, a-t-il déclaré devant les cadres du ministère de l’Intérieur, avant de l’être par les tribunaux ».

Voici le président tunisien, Kaïs Saïed, qui, sur fond d’une faillite économique retentissante et d’un populisme crapuleux contre les migrants, détecte chaque jour ou presque des complots et des tentatives d’assassinat pour expliquer les pénuries grandissantes ou les résistances à ses dérives autocratiques.

Où s’arrêtera la folle spirale répressive du chef de l’État tunisien qui a accaparé l’essentiel du pouvoir depuis son coup de force du 25 juillet 2021? Certes, ses récentes attaques indignes contre les migrants sub-sahariens, sources de tous les maux, lui valent un regain momentané de popularité auprès de certaines franges de la population tunisienne. Kaïs Saîed a même rallié  ainsi le soutien du gouvernement italien d’extrême droite trop heureux de le voir contenir les flux migratoires. Pour le reste, le président tunisien, déja lâché par les  Américains, est de plus en plus isolé sur le plan international. À l’exception du soutien discret  des régimes syrien et iranien et de l’engagement à ses cotés des services secrets algériens devenus omniprésents à Tunis.

Zine Ben Ali , président entre 1987 et 2011, n’a pas eu l’intelligence politique d’ouvrir son régime à la démocratie, mais il a eu au moins le mérite de moderniser son pays

Emmanauel Macron, en retard d’un train

Dans un tel contexte délétère, on assiste au grand silence de Paris alors que certains ressortissants français-BHL et d’autres-, sont poursuivis par une justice aux ordres. Au nom d’une hypothétique stabilité régionale et par peur d’un retour  sur le devant de la scène des islamistes du mouvement Ennahdah, qui furent aux commandes en 2012 et 2013. Ces notables pieux exercèrent alors le pouvoir pour pour le meilleur, grace à une capacité d’intégration politique, emais ausi pout le pire, qui prit la forme d’un bilan économique calamiteux. 

Plus grave, Emmanuel Macron a apporté en novembre 2023 son soutien à « son ami Kaïs Saïed » et a souhaité que « le changement politique en cours (???) puisse aller jusqu’à son terme ». Une façon, alors que le Président tunisien élimine méthodiquement le moindre contre pouvoir démocratique, d’effacer l’immense espoir démocratique du printemps tunisien en 2011, date de la fuite de l’ex Président Ben Al vers l’Arabie Saoudite, une confortable maison de retraite pour autocrates fatiqués.  

La diplomatie française sous la houlette d’Emmanuel Macron reproduit les errements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy face à feu Ben Ali, mais en pire. Le tournant messianique pris désormais par le régime de Kaïs Saied est autrement plus dévastateur que la gouvernance autoritaire du général Ben Ali. C’est avec une telle  posture que la France de Macron  prépare le revirement anti français d’une opinion publique tunisienne certes francophile, mais attachée aux acquis démocratiques de cette dernière décennie.

Le niveau baisse

De Ben Ali à Kaïs Saied, le niveau a considérablement baissé. Le premier était un vrai dictateur, le second en est une pâle copie, sans colonne vertébrale, ni réels soutiens au sein de l’État. Certes, Zine Ben Ali, en bon militaire, ne possdait pas un logiciel démocratique. Mais il a eu au moins le mérite de moderniser son pays, au point d’être le premier chef d’état en Afrique à signer un accord de libre échange économique avec l’Europe. À l’époque, les taux de croissance oscillaient autour de 6%, sauf à la toute fin de son règne et on trouvait du pain et des médicaments dans les souks tunisiens. .

En revanche, Kaïs Saied, confronté à une crise économique sans précédent, semble dépassé, incapable même de boucler un accord avec le FMI. Le président tunisien ne sait que dénoncer l’affairisme, la corruption, les migrants ou encore le parlementarisme, mais sans formuler le moindre projet, ni pondre la moindre réforme. 

Un fascisme d’opérette

Les deux dictateurs diffèrent par leur capacité de négociation respective. Le premier était capable d’incarcérer et de torturer des milliers d’islamistes, mais il a su négocier avec d’autres forces sociale, qu’il s’agisse de ses partenaires occidentaux, de certains opposants ralliés au régime ou encore de la puissante UGTT, le grand syndicat tunisien qui aura constitué un contre pouvoir incontournable depuis l’Indépendance de La Tunisie.

Premier flic du pays, le général Ben Ali savait contrôler l’appareil sécuritaire, voire sanctionner certains dérapages en excluant 2000 policiers du ministère de l’Intérieur en dix sept ans. Seul contre tous face au peuple tunisien dont il flatte la part sombre, Kais Saied navigue à vue. On le découvre incapable du moindre compromis, toute critique s’apparentant désormais à un complot..

Malgré la corruption du clan présidentiel et les dérives de l’appareil policier, qui avaient gangrené la Tunisie de 1987 à 2011, le Président Ben Ali tenait son pays, certes d’une main de fer, mais en s’appuant sur une technocratie efficace. Ce n’est plus le cas de Kaïs Saïed qui glisse par dérives successives vers un fascisme d’opérette, que notre ancien professeur de droit constitutionnel semble incapable d’organiser, et encore moins de revendiquer clairement, tans le pouvoir tunisien est désormais hors sol..

(1) Le signataire de cette libre oponion, co-auteur avec Jean Pierre Tuquoi et Catherine Graciet, de deux livres sur la dictature tunisienne -« Notre ami Ben Ali » et « la Régente de Carthage »- ne peut pas être suspecté de la moindre indulgence pour le bilan global du régime défunt de l’e dictateur.

(2) Lire dans « le Monde » (daté 02/03) l’excellente contribution de Hatem Nafti, « le régime de Kais Saied ,n’a pas changé de nature, mais de degré de répression ».

https://mondafrique.com/la-terreur-se-repand-en-tunisie/

  

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Les postures théatrales de Trump face à l’Iran https://mondafrique.com/libre-opinion/les-postures-theatrales-de-trump-face-a-liran-ne-menent-a-rien/ https://mondafrique.com/libre-opinion/les-postures-theatrales-de-trump-face-a-liran-ne-menent-a-rien/#respond Sun, 20 Apr 2025 18:50:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=132143 Les États-Unis doivent abandonner la logique d’endiguement au profit d’un engagement stratégique avec l’Iran Une chronique de Magali Rawan Une guerre contre l’Iran serait un échec stratégique pour les États-Unis. Elle n’éliminerait pas les capacités nucléaires de Téhéran, ni ne renverserait le régime. Elle ne ferait que renforcer la détermination de l’Iran, déstabiliser la région […]

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Les États-Unis doivent abandonner la logique d’endiguement au profit d’un engagement stratégique avec l’Iran

Une chronique de Magali Rawan

Une guerre contre l’Iran serait un échec stratégique pour les États-Unis. Elle n’éliminerait pas les capacités nucléaires de Téhéran, ni ne renverserait le régime. Elle ne ferait que renforcer la détermination de l’Iran, déstabiliser la région et entraîner des répercussions mondiales. Une confrontation militaire irait également à l’encontre de la doctrine fondamentale de Donald Trump : mettre fin aux guerres sans fin et éviter tout engagement militaire direct — une doctrine encore influente dans les cercles républicains de la politique étrangère actuelle.

Pourtant, alors que Washington semble dériver une fois de plus vers une posture de confrontation, une ouverture diplomatique étroite mais bien réelle a discrètement émergé — une ouverture qui exige une gestion prudente, et non des postures théâtrales.

Deux pays sous pression

Cette fenêtre d’opportunité ne repose pas sur la confiance, mais sur une urgence partagée. Les deux gouvernements sont sous pression : les États-Unis, confrontés à la guerre en Ukraine, à une inflation persistante, à des tensions commerciales et à une polarisation politique croissante ; l’Iran, miné par un effondrement économique, un isolement régional et une transition du leadership déjà amorcée, sinon officiellement déclarée — aggravée par un défi démographique : une jeunesse plus laïque, aux aspirations différentes. L’incitation à dialoguer — discrètement, sans fanfare — n’a jamais été aussi forte.

Mais le simple facteur temps ne suffit pas à expliquer ce moment. Un changement structurel plus profond est à l’œuvre en Iran. Bien que non totalement inédit, des gestes significatifs et audacieux — certains émanant directement des Gardiens de la Révolution (IRGC), avec le consentement du Guide suprême — ont été transmis discrètement à l’administration Biden bien avant le 7 octobre. Ces signaux reposent sur trois constats clés :

  1. Le coût écrasant de près de cinq décennies d’isolement, de sanctions et de marginalisation économique mondiale ;

2. Le basculement géopolitique vers l’Est, avec la rivalité sino-américaine accélérant un réalignement global qui risque de laisser l’Iran relégué au rang de partenaire subalterne de la Chine ou de la Russie s’il ne se repositionne pas ;

3 Les revers de l’Iran sur plusieurs fronts — en Syrie, au Liban et à Gaza — après le 7 octobre, qui ont affaibli sa posture dissuasive et érodé son levier régional.

Le spectre de l’effondrement

Il existe également un calcul interne. La succession du Guide suprême étant déjà en préparation, plusieurs acteurs clés du système iranien perçoivent une réorientation diplomatique non pas comme une capitulation, mais comme une assurance contre l’effondrement. Une nouvelle génération de technocrates et d’élites militaires — incluant une jeunesse plus sécularisée et des bureaucrates réformistes — est moins motivée par l’idéologie anti-occidentale que par le pragmatisme économique. L’IRGC, de plus en plus intégré au tissu économique iranien, comprend les risques d’un statut de paria permanent. C’est une évolution, pas une révolution.

Pour les États-Unis, cette réévaluation iranienne ne doit pas être un motif de triomphalisme — c’est une opportunité. Mais toute tentative de l’exploiter par l’humiliation ou la contrainte se retournera contre ses auteurs. Une leçon tirée des précédents pourparlers est claire : le ton n’est pas un détail. Dans la psyché politique iranienne, l’humiliation publique est une ligne rouge. Une simple provocation ou une déclaration mal placée peut faire dérailler les discussions. 

Les limites de l’impévisibilité

C’est pourquoi la « théorie du fou » — longtemps favorisée par Trump et ses proches, selon laquelle l’imprévisibilité projetterait la force — a atteint ses limites. Si elle a pu ramener l’Iran à la table des négociations à plusieurs reprises, elle n’est plus adaptée aujourd’hui. Le système iranien est fondé sur la résistance, la fierté nationale et la mémoire historique. Mal lire cette dynamique a déjà conduit à l’échec — et le refera.

Mais au-delà du ton, c’est le cadre stratégique lui-même qui doit évoluer. Pendant des décennies, la politique américaine a suivi une logique d’endiguement : freiner l’influence iranienne, geler son programme nucléaire, et utiliser les sanctions comme levier de pression. Ce cadre a durci la posture de Téhéran et réduit la diplomatie à un exercice défensif — une réponse à la menace, plutôt qu’un levier d’opportunité.

Vers une plus grande fléxibilité

Un accord avec l’Iran, même modeste, ne devrait plus être présenté comme une concession mais comme un investissement stratégique — un levier vers un ordre régional plus stable, un frein à l’escalade, et un moyen de protéger les intérêts américains dans un monde multipolaire. Cette logique s’aligne d’ailleurs sur la nouvelle stratégie américaine de déni, théorisée par des stratèges comme Elbridge Colby, qui vise à empêcher la Chine ou la Russie de capter des partenaires régionaux clés. Si les États-Unis peuvent neutraliser — ou mieux, réengager — l’Iran, ils priveront leurs rivaux d’un atout géopolitique essentiel.

Les avantages ne sont pas théoriques. L’Iran a déjà formulé des propositions concrètes, comme le transfert de ses stocks d’uranium enrichi sous supervision russe, sur son propre territoire ou à l’étranger. Ce ne sont pas des capitulations, mais des signes de flexibilité stratégique dans un cadre de dignité nationale. En retour, Téhéran attend des mesures tangibles : levée des sanctions sur le pétrole et les transactions financières, déblocage des avoirs gelés, reconnaissance du droit à l’enrichissement civil — autant de mesures cohérentes avec l’esprit du JCPOA.

La portée d’un accord dépasserait le seul dossier nucléaire. Une voie diplomatique parallèle pourrait discrètement aborder :

Le devenir des milices comme le Hezbollah et les Houthis ;

La stabilisation de l’Irak et de la Syrie ;

L’intégration économique progressive de l’Iran aux marchés régionaux et mondiaux.

La sécurité maritime, la lutte contre les stupéfiants et les partenariats énergétiques deviendraient également plus faisables dans un climat de désescalade. La normalisation n’a pas besoin d’être proclamée — elle doit être construite, dossier par dossier, fonction par fonction.

Ironiquement, les conditions structurelles de cette diplomatie sont plus favorables qu’il n’y paraît. L’équipe américaine de négociation est réduite — non par choix, mais à cause des blocages bureaucratiques et des retards de confirmation au Sénat. À Oman, les négociations se mènent avec discrétion et efficacité. L’Iran a adopté la même logique, en envoyant une équipe restreinte et habilitée, capable de contourner les résistances internes.

Des bruits de botte

Le principal obstacle n’est pas technique — c’est le bruit politique. À Washington, des think tanks belliqueux, des médias partisans et les dynamiques électorales chercheront à torpiller le processus. À Téhéran, les courants conservateurs religieux et les factions du Corps des Gardiens s’apprêtent à qualifier tout compromis de trahison. Cette voie ne survivra que si les deux parties renoncent à jouer pour leurs bases internes. Elle doit rester discrète, modeste, et rapide.

Car le temps n’est pas neutre. Chaque retard renforce les saboteurs. Israël et certains États du Golfe posent déjà les fondations pour discréditer ou faire échouer tout dialogue qu’ils jugent trop indulgent. Plus le processus tarde à produire des résultats, plus il devient vulnérable à des manœuvres coordonnées — par la presse, les parlements ou les canaux parallèles. Le but est clair : faire échouer la diplomatie pour forcer la confrontation.

Pour maintenir le cap diplomatique, les États-Unis devraient prendre six mesures immédiates :

Modérer la rhétorique publique. Cesser de négocier par la menace.

Limiter le cercle et protéger la confidentialité. Pas de fuites. Pas de briefings.

Construire la confiance de façon progressive. Éviter les sommets spectaculaires et les exigences maximalistes.

Anticiper les critiques internes. Préparer une défense disciplinée et cohérente de l’engagement.

Coordonner discrètement avec les alliés. Déjouer les sabotages par la transparence, non par la surprise.

Recadrer la diplomatie comme un gain stratégique. Non pas un geste d’apaisement, mais un acte de réalisme éclairé.

Ce n’est pas un moment pour les effets de manche. C’est un moment pour le réalisme sans défaitisme. L’engagement avec l’Iran ne transformera pas le Moyen-Orient du jour au lendemain. Mais il peut désamorcer la prochaine crise, retarder le prochain conflit, et ouvrir un espace pour des solutions durables.

L’alternative n’est pas le statu quo. C’est l’escalade. Et si cette opportunité est manquée, la confrontation qui s’ensuivra sera plus rapide, plus brutale — et bien plus coûteuse.

Donald Trump et l’Iran : confrontation ouverte ou accord surprise ?

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Le témoignage de la fille de Ghannouchi incarcéré depuis deux ans https://mondafrique.com/libre-opinion/le-temoignage-de-la-fille-de-rached-ghannouchi-incarcere-depuis-le-17-avril-2023/ Thu, 17 Apr 2025 16:51:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=132002 Tesnim Ghannouchi, sociologue et chercheuse en sciences sociales, est la fille de Rached Ghannouchi, le leader historique des islamistes tunisiens emprisonné le 17 avril 2023. Cette personnalité très populaire et à ce titre une victime de la répression brutale du régime de Kaïs Saïed aura été une des figures emblématiques du printemps arabe qui a […]

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Tesnim Ghannouchi, sociologue et chercheuse en sciences sociales, est la fille de Rached Ghannouchi, le leader historique des islamistes tunisiens emprisonné le 17 avril 2023. Cette personnalité très populaire et à ce titre une victime de la répression brutale du régime de Kaïs Saïed aura été une des figures emblématiques du printemps arabe qui a débuté en 2011 en laissant espérer que le monde arabe, notamment la Tunisie et l’Égypte, trouveraient les moyens de réconcilier l’Islam et la démocratie.  

 

Il y a deux ans, mon père, Rached Ghannouchi, a été arrêté à son domicile à l’âge de 81 ans. Aujourd’hui âgé de 83 ans, il est toujours emprisonné, victime d’un acharnement politique manifeste. Détenu dans des conditions difficiles et privées de soins appropriés, sa santé déjà fragile ne cesse de se dégrader. Son seul crime est d’avoir défendu, avec constance et conviction, la démocratie tunisienne, menacée puis démantelée depuis le 25 juillet 2021.

Fondateur du mouvement Ennahdha et ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi est avant tout une figure intellectuelle majeure du monde arabe, un homme qui a toujours prôné le dialogue, la pluralité politique et la cohabitation pacifique des courants idéologiques. Il a joué un rôle clé dans la transition démocratique post- révolutionnaire, notamment dans l’élaboration de la Constitution de 2014, saluée à l’époque comme un modèle de compromis démocratique et de respect des droits de l’homme.

Par ailleurs, il est important de rappeler la contribution intellectuelle majeure de Rached Ghannouchi à la réflexion sur la démocratie dans les sociétés musulmanes contemporaines. Contrairement à une vision qui oppose frontalement l’islam et la démocratie, il a œuvré pendant des décennies à penser leur compatibilité, voire leur complémentarité. Sa conception d’une « démocratie musulmane » repose sur l’idée que la souveraineté populaire, les droits civiques, le pluralisme politique et la séparation des institutions politiques et religieuses sont non seulement compatibles avec les principes islamiques, mais qu’ils peuvent être enracinés dans une lecture éthique et contextuelle de ces principes. Refusant tout despotisme (qu’il soit religieux ou laïc), il a plaidé pour un ordre politique où les croyants et les non-croyants peuvent coexister dans le respect mutuel, à travers des institutions représentatives et une culture du dialogue. Cette pensée constitue une contribution précieuse au débat sur les formes plurielles de la démocratie, bien qu’elle reste souvent méconnue ou caricaturée dans les débats publics.

Une cible de la répression

Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed, la transition démocratique a été méthodiquement détruite. Dissolution du Parlement, mise au pas de la justice, arrestations arbitraires : la Tunisie vit une régression alarmante de ses acquis. La justice est aujourd’hui asservie et instrumentalisée pour éliminer toute voix critique, et c’est dans ce contexte que mon père est devenu l’une des cibles principales de cette dérive autoritaire.

Il est inculpé dans plusieurs affaires à caractère manifestement politique, notamment pour « complot contre la sûreté de l’État » et « incitation à la haine », ce qui est l’exact opposé de sa pensée, de sa personnalité et de ses actes, comme en témoigne sa vie entière de résistant pacifique à la dictature. Dans les faits, il s’agit d’une volonté claire d’éliminer toute opposition.

Mon père, bien qu’en mauvaise santé, a été maintenu en détention préventive, malgré les appels nationaux et internationaux à sa libération. Aujourd’hui, la vie de mon père est en danger. Il a été condamné le mercredi 5 février 2025 à 22 ans de prison, par le tribunal de première instance de Tunis à l’issue d’un procès sans fondement juridique, et ce, en plus d’autres affaires montées de toutes pièces. L’acharnement judiciaire dont il est victime vise non seulement sa personne, mais aussi ce qu’il incarne : l’idée qu’une Tunisie démocratique, inclusive et pluraliste est encore possible. À travers lui, c’est un pan entier de l’espoir démocratique tunisien que l’on cherche à faire disparaître, en effaçant la mémoire et les acquis d’une décennie de lutte pacifique.

 

« La démocratie n’est pas un luxe pour les peuples arabes. C’est une nécessité pour la paix sociale ainsi que la dignité humaine. Aucun projet de société ne peut survivre sans le respect des différences et sans le pluralisme »

                                                        Rached Ghannouchi

Mais aujourd’hui, c’est précisément cette vision qu’on cherche à faire taire, à criminaliser. La répression en Tunisie ne répond à aucune des urgences du pays. Elle ne guérit ni la crise économique, ni le désespoir des jeunes, ni la désaffection politique. Emprisonner les voix critiques ne fait qu’exacerber les tensions, miner la cohésion sociale, et isoler davantage le pays sur la scène internationale. On ne construit pas un avenir sur le silence, la peur et la vengeance.

L’emprisonnement arbitraire de mon père ne résout aucun des problèmes auxquels la Tunisie est confrontée — bien au contraire, il symbolise un point de bascule où la justice elle- même a été détournée de sa mission. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse le sort d’un homme. La démocratie a été détruite de facto, et avec elle, les garanties les plus fondamentales de justice, de droit et de dignité.

J’en appelle à toutes les consciences libres, en Tunisie et à l’international, à dénoncer ce détournement de la justice et à exiger la fin de cette instrumentalisation des institutions judiciaires à des fins de répression politique. La société civile tunisienne, les défenseurs des droits humains, les institutions internationales, ne doivent pas détourner les yeux. Rached Ghannouchi n’a jamais cessé de défendre une Tunisie pluraliste, juste et libre.

L’injustice qui lui est faite est une blessure ouverte pour tous ceux qui croient encore en la possibilité d’un avenir démocratique.

 

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Une Francophonie figée risque de rendre l’âme https://mondafrique.com/libre-opinion/une-francophonie-figee-risque-de-rendre-lame/ Sat, 12 Apr 2025 08:28:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=131670 Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont dit « au revoir » à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Et pas un simple « à bientôt » poli, non, un vrai départ façon claquement de porte, avec la démarche souverainiste, le regard fier, et les documents de résiliation soigneusement pliés. La France, elle, […]

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Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont dit « au revoir » à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Et pas un simple « à bientôt » poli, non, un vrai départ façon claquement de porte, avec la démarche souverainiste, le regard fier, et les documents de résiliation soigneusement pliés. La France, elle, regarde ses anciens élèves s’en aller, visiblement vexée que sa langue chérie ait perdu quelques preneurs. Mais faut-il craindre, entre deux conjugaisons irrégulières, la mort de la langue française ?

Une chronique de Oussouf Diagola, chroniqueur de l’excellent journal « la Feuille », qui a autorisé Mondafrique à reproduire son éditorial

Actuellement, sur les 7 164 langues vivantes recensées sur la planète par la base de données Ethnologue, 3 170 (soit 44 %) sont classées comme étant en danger d’extinction. Au total, près de 90 millions de personnes dans le monde parlent des langues en voie de disparition, et 60 % de ces langues menacées se trouvent dans neuf pays seulement.

La langue française est-elle en train de rendre l’âme? Calmons-nous. Molière ne se retourne pas (encore) dans sa tombe. Mais il aurait sans doute quelques alexandrins salés à adresser aux départs en cascade.

  

La Francophonie serait-elle le dernier salon où l’on cause… français ? L’OIF, avec ses belles formules sur la diversité linguistique et les droits de l’homme, est souvent apparue comme une pièce montée diplomatique où la France parle (beaucoup), écoute (moins) et finance (encore). Pendant ce temps, les pays membres, eux, alternaient entre compliments et critiques, entre colloques sur la « gouvernance partagée » et soupirs sur la centralisation parisienne.

Mais voilà qu’un trio sahélien décide de partir en criant : “La souveraineté, c’est aussi linguistique !”. Et pendant que l’Hexagone s’inquiète pour la diversité culturelle, les concernés rappellent qu’ils n’ont jamais été invités à écrire les règles du jeu, juste à les réciter sans faute.  

Certes, sur les 7 164 langues recensées dans le monde, 3 170 sont en danger. Et non, le français ne fait pas (encore) partie de la liste rouge. Il est toujours enseigné, parlé, parfois maltraité (cf. les textos), mais vivant.  

La vraie question n’est donc pas « le français va-t-il mourir ? », mais plutôt : va-t-il continuer à trôner comme une vieille comtesse dans un salon où plus personne n’a envie d’écouter ses histoires ?  

Parce que, soyons honnêtes, à force de faire la leçon aux autres sur la diversité linguistique en refusant d’écouter celle des autres, la France a fini par donner l’image d’une tante un peu trop attachée à ses codes, ses dictionnaires et ses accords du participe passé. Et pendant ce temps, les langues locales – bambara, mooré, zarma et compagnie – se battent pour exister dans des systèmes éducatifs qui les ignorent encore trop souvent.  

Le vrai enjeu n’est pas de pleurer sur les adieux politiques, mais de faire de la langue française un espace d’échange, pas de domination. D’en faire une langue qui cohabite, qui s’adapte, qui se décline à l’africaine, à l’antillaise, à la québécoise, sans sourciller. Une langue qui accepte d’être plurielle, vivante, et surtout… humble.  

La langue française ne va pas disparaître parce que trois pays claquent la porte de l’OIF. Elle risque plutôt de devenir moins désirable, moins utile, moins vivante, si elle continue à être vécue comme un héritage imposé plutôt qu’un outil partagé. Elle doit s’ouvrir un peu… au lieu de s’enfermer. 

Alors non, le français ne rend pas l’âme. Il éternue peut-être un peu. Il bougonne face aux départs sahéliens. Il toussote dans les sommets diplomatiques. Mais il est encore là, avec ses exceptions grammaticales, ses proverbes vieillots, ses néologismes branchés, ses slameurs, ses profs de lycée et ses réseaux sociaux. Mais s’il veut survivre dans un monde en mouvement, il devra surtout apprendre à écouter. Et à laisser un peu de place autour de la table. Car à force d’insister pour être le seul à parler, il risque surtout d’être le seul à ne plus être écouté. La langue française n’est pas morte. Elle a juste besoin d’un petit bain de modestie. 

 

 

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Lettre ouverte de la diaspora algérienne à Jean-Noël Barrot https://mondafrique.com/libre-opinion/lettre-ouverte-de-la-diaspora-algerienne-a-jean-noel-barrot/ Mon, 07 Apr 2025 04:29:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=131214 Dans une lettre ouverte, les signataires des associations  » Riposte Internationale », « Pour une Alternative Démocratique en Algérie », » Révolution du Sourire » demandent aus autorités françaises de ne pas oublier le cas de dizaines de prisonniers politiques condamnés en Algérie durant les événements du Hirak  Monsieur le Ministre, À la veille de votre visite officielle en Algérie, […]

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Dans une lettre ouverte, les signataires des associations  » Riposte Internationale », « Pour une Alternative Démocratique en Algérie », » Révolution du Sourire » demandent aus autorités françaises de ne pas oublier le cas de dizaines de prisonniers politiques condamnés en Algérie durant les événements du Hirak 

Monsieur le Ministre,

À la veille de votre visite officielle en Algérie, nous, organisations algériennes de la diaspora, vous adressons publiquement cette lettre, comme cela avait déjà été fait en 2022 lors de la visite du président Macron. Cette démarche ne constitue en aucun cas une demande d’ingérence ; elle vise à rappeler que les droits humains doivent rester au cœur des relations bilatérales, dans une perspective de justice, de dignité et de respect mutuel.

L’arrestation récente de l’écrivain Boualem Sansal a suscité une émotion légitime en France. Elle a confirmé à l’opinion générale la dérive autoritaire effective du régime algérien. Pourtant, cette mobilisation contraste cruellement avec le silence persistant entourant la détention de nombreux autres citoyens algériens, dont plusieurs binationaux franco-algériens, eux aussi victimes d’une répression arbitraire, mais relégués dans l’oubli.

Le jeune poète Mohamed Tadjadit, l’universitaire Mira Moknache, la militante du Sud Abla Ghomari, le journaliste Abdelwakil Blam sont quelques figures des deux cent cinquante détenus d’opinion actuellement emprisonnés en Algérie, aux côtés de Boualem Sansal. Nombre d’entre eux sont illégalement maintenus en détention provisoire prolongée, en violation même de la procédure du code pénal algérien.

Rappelons que des dizaines de milliers d’arrestations ont eu lieu depuis la répression du mouvement populaire du Hirak. Près de deux mille citoyennes et citoyens ont été détenus pour leurs opinions et ont subi l’arbitraire d’une justice aux ordres, à travers des procès non équitables, sans respect des droits de la défense. Des brutalités et des cas de tortures avérés ont également été signalés.

La liberté de circulation aux frontières n’est plus garantie. Des citoyens algériens en règle sont interdits de rentrer dans leur pays, et plus fréquemment encore, des citoyens sont interdits de le quitter. Ainsi, de très nombreuses ISTN (Interdictions de Sortie du Territoire National) illégales sont appliquées en dehors de toute décision judiciaire. De nombreux Algériens, ou Franco-Algériens, résidant en France peuvent être retenus pendant de longs mois, perdant ainsi leur travail et mettant leurs familles en difficulté. Des opposants vivant en exil sont soumis à un chantage inacceptable : renoncer à leurs convictions politiques contre le respect de leur droit à la liberté de circulation.

Ces atteintes aux libertés fondamentales ne sont ni des bavures isolées, ni des dérives ponctuelles. Elles s’inscrivent dans une stratégie délibérée de politique répressive de toute contestation, amorcée dès 2019, marquée en 2021 par l’adoption d’un arsenal de lois liberticides : extension abusive de la qualification de « terrorisme », criminalisation de la liberté d’expression tous azimuts, créant un climat de terreur contre des étudiants, des journalistes, des universitaires, des militants politiques, avec des effets destructeurs sur le tissu social et politique.

Des réformes des lois organiques ont été promulguées pour restreindre toutes les libertés, contrôler et embrigader la société dans tous ses domaines d’activité : associatif, syndical, presse, politique, culturel.

Ainsi, l’opposition politique est bâillonnée, les médias indépendants interdits, muselés ou contraints à l’exil numérique, les maisons d’édition harcelées, les conférences intellectuelles censurées, les chercheurs surveillés et soumis au contrôle de leurs écrits.

Cette fermeture généralisée compromet la vitalité d’une société civile pourtant essentielle à toute dynamique de démocratisation. Aussi, la jeunesse désespérée quitte le pays par milliers, par la voie de la migration légale ou illégale. Une part de l’épineuse question des OQTF, occupant une place importante dans les débats politiques, trouve ainsi son origine dans ce déni des droits et libertés. Sans l’engagement en Algérie d’une transition politique démocratique, les citoyennes et citoyens n’auront d’autre choix que la prison ou l’exil.

Monsieur le Ministre,

L’avenir des relations franco-algériennes exige un rééquilibrage profond : un dialogue d’État à État fondé sur le respect mutuel, la transparence et la réciprocité, loin de toute surenchère mémorielle ou politicienne.

Nous appelons à une diplomatie responsable, fondée sur l’intérêt des deux peuples, la clarté des engagements, l’absence de privilèges indus et sur le respect de la Déclaration des droits de l’Homme ainsi que des textes internationaux relatifs aux droits humains.

Conscients de la portée de nos propos et animés par un attachement sincère aux principes universels de justice et de liberté, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre haute considération.

 

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Le conflit Iran/Amérique suspendu à la santé du Guide https://mondafrique.com/libre-opinion/un-conflit-iran-amerique-suspendu-a-la-sante-du-guide/ Sat, 05 Apr 2025 07:23:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=131163 Malgré le rapport annuel d’évaluation de la menace, publié le 25 mars par les services de renseignement américains, qui conclut que l’Iran ne développe pas actuellement d’arme nucléaire malgré l’accumulation d’uranium enrichi à 60 %, les tensions entre Washington et Téhéran restent considérables. Le 8 mars, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a rejeté l’appel du président américain […]

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Malgré le rapport annuel d’évaluation de la menace, publié le 25 mars par les services de renseignement américains, qui conclut que l’Iran ne développe pas actuellement d’arme nucléaire malgré l’accumulation d’uranium enrichi à 60 %, les tensions entre Washington et Téhéran restent considérables.

Le 8 mars, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a rejeté l’appel du président américain à reprendre les négociations sur le nucléaire, affirmant que « certains gouvernements tyranniques » ne cherchent pas à « résoudre les problèmes », mais à « imposer » des exigences inacceptables pour l’Iran.

Si aucun accord nucléaire n’est trouvé dans les mois à venir, une frappe américaine sur l’Iran ne saurait être exclue.

Le cancer de Khamenei

Bien que Khamenei ait prononcé en 2003 une fatwa interdisant le développement de la bombe atomique, son état de santé préoccupant – il approche les 86 ans et est atteint d’un cancer – pourrait fragiliser la situation actuelle. En cas de décès du guide suprême, son successeur pourrait relancer le programme nucléaire militaire iranien, ce qui inciterait les États-Unis à adopter une posture plus agressive. Washington pourrait alors soutenir Israël ou participer activement à une attaque préventive contre les infrastructures nucléaires iraniennes, une option déjà envisagée par le Premier ministre israélien en octobre dernier.

Les États-Unis semblent donc se préparer à une éventuelle confrontation avec l’Iran en réduisant progressivement les capacités militaires de ses alliés régionaux. L’objectif serait d’éliminer, un à un, les forces armées soutenues par Téhéran afin de s’assurer une liberté d’action totale en cas d’intervention directe contre la République islamique.

Le Hezbollah, pilier de l’Axe de la Résistance, a déjà subi de lourdes pertes dans sa guerre contre Israël. De son côté, Washington exerce des pressions sur le gouvernement irakien pour démilitariser les PMF et les intégrer aux forces gouvernementales, ce qui affaiblirait considérablement leur autonomie et leur capacité de nuisance en cas de conflit. Les Houthis constituent aujourd’hui le dernier obstacle. Possédant l’arsenal militaire le plus important parmi les alliés régionaux de l’Iran – en grande partie grâce aux livraisons d’armes en provenance de Moscou –, ils représentent une menace non négligeable pour les intérêts américains et israéliens. En les neutralisant, Washington s’assurerait un corridor militaire dégagé et limiterait la capacité de riposte de l’Iran en cas d’escalade.

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Un Nouveau Israël dans les Étendues du Sahel https://mondafrique.com/libre-opinion/un-nouveau-israel-dans-les-etendues-du-sahel/ Fri, 04 Apr 2025 18:35:49 +0000 https://mondafrique.com/?p=131126 À la suite de l’effondrement de la puissance soviétique en Afghanistan et la déchéance du régime Najibullah à Kaboul aux prémices des années 1990, une conception audacieuse a germé : celle d’édifier un territoire souverain destiné à l’accueil des moudjahidines issus des quatre coins du monde – depuis l’Arabie saoudite jusqu’au Maroc, en passant par […]

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À la suite de l’effondrement de la puissance soviétique en Afghanistan et la déchéance du régime Najibullah à Kaboul aux prémices des années 1990, une conception audacieuse a germé : celle d’édifier un territoire souverain destiné à l’accueil des moudjahidines issus des quatre coins du monde – depuis l’Arabie saoudite jusqu’au Maroc, en passant par l’Irak et l’Algérie, des confins nord-africains aux États-Unis, traversant l’Europe et les contrées latino-américaines.

Ilyas El Omari, ancien président du Conseil général de Tanger-Tetouan-Al-Hoceima, patron de presse au Maroc et créateur notamment de Cap.info et de Cap.radio à Tanger

Pour lire l’article en arabe, il faut cliquer sur le lien ci dessous

www.capinfo.ma

Cette aspiration s’est particulièrement affermie lorsque les nations ayant soit activement contribué, soit délibérément ignoré l’enrôlement de leur jeunesse dans les rangs des « jihadistes afghans », ont manifesté leur refus catégorique de les réintégrer à leur retour. Ce paradigme s’inspirait manifestement de l’établissement de « l’entité sioniste » implantée par la couronne britannique et les puissances occidentales sur le sol palestinien au mitan du XXe siècle, sous l’égide du fameux adage : « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple ».

Par analogie, on prétendait que ces « jihadistes » constituaient désormais une communauté apatride, alors même que d’innombrables territoires pouvaient potentiellement leur servir d’asile.

L’Afghanistan, la Mauritanie et le Soudan

L’ instigateur du mouvement jihadiste contemporain, Oussama ben Laden

L’éminent instigateur du mouvement jihadiste contemporain, Oussama ben Laden, préconisait l’installation de ces combattants sur trois territoires distincts : l’Afghanistan, la Mauritanie et le Soudan. L’Afghanistan, en vertu de leur engagement contre « l’adversaire communiste athée » sous l’égide de l’Occident et de ses alliés, musulmans comme non-musulmans. La Mauritanie, en raison de sa vulnérabilité économique profonde et de sa carence infrastructurelle, facilitant ainsi l’intervention de Ben Laden et du royaume saoudien dans le financement de projets développementaux au sein de la capitale.

Quant au Soudan, il figurait parmi les alternatives envisagées pour plusieurs motifs, notamment le conflit fratricide opposant le nord au sud, qui a ultimement conduit à la sécession de ce dernier, ainsi que la présence d’un personnage jouissant d’une influence considérable tant en Occident – particulièrement en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis – qu’en Arabie saoudite : Hassan al-Tourabi. Ce dernier, mentor spirituel de la confrérie des Frères musulmans au Soudan et membre éminent de leur conseil mondial, avait orchestré l’islamisation du président militaire Jaafar al-Nimeiry et l’instauration de la charia, évoquant la définition stalinienne du fascisme : une dictature où s’entremêlent le capital et le sacré.

Néanmoins, la conjoncture événementielle a bouleversé la donne : l’impétuosité de Ben Laden et sa vindicte envers l’Occident, notamment les États-Unis, matérialisées par les attentats du 11 septembre et les offensives terroristes subséquentes contre les intérêts occidentaux à travers divers pays, la partition du Soudan en deux entités étatiques distinctes, le renversement de Nimeiry, ainsi que l’évolution politique mauritanienne vers un processus de démocratisation. Ces métamorphoses ont soit affaibli, soit rendu obsolète le concept d’un « État alternatif pour les jihadistes » au sein de ces contrées.

C’est dans ce contexte qu’une conception novatrice a commencé à éclore, circulant dans l’intimité de cénacles fermés et faisant l’objet d’échanges de missives cryptées entre diverses parties prenantes.

Al Qaida malléable? Pas vraiement

Ag Ghali , chef d’Al Qaida au Mali, au milieu de ses partisans

Ce qui confère aujourd’hui une certaine prégnance à cette idée réside dans l’émergence d’une doctrine inédite stipulant que « Daech incarne la barbarie sanguinaire, tandis qu’Al-Qaïda fait preuve d’une relative souplesse ». Cette perspective, déjà évoquée dans des publications antérieures, consiste à reconfigurer les rapports avec Al-Qaïda en lui octroyant des prérogatives en Afghanistan et en Syrie, tandis que le sort des combattants étrangers en Irak et en Syrie demeure en suspens, leurs patries d’origine refusant fermement leur rapatriement.

Depuis plus d’un lustre, la perception d’Al-Qaïda a subi une métamorphose significative, tant au Maghreb que dans les nations sahéliennes. L’organisation n’est plus appréhendée comme auparavant, et certaines voix affirment désormais qu’Al-Qaïda a « reconsidéré ses positions ». Elle n’incarne plus l’adversaire absolu ; elle s’est muée, aux yeux de certaines puissances occidentales, en un instrument malléable. Comme le formulait Engels : « Lorsque l’exploitation se mue en mode de vie, le bourreau devient partenaire du pouvoir ».

L’ensemble de ces éléments semble préfigurer l’édification d’une entité étatique inédite destinée aux jihadistes de diverses nationalités dans la région sahélienne, qui constituerait un instrument militaire, politique et culturel au service de l’Occident et de ses alliés, à l’instar d’Israël. Plus préoccupant encore, cet « État » pourrait se transmuter en une excroissance cancéreuse plus pernicieuse et plus dévastatrice qu’Israël elle-même pour la sécurité et la stabilité régionales.

En définitive, les peuples de cette région et leurs dirigeants se trouvent confrontés à une responsabilité d’une ampleur historique : adopter la décision judicieuse avant que l’irréparable ne soit consommé.

Ilyas El Omari: la banalisation d’Al-Qaïda par les Occidentaux

 

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