L’année qui s’achève a posé de nombreux défis au monde et surtout aux peuples africains. Le monde subit une période historique de conflits sanglants et meurtriers qui ont culminé ces douze derniers mois et refusent encore de diminuer malgré les efforts des hommes de bonne volonté pour la paix et l’agressivité des forces de défense et de sécurité dans leurs approches et réactions dans certains pays comme le nôtre.
Cheick Boucadry Traore
Les effets néfastes de ces attentats perpétrés par desterroristes impies et des gouvernants sans moralité voulant contrôler le monde sur tous les plans (politiquement, économiquement, idéologiquement et culturellement sans rencontrer d’opposition) ont engourdi et traumatisé les peuples à travers notre planète. Au-delà de la violence qui saigne dans notre conscience, les crises politiques, climatiques et sanitaires sont en train de fragmenter l’économie mondiale en de nouveaux blocs géopolitiques, caractérisés par de nouvelles normes. Nous devons maintenir notre sentiment d’indignation face à ces monstruosités. Notre planète vit un moment crucial et très spécial de son histoire.
Considérant les limites, les insuffisances et l’instrumentalisation politique des institutions internationales, il devient très important que nos pays prennent la décision ferme de ne pas vivre avec cette ,épidémie de violences atroces et de misère sociale et économique.
Comme toujours, nous nous inclinons respectueusement devant le courage et le sacrifice de nos peuples qui endurent, avec beaucoup de dignité et de philosophie, les épreuves de ces moments difficiles qui nous espérons ne seront qu’une parenthèse de notre histoire commune et de notre destin commun. Les lumières de l’année s’éteignent aussi avec la disparition inestimable de plusieurs de nos parents, amis et bien d’autres connaissances dont nous ne saurions citer les noms, mais tous très importants pour l’humanité. Que leurs âmes demeurent en paix pour l’éternité.
Les pays africains qui semblent être les plus touchés par ces bouleversements sauront-ils retrouver leur voie et composer du mieux possible avec les nouvelles réalités ? L’heure est à la consolidation d’une Afrique qui saura faire ses propres choix de valeurs – militaires, technologiques et culturels. Nous devrions avoir des débats, où les vrais enjeux sont de savoir ce que nous voulons devenir par rapport aux modèles étrangers ou aux valeurs dites universelles.
En effet, nous avons traversé une période de notre histoire où la génération précédente de politiciens est allée jusqu’à détruire nos tissus sociaux, nos valeurs et fragiliser nos pays dans l’espoir de faire partie du soi-disant ‘‘monde civilisé’’. Nous ne devons plus jamais sacrifier nos valeurs et nos intérêts nationaux au nom de l’Ordre International Libéral ou dans le but d’améliorer nos relations avec d’autres entités.
Le moment est certes opportun pour l’Afrique de tracer les sillons d’un nouveau partenariat avec le reste du monde. C’est pour cela qu’il est important de reconnaître la nécessité des intégrations régionales et les fondements d’un monde multipolaire qui permettent une coopération économique et politique. Nous devons travailler ensemble pour la construction d’une Afrique libre et harmonieusement démocratique parlant d’une seule voix. Nous devons pouvoir réaliser pleinement notre potentiel et parvenir à achever le cycle de la transformation tant souhaité. Cette nouvelle phase appelle une participation de nos peuples autour des objectifs de transformation structurelle et d’amélioration de la gouvernance.
Que Dieu montre le bon chemin à l’ensemble des peuples sur cette terre, qu’Il assiste nos Nations dans une Afrique unie et en paix et qu’Il nous bénisse dans nos cheminements.